RT2

Migrations, altérité et internationalisation
Axe 1. Conditions d’existence et expériences migratoires 

Responsables de l’axe : Alice Latouche, Audran Aulanier

Cet axe du RT2 propose de décrire les expériences vécues des migrants comme des processus dynamiques, en s’intéressant tant aux trajectoires et aux pratiques individuelles qu’à la dimension collective de l’expérience migratoire. Il étudie les circulations, les transmissions et les transformations des objets, des valeurs, des normes, des cultures et des identités dans un espace-temps élargi, en analysant les parcours migratoires dans leur double dynamique immigration-émigration. À partir de descriptions situées de leurs expériences quotidiennes, les recherches de cet axe restituent les manières dont les migrant.es composent avec des environnements institutionnels, sociaux et matériels , inter- , intra- comme transnationaux, et en évolution constante. Elles ont  vocation à s’intéresser à une multitude de champs sociaux (sphère professionnelle, étudiante, familiale, religieuse, conjugale, etc.) visant à produire de véritables écologies des expériences migratoires, à différentes échelles. Ce, afin de mieux comprendre les formes d’autonomisation et de subjectivation, mais aussi d’entraide et d’apprentissages informels qui se font jour durant la migration autant que chez les descendants de migrant.es. Cela donne l’occasion d’appréhender les affects et les émotions qui traversent les expériences des personnes en migrations et de leurs proches. Pour ce faire, travailler sur la matérialité des conditions de vie est nécessaire, autant que de se pencher sur les articulations et les déplacements entre espaces publics et espaces privés, puisque c’est à partir de ces articulations que se déploie une intimité. Cela implique aussi de saisir les effets des représentations sociales et des catégorisations administratives sur l’expérience et les pratiques quotidiennes. Les recherches de cet axe invitent enfin à explorer la réflexivité et la positionnalité éthique du. de la chercheur.euse, à la fois à travers la coopération dans la production des savoirs et dans leurs restitutions, tout en ouvrant la réflexion sur les limites et les enjeux de ces approches ». Cet axe propose de situer l’analyse des phénomènes migratoires au cœur d’une pensée critique des sciences sociales. En particulier, nous souhaitons interroger les frontières disciplinaires entre sociologie et anthropologie, fruit d’un savoir hégémonique et hiérarchisant, afin de favoriser une approche des migrations ouverte aux comparaisons et attentive à l’intersectionnalité. Nous proposons d’approfondir deux questions principales. La première question interroge la manière dont la segmentation entre sociologie et anthropologie a marqué l’histoire des études des migrations internationales. En effet, d’une part, elle a conforté une vision sédentaire des sociétés et des cultures et, d’autre part, elle a déterminé un manque d’attention aux formes de coexistence, superposition et enchevêtrements des différentes formes de migration. La déconstruction de cette compartimentation disciplinaire, qui a contribué à produire une sorte de hiérarchisation des formes migratoires, offre un cadre épistémologique pour dépasser une vision universaliste-occidentale des sciences sociales et une fragmentation de la connaissance articulée autour d’une vision étatique des savoirs académiques. La deuxième question interroge la manière dont les altérités migrantes ont été / sont façonnées par des discours et des savoirs hégémoniques dont il convient d’analyser les logiques et les modes production, ainsi que les effets sur la façon de penser aujourd’hui les migrations internationales et les migrant.e.s. Ce travail permet de déconstruire les oppositions binaires entre « civilisés / non civilisés », « nous / eux », etc. qui continuent de constituer la base référentielle d’une perspective interprétative linéaire et évolutionniste des sociétés et des cultures.
Axe 2. Discrimination, racisme, racialisation 
Responsables de l’axe : Djamel Sellah, Zara Salzmann

Cet axe réunit des travaux qui questionnent les discriminations, le racisme et la racialisation sous l’angle de leurs manifestations objectives et des expériences individuelles, en France comme dans d’autres contextes nationaux. Un premier enjeu pour ses membres consiste à cartographier leurs espaces, contextes d’expression et conditions sociales de production ainsi que les acteur·ices impliqué·es (institutionnels ou non). Il s’agit en outre d’examiner les conséquences de ces processus, qu’elles soient subjectives (souffrance psychique et mal-être) ou objectives –  production de catégories racialisantes, inégalités systémiques (frein à la mobilité ascendante ou ségrégation territoriale).  Ces recherches explorent ainsi les modalités selon lesquelles les individus (majoritaires comme minorisés) cadrent et politisent les questions raciales ; et questionnent les multiples facteurs qui structurent ces cadrages. Elles se proposent de saisir les réponses à ces phénomènes et leurs incidences sur les fonctionnements institutionnels comme les comportements et opinions individuels, qu’il s’agisse de décisions administratives, de discriminations à l’embauche, de choix résidentiels ou politiques (etc.). Enfin, ces travaux étudient comment les appartenances et positions sociales se construisent et évoluent dans des contextes racialement marqués, influençant les projets et décisions migratoires. 

Axe 3. Interactions entre migration et institutions : rapports de pouvoir, normes et résistance 
Responsable de l’axe : Maxime Maréchal Cet axe réunit des travaux examinant les interactions entre des personnes migrantes, leurs descendant∙es et leurs proches d’un côté et les institutions, les politiques publiques et leurs intermédiaires de l’autre. Les recherches menées dans cet axe reposent essentiellement sur des approches qualitatives et ethnographiques, et s’appuient sur une variété de terrains d’enquête : école, structures de soin, préfecture, administration de l’asile, famille, instances politiques, monde associatif, société civile, collectivités, etc. Elles interrogent la manière dont divers rapports de pouvoir – fondés sur la race, le genre, la classe, la religion, la sexualité, l’âge, la nationalité, la langue (et leurs imbrications) – se manifestent et sont (re)produits lors de ces interactions. Les travaux mettant la focale sur les personnes migrantes et leurs descendant∙es explorent leur incorporation et ré-appropriation de normes et de logiques institutionnelles en contexte (post)migratoire, mais aussi les manières dont ces populations y répondent et y résistent. Ils développent également une approche en termes de policy feedbacks, considérant l’influence des pouvoirs et discours publics sur leurs rapports au monde et à la politique. Quant aux recherches adoptant le point de vue des institutions, elles décryptent leurs fonctionnement et organisation, leurs modes de gestion des questions migratoires, et les pratiques des professionnel∙les travaillant en leur sein.
Axe 4. Le travail migrant : territoires, définitions, appropriations et résistances

Responsable de l’axe : Adrien Lusinchi

D’un pays de départ à un ou des pays d’accueil, les personnes migrantes travaillent., Dans ce cadre, cet axe propose de réfléchir au travail comme produit d’une construction sociale, juridique, politique et territoriale qui le (re)configure d’un territoire à l’autre, et aux différentes formes d’appropriation dont il fait l’objet. Le travail des personnes migrantes peut, selon les modalités, s’exercer légalement et bénéficier d’une protection, ou au contraire être interdit et donc inaccessible, ou encore être exercé sans protection juridique ou sociale. Au-delà des règles juridiques, son accès peut demeurer limité ou imposé en étant façonné par des discriminations et des processus d’assignation raciale au travail de la main d’œuvre migrante. Il peut correspondre à un emploi reconnu ou à une activité informelle. Il peut être choisi ou contraint, voire relever de formes d’esclavage pour les personnes concernées. Enfin, le travail exercé peut s’avérer plus ou moins qualifié par rapport aux activités antérieures dans le pays de départ ou être l’expression d’une forme de dé(re)classement social qui dépasse la seule sphère professionnelle. Il convient dans ce sous-axe d’interroger la manière dont les personnes migrantes reçoivent ou s’approprient ce travail, selon les différentes modalités qui l’organisent. Ce travail peut simultanément révéler et constituer un système d’oppression qui s’exerce à leur encontre, ou au contraire, notamment pour les plus dotées d’entre elles, représenter avant tout à un espace d’opportunités. Il s’accompagne presque toujours de résistances, souvent peu visibles ou collectives – mais réelles – en changeant d’activité ou à l’intérieur de l’activité en question.

Responsables

Elodie DRUEZ,  Postdoctorante au CMH, chercheure associée au CEE/Sciencespo
Laura ODASSO, Maîtresse de conférences, Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis, LIAgE
Simeng WANG, Chargée de recherche au CNRS, Cermes3

Membres du bureau 2025-2027

Audran AULANIER, maître de conférence Univ. Pau/TREE, chercheur associé au CEMS/EHESS et au CeRIES/Univ. Lille
Hamida AZOUANI-REKKAS, docteure en sociologie politique, EHESS, Centre d’études turques, ottomanes, balkaniques et centrasiatiques (CETOBaC)
Annélie DELESCLUSE, postdoctorante au LASC (Université de Liège) et chercheure associée au Laboratoire Devsoc (Paris 1).
Elodie DRUEZ,  postdoctorante au CMH, chercheure associée au CEE/Sciencespo
Lorena FAVIER, doctorante, Université Toulouse Jean Jaurès, Laboratoires CERTOP et CERMES3
Alice LATOUCHE, docteure en sociologie, associée à Migrinter (Université de Poitiers/CNRS)
Yong LI, docteur en sociologie, ingénieur d’études, Dysolab, Université de Rouen Normandie
Fernanda LOBATO, doctorante au CSO à Sciences Po
Adrien LUSINCHI, sociologue associé au Centre Pierre Naville (Université d’Evry-Paris-Saclay) et au Centre d’études de l’emploi et du travail (Cnam)
Maxime MARÉCHAL, docteur en sociolinguistique, Université Paris Cité, et ATER en sociologie à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
Delphine MERCIER, directrice de recherche CNRS, LEST (CNRS-AMU)
Tania MOUTAI, doctorante (Sciences Po Paris / INED) & ATER (ENS Saclay, ISP)
Laura ODASSO, maîtresse de conférences, Université Paris VIII Vincennes – Saint-Denis, LIAgE
Martin PONTIER, doctorant au LEST, Aix-Marseille Université
Zara SALZMANN, doctorante au GEMASS, Sorbonne Université, associée à l’IFEA, Istanbul
Djamel SELLAH, doctorant/ATER, Centre Emile Durkheim, SciencesPo Bordeaux. 
Yasmin TEODORO, doctorante (ENS Saclay, ISP / INED / DARES)
Simeng WANG, chargée de recherche au CNRS, Cermes3

Le RT2 a été créé et animé depuis 2004 par 

Catherine DELCROIX, Professeure des universités, Université de Strasbourg, MIGRINTER Grégory GIRAUDO, Triangle, ENS de Lyon Elsa LAGIER, BUC Ressources Delphine MERCIER, directrice de recherche CNRS, LEST (CNRS-AMU) Adelina MIRANDA, Professeure des universités, Université de Poitiers, Migrinter Isabelle RIGONI, Maîtresse de Conférence, INSEI (ex-INSHEA), Grhapes Laurence ROULLEAU-BERGER, Directrice de recherche au CNRS, Triangle, ENS de Lyon Monika SALZBRUNN, Institut de sciences sociales des religions (ISSR) Djaouidah SEHILI, Professeure, Université de Reims, CEREP-Centre d’Études et de Recherches sur les Emplois et les Professionnalisations, Université Reims Champagne Ardenne Maryse TRIPIER, Professeure émérite, URMIS Albena TCHOLAKOVA, Maîtresse de conférences, Université de Lorraine, 2L2S Simeng WANG, Chargée de recherche au CNRS, Cermes3


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