Pour la protection de la liberté académique (motion 2025)

Pour la protection de la liberté académique (motion 2025)

Les états-généraux de la sociologie, réunis ce jeudi 10 juillet 2025 à Toulouse, à l’occasion du 11e congrès de l’Association française de sociologie, affirment leur consternation et leur effroi face aux attaques faites à la liberté académique en France et à l’international.


Nous rappelons que la liberté académique, telle que définie par le conseil constitutionnel (24 janvier 1984), est un des fondements même du travail universitaire, permettant un enseignement et une recherche libres de toute intervention politique. Elle est un impératif démocratique, conduisant à produire du savoir comme bien commun pour l’ensemble de la société. Elle est garante de la production des connaissances face aux obscurantismes et à la banalisation de la remise en cause du fait scientifique.

Les exemples terrifiants venus de contextes autoritaires (États-Unis, Argentine, Hongrie, Turquie, etc.), rapportés par la presse et par nos collègues, nous obligent à percevoir la gravité de la situation. Dans certains pays, les conditions même de recherche et d’enseignement sont annihilées, comme c’est le cas en Palestine du fait de la guerre génocidaire menée par Israël. Nous nous enfonçons toujours davantage dans un monde où ni nous, ni nos recherches n’avons la certitude d’être protégé·es. Pourtant, nous n’avons jamais eu autant besoin des sciences sociales pour documenter les inégalités (de classe, de genre, de race, etc.) et les changements d’un monde glissant dans la catastrophe écologique et guerrière.

En France aussi, nos responsables politiques doivent cesser de s’attaquer à nos libertés académiques par voie législative et médiatique et nos tutelles doivent prendre leurs responsabilités en défendant nos droits. La réduction des postes, la précarité et la multiplication des exceptions à la règle du statut du fonctionnaire nous révoltent : dans quelles conditions pouvons-nous continuer à effectuer notre travail collectif ?

Cette période exige que nous créions des espaces d’autonomie forts, nous permettant de nous organiser face aux tentatives de mutellement de nos recherches. Le congrès de l’AFS qui a réuni plus 1 700 congressistes, tout comme l’ASES ou l’OALA sont trois de ces espaces à investir davantage. 

Motion adoptée lors de l’AG du congrès 2025 de l’AFS













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