Motion de l’AG de l’Association française de sociologie sur les conditions de travail dans l’ESR

Motion de l’AG de l’Association française de sociologie sur les conditions de travail dans l’ESR

Votée en AG le 6 juillet 2023

L’Association française de sociologie, réunie en congrès du 4 au 7 juillet 2023, finalise ses travaux à nouveau alarmée et révoltée par les constats de l’accélération des dégradations brutales de nos conditions de travail : précarité croissante de tous les travailleurs et travailleuses de l’ESR, baisse drastique du taux d’encadrement des étudiant.es, surcharge insurmontable de travail, impossibilité d’ouvrir certaines formations, grande difficulté à produire de la recherche et souffrance au travail ont été les thématiques de nos discussions dans et hors de nos sessions de travail.

En 2019-2020, nous nous étions déjà mobilisé.es contre la loi de programmation de la recherche de Frédérique Vidal, en mettant notamment à l’arrêt l’université et la recherche le 5 mars 2020. Bien loin d’accéder à nos revendications de création massive de postes et de moyens pérennes pour nos recherches et nos formations, le rapport Gillet, remis le 15 juin 2023 à notre ministre de tutelle, madame Sylvie Retailleau, aggrave nos inquiétudes. Ce rapport implique de subordonner davantage nos recherches à un pouvoir politique (création d’un Haut Conseil à la Science auprès du président de la république ou de la première ministre), d’augmenter notre charge de travail (modulation de service d’enseignement) et de redéfinir totalement l’organisation de la recherche.

Aujourd’hui, une question nous inquiète : le service public d’enseignement supérieur et de la recherche existera-t-il encore dans 10 ans? Sera-t-il encore possible de produire du savoir scientifique comme bien public, sans soumission à un contrôle politique ? Nos étudiant.es auront-ils encore l’occasion d’accéder à des formations de qualité en lien avec nos productions scientifiques?

Dans ce contexte, l’AFS appelle les sociétés savantes des autres disciplines, mais aussi nos représentant.es professionnel.les dans les différentes instances d’Universités et des EPST (CNU, section CNRS, etc.), à prendre connaissance des effets du rapport Gillet sur nos conditions de travail, à relayer les revendications syndicales et à participer à toutes les mobilisations qui devront prendre place dès la rentrée 2023.













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