12 Avr Communiqué de l’AFS
Communiqué de l’AFS pour le cessez-le-feu à Gaza et contre la répression des mouvements de solidarité en France
L’Association française de sociologie tient à exprimer sa solidarité avec le peuple palestinien face aux attaques sans précédent de l’État d’Israël sur Gaza faisant courir un risque génocidaire. Nous nous joignons aux appels incessants pour un cessez-le-feu permanent, un droit au retour des réfugié·es, une aide internationale pour la reconstruction de Gaza et la libération des otages retenus par le Hamas (nous renvoyons notamment au communiqué de l’Association Internationale de Sociologie https://www.isa-sociology.org/en/about-isa/isa-human-rights-committee/statement-on-the-situation-in-israel-and-palestine).
En tant qu’universitaires, nous faisons également part de notre vive inquiétude quant à la répression des mouvements pour la paix au sein des universités. Nos lieux de travail ont vocation à être des espaces de débat libres et d’exercice de l’esprit critique. Nous sommes extrêmement attentifs à ce que la parole pour l’émancipation et la justice sociale y ait toujours une place. Nous condamnons ainsi sans ambiguïté et sans concession tous les actes et expressions d’antisémitisme sous toutes leurs formes, contre lesquels la sociologie peut servir à lutter. Nous condamnons également l’instrumentalisation de la lutte contre l’antisémitisme qui conduit, par exemple, un Premier ministre à se saisir d’une manifestation à l’appel de la Coordination universitaire européenne contre la colonisation en Palestine (CUCCP), pour s’ingérer de manière inédite et inappropriée dans la vie des établissements d’enseignement supérieur. Ces interférences gouvernementales sont inadmissibles et remettent gravement en cause les principes d’indépendance et de liberté académiques. Les pressions subies par la communauté académique depuis le mois d’octobre, dénoncées dans plusieurs tribunes relayées notamment par L’Humanité et le Cercle des Chercheurs sur le Moyen-Orient (CCMO) ne sont pas dignes d’une démocratie qui se doit de favoriser les travaux en sciences sociales et leur diffusion. Des événements scientifiques et culturels touchant de près ou de loin à la question palestinienne ont été annulés ou reportés sine die. Nombre de spécialistes du Proche-Orient se sentent aujourd’hui dans l’impossibilité de s’exprimer librement sur leurs propres objets de recherche, redoutant des sanctions (ou menaces de sanction comme à l’Université Savoie Mont-Blanc, l’EHESS, au CNRS, etc.).
Enfin, et même si nos manifestations de soutien envers nos collègues palestinien·nes peuvent sembler de peu de poids, nous leur adressons toute notre solidarité. Qu’elles et ils sachent qu’aucun jour ne passe sans que nos regards ne soient tournés avec effroi vers le massacre en cours. Nous nous prononçons donc en faveur de la mobilisation des universités françaises, des étudiant·es et des personnels, pour la Palestine. Nous soutenons le boycott des institutions académiques israéliennes lorsqu’elles sont impliquées dans la colonisation des territoires palestiniens et dans la répression des Palestinien·nes.