RT29

AAC RT29 Lille 2021

Dans le cadre du 9ème congrès de l’AFS qui se tiendra du 6 au 9 juillet 2020 à Lille, le réseau thématique « Sciences et techniques en société : savoirs, pratiques, instruments et institutions » (RT 29) organise ses sessions consacrées aux questions relevant de l’analyse sociologique des sciences, des techniques et des savoirs dans les sociétés contemporaines. 
Deux types de session seront organisés : les sessions thématiques du réseau, qui accueilleront des communications sous la forme d'un exposé d'une vingtaine de minutes, abordant les enjeux liés aux sciences et techniques en société, et dont une part auront plus spécifiquement trait à la thématique générale du congrès ; des sessions croisées avec d'autres réseaux de l'AFS, suivant des modalités spécifiques précisées ci-dessous. 

Sessions thématiques du RT 29

Les propositions pourront aborder une large gamme d’objets : les institutions scientifiques et techniques (professions, laboratoires, disciplines…), les connaissances et les pratiques scientifiques et techniques, l’expertise, les relations sciences-industries-technologies, les processus d’innovation, les relations sciences-politiques-société(s), les systèmes socio-techniques et leurs transformations, etc. Elles pourront s’appuyer sur des entrées empiriques diverses (études de laboratoires académiques et industriels, de controverses scientifiques, de dynamiques professionnelles, de transformations contemporaines des institutions et des politiques de recherche en France et à l’étranger, etc.) et sur une variété de domaines sociologiques (science and technology studies, sociologie économique, sociologie des professions, sociologie du travail, sociologie de l’action publique, etc.). Ces propositions pourront aussi aborder de manière plus réflexive l'identité et l'appareil conceptuel de la sociologie des sciences et des techniques, ses évolutions et ses divisions, ou encore ses relations avec d'autres spécialités.
Les participants•esont aussi invités•es à se saisir du thème du congrès, "Changer ?". Ilselles pourront ainsi s'intéresser à la manière dont les sciences et les techniques participent à produire ou accompagner les changements. De l’administration des systèmes techniques aux transformations et cohabitations disciplinaires, en passant par les impulsions produites par les politiques scientifiques ou les controverses, les sciences et les techniques participent à une diversité de changements, suivant des modalités qui varient selon les contextes socio-historiques et les configurations d'acteurs concernés. On peut ainsi analyser l’accessibilité, les finalités et la désirabilité des nouvelles techniques et connaissances produites, en plus de leurs conditions de productionIl faut aussi étudier les représentations et délimitations qui concernent l'expertise, la Science (à la fois comme valeur et comme forme d'autorité) et le scientifique. Par exemple, comment la figure du scientifique évolue-t-elle, et quels effets cela produit-il sur les espaces politiques et scientifiques ? Une telle question peut par ailleurs s'articuler à une interrogation sur les trajectoires des individus, en portant l'attention sur les transformations de leurs carrières et sur les injonctions à changer dont ils•elles font l'objet (mais aussi sur leurs propres aspirations au changement). La période incite enfin à prendre la mesure de l'évolution des divisions du travail dans le monde scientifique, tout autant qu'à interroger les conséquences des nouvelles dispositions visant l'encadrement des carrières ou les fraudes. 

Modalités de soumission des propositions 

Les propositions de communication sont à déposer avant le 30 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page)
  • Les propositions de communication ne dépasseront pas 5000 signes espaces compris. 
  • Elles résumeront les options méthodologiques, empiriques et théoriques envisagées ainsi que les résultats mis en avant. Une attention particulière sera donnée à l'ancrage sociologique et empirique des travaux.  
  • Elles comporteront le titre de la communication et une liste de 5 mots-clés afin de faciliter leur regroupement dans des sessions thématisées. 
  • Elles indiqueront si la proposition correspond à l'appel thématique ou à une session croisée inter-RT. Auquel cas, nous vous invitons à bien vérifier les modalités spécifiques à cette session. Pour les propositions concernant les sessions croisées, vous pouvez aussi redoubler ce dépôt par un envoi aux contacts précisés.
Si vous rencontrez un problème, vous pouvez contacter les coordinateurs du bureau : emilien.schultz@ird.fr, valerie.arnhold@sciencespo.fr et david.dumoulin@sorbonne-nouvelle.fr.
 

Sessions croisées avec d'autres réseaux

Pour ce congrès, le RT29 organise quatre sessions croisées avec le réseau de sociologie de la santé (RT19), autour de l'innovation biomédicale ; avec le réseau de sociologie économique (RT12), sur le thème des marchés de l'expertise ; avec le réseau de sociologie des réseaux (RT26), sur le thème des réseaux scientifiques ; et autour des savoirs environnementaux avec le réseau de sociologie de l'environnement (RT38). Chacune de ces sessions fait l'objet d'un appel avec des modalités spécifiques. Vous trouverez donc ci-dessous le descriptif de ces appels.

Session RT29-RT19 « Savoirs, sciences et innovations biomédicales » : Cette session propose d'accueillir des contributions qui permettent d'interroger les relations entre les dynamiques d'innovations biomédicales et les sciences et techniques. En effet, le développement des innovations biomédicales incarne souvent l’utilité des sciences, comme dans le cas des nouveaux médicaments. En période de crise sanitaire, comme durant l’épidémie de COVID-19, elles suscitent par ailleurs des attentes fortes et ont des conséquences sur les politiques de santé. Il convient alors d’interroger la diversité des phénomènes rassemblés sous le terme d’innovation biomédicale, les dynamiques scientifiques et économiques qui s’y mêlent et les conséquences de ces nouveaux savoirs et dispositifs en matière de définition et de gestion des risques sanitaires. Une version longue de l'appel se trouve en fin de ce document. Contacts : emilien.schultz@ird.fr (RT29) et carine.vassy@univ-paris13.fr (RT19).
 
Session RT12-RT29 « Les marchés de la connaissance » : Cette session propose d'accueillir des contributions qui s'intéressent à la question de la mise en marché des connaissances scientifiques. Celle-ci peut être analysée sous différents angles : celui de la valorisation économique de connaissance à travers la formation ou le coaching ; en examinant des technologies et des outils destinés à produire des évaluations ; ou encore en suivant les formes de privatisation de formations ou d'expertises autrefois assurées par des instances publiques. Pour explorer ces questions, deux entrées seront privilégiées : d'une part les communications qui s'intéresseront spécifiquement à l'équipement nécessaire à ces marchés de la connaissance et d'autre part celles qui exploreront les usages des expertises et des évaluations produites. Une version longue de l'appel se trouve en fin de ce document. Contacts : stephanie.barral@inrae.fr, emmanuel.kessous@agroparistech.fr (RT12) et henri.boullier@dauphine.psl.eu (RT29).
   
Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.

Session RT26-RT29 « Les réseaux scientifiques » : Cette session propose d’accueillir des contributions qui mobilisent la notion de « réseau » pour étudier diverses facettes de l'activité scientifique. Cette mobilisation pourra se faire à différentes échelles par exemple, au niveau du travail relationnel permettant d'entretenir un réseau personnel, ou encore des collaborations scientifiques interdisciplinaires ou internationales. Les contributions pourront s’appuyer sur un panel large de méthodes, qualitatives et quantitatives, et proposer aussi un questionnement méthodologique. Enfin, au vu de la thématique du congrès, les propositions sont invitées à questionner les changements en cours que l’étude des réseaux scientifiques permet de caractériser (par exemple, au sujet des équilibres entre recherche fondamentale et applicationsde l'internationalisation de la science, ou encore de la montée en puissance d’une «science 2.0 »). Contacts : constance.planeix@gmail.com  (RT26) et severine.louvel@sciencespo-grenoble.fr (RT29).
Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.

Session RT38-RT29 « (é)changer ? Savoirs environnementaux, techniques et matériaux en questions » :Cette session propose d’accueillir des contributions interrogeant la circulation des savoirs environnementaux au sein et au dehors des communautés scientifiques. Les propositions pourront porter sur les échanges de ces savoirs, les obstacles et frontières qu’ils rencontrent dans leur diffusion, en particulier dans les processus de changements sociaux. Une attention sera accordée à la compréhension des dynamiques environnementales par les acteurs, à leurs rapports au savoir et à la connaissance scientifique, ainsi qu’à leurs usages des énoncés et des techniques. Contacts : philippe.boudes@agrocampus-ouest.fr (RT38) et sophie.nemoz@univ-fcomte.fr (RT29).


Argumentaires longs des sessions croisées

 

Session RT29-RT19 « Savoirs, sciences et innovations biomédicales » 

Le domaine de la santé se caractérise par un renouvellement rapide des connaissances et des techniques. Le développement des innovations biomédicales en vient à incarner l’utilité des sciences, comme dans le cas des nouveaux médicaments. Le récit de leurs succès contribue à nourrir la promesse d’une amélioration permanente : par exemple l’Intelligence Artificielle devrait révolutionner le traitement des données de santé et les tests génomiques pourraient permettre de prédire les maladies que nous allons développer. En période de crise sanitaire, comme durant l’épidémie de COVID-19, ces attentes n’en sont que plus fortes. Les innovations biomédicales font alors l'objet de positions divergentes entre les experts sur leur efficacité et leur mise en œuvre dans des mesures de santé publique.
Il convient alors d’interroger la diversité des phénomènes rassemblés sous le terme d’innovation biomédicale, les dynamiques scientifiques et économiques qui s’y mêlent et les conséquences de ces nouveaux savoirs et dispositifs en matière de définition et de gestion des risques sanitaires., Comment se construisent les savoirs biomédicaux, autour de quelles collaborations et avec quelles controverses ? Comment des innovations parviennent-elles, ou non, à devenir des pratiques cliniques courantes ? Comment les médecins, les chercheurs, les pouvoirs publics, les industriels et les patients interviennent-ils dans la régulation de ces innovations ? Quels sont les effets de ces innovations et des promesses associées sur le public et les patients, en particulier durant l’épidémie de COVID-19 ?
Contacts : emilien.schultz@ird.fr (RT29) et carine.vassy@univ-paris13.fr (RT19)

Session RT12-RT29 « Les marchés de la connaissance »

En 2013, une première session croisée entre le RT12 et le RT29 intitulée « connaissances et marché » avait conduit à la production d’un numéro spécial de la Revue d’Anthropologie des Connaissances (vol. 9, n° 1). La question principale du numéro portait sur la mobilisation nécessaire des connaissances pour la mise en œuvre des marchés. Cette année, les deux RT proposent d’en explorer une facette complémentaire, celle de la mise en marché des connaissances scientifiques.
La mise en marché des connaissances peut être analysée sous différents angles, qui se recoupent souvent au moins en partie. Certains marchés sont fondés sur la valorisation économique de connaissances à travers la formation, le conseil ou encore le coaching. Dans d’autres cas, la mise en marché de connaissances passe essentiellement par l’utilisation de technologies, d’outils, de modèles plus ou moins sophistiqués, destinés à produire des évaluations, des expertises, du conseil. On pense alors aux marchés de l’évaluation (par exemple économique, sanitaire ou environnementale), de la standardisation des produits et services, ou encore de l’audit et du conseil qui équipe notamment les marchés entre professionnels. Enfin l’accès par le marché aux connaissances peut se faire par des formes de privatisation (complète ou partielle) de formations ou expertises qui étaient auparavant principalement régulées par des instances publiques (par exemple dans l’éducation où se sont multipliées les formations privées de niveaux ingénieurs/masters), et par la valorisation de la R&D au détriment parfois de la recherche dite fondamentale. Quelles que soient ses caractéristiques, cette mise en marché implique une modification du cadre institutionnel et des mécanismes de financement. Ainsi, des bureaux d’études, cabinets de conseil ou organismes de standardisation participent à la structuration et la régulation de nombreuses sphères d’action sociale telles que le travail, le management le commerce, l’environnement, l’agriculture, la justice, la santé ou encore l’éducation.
 
Les propositions de communication de la session croisée exploreront les effets de la mise en marché sur les connaissances. Une première entrée porte sur l’équipement nécessaire à ces marchés de la connaissance. Quels sont les technologies, les outils et les méthodes qui équipent les marchés de l’expertise ? Comment sont-ils conçus ? Sur quels types de savoirs ou de disciplines s’appuient-ils ? Comment s’organisent leur sélection et leur circulation ? Sur quoi repose leur légitimité ? En quoi la mise en concurrence sur un marché influence-t-elle la production des connaissances ? Comment les acteurs et dispositifs des marchés de l’expertise génèrent-ils de l’homogénéité ou de la différence ? Comment les cabinets d’études et de conseils distinguent-ils leurs offres sur ces marchés ?
 
Une seconde entrée porte sur les usages des expertises et des évaluations produites. Pour nombre d’entre eux, ces marchés sont la conséquence de l’externalisation de l’action de l’État auprès d’entreprises privées, de professions qui peuvent ou non être agrémentées. Citons à titre d’exemple les expertises produites par les différentes parties lors d’une action en justice, le rôle des organismes certificateurs pour la labellisation, par exemple dans le secteur agro-alimentaire, les essais cliniques conduits par des Contract research organizations dans des pays à la main d’œuvre bon marché pour le compte de grands laboratoires pharmaceutiques, ou encore à l’évaluation environnementale dans l’application du principe du pollueur-payeur. On pourra alors questionner les articulations entre les logiques publiques et les logiques marchandes au prisme des connaissances, des outils et des méthodes. Quelles sont les constructions politiques de ces marchés ? Comment sont sélectionnés, régulés, standardisés les connaissances, outils et méthodes légitimes ? Lesquels sont marginalisés ? Pour quels effets ?
Bien entendu, ces suggestions ne ferment pas les possibilités de communications et d’autres propositions traitant des rapports entre société de la connaissance et marchés sont les bienvenues.
Contacts pour cette session : stephanie.barral@inrae.fr, emmanuel.kessous@agroparistech.fr ethenri.boullier@dauphine.psl.eu

Session RT38-RT29 « (é)changer ? Savoirs environnementaux, techniques et matériaux en questions »

L’environnement mobilise des savoirs d’une grande diversité, de par leurs objets, leurs pedigrees, à travers les procédés, les outillages, ou leurs terrains. L’intégration des enjeux environnementaux se poursuit dans l’activité scientifique et dans les pratiques de recherche de différentes disciplines, de leurs articulations, spécialisations comme l’agroécologie, l’éthique environnementale, l’écotoxicologie… Une des dimensions est celle de l’expertise, notamment sur les transformations environnementales, mais on peut aussi penser aux savoirs non institutionnalisés, en particulier dans les processus de changements sociaux.

L’hétérogénéité des énoncés et des qualifications des locuteurs n’est pas sans conflit et les mises en relation des connaissances sont des problématiques auxquelles les Réseaux Thématiques des sciences et des techniques en société (RT 29) et de la sociologie de l’environnement (RT 38) souhaitent collaborer dans cette session conjointe. Qu’est-ce qui caractérise les échanges et avec quelles conséquences ? Comment s’articulent les distributions des paroles ? Dans quels espaces ? Quel crédit leur est attribué ? A quoi tiennent les obstacles et les frontières rencontrés dans leur diffusion ? Quelles circulations sont à l’œuvre ?

Le questionnement s’étend de manière non exclusive aux activités scientifiques et pédagogiques qui affirment se renouveler autour des savoirs environnementaux. Leur discussion lors du prochain congrès de l’AFS invite à préciser les tenants et les aboutissants du changement sans en présumer. Une attention sera accordée à la compréhension des dynamiques environnementales par les acteurs, à leurs rapports au savoir et à la connaissance scientifique, ainsi qu’à leurs usages des énoncés et des techniques.

Contacts pour cette session :  sophie.nemoz@univ-fcomte.fr ;  philippe.boudes@agrocampus-ouest.fr













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