RT29

AAC RT12/ RT29 Lille 2021: Les marchés des connaissances

En 2013, une première session croisée entre le RT12 et le RT29 intitulée « connaissances et marché » avait conduit à la production d’un numéro spécial de la Revue d’Anthropologie des Connaissances (vol. 9, n° 1). La question principale du numéro portait sur la mobilisation nécessaire des connaissances pour la mise en œuvre des marchés. Cette année, les deux RT proposent d’en explorer une facette complémentaire, celle de la mise en marché des connaissances scientifiques.La mise en marché des connaissances peut être analysée sous différents angles, qui se recoupent souvent au moins en partie. Certains marchés sont fondés sur la valorisation économique de connaissances à travers la formation, le conseil ou encore le coaching. Dans d’autres cas, la mise en marché de connaissances passe essentiellement par l’utilisation de technologies, d’outils, de modèles plus ou moins sophistiqués, destinés à produire des évaluations, des expertises, du conseil. On pense alors aux marchés de l’évaluation (par exemple économique, sanitaire ou environnementale), de la standardisation des produits et services, ou encore de l’audit et du conseil qui équipe notamment les marchés entre professionnels. Enfin l’accès par le marché aux connaissances peut se faire par des formes de privatisation (complète ou partielle) de formations ou expertises qui étaient auparavant principalement régulées par des instances publiques (par exemple dans l’éducation où se sont multipliées les formations privées de niveaux ingénieurs/masters), et par la valorisation de la R&D au détriment parfois de la recherche dite fondamentale. Quelles que soient ses caractéristiques, cette mise en marché implique une modification du cadre institutionnel et des mécanismes de financement. Ainsi, des bureaux d’études, cabinets de conseil ou organismes de standardisation participent à la structuration et la régulation de nombreuses sphères d’action sociale telles que le travail, le management, le commerce, l’environnement, l’agriculture, la justice, la santé ou encore l’éducation. Les propositions d’articles de la session croisée exploreront les effets de la mise en marché sur les connaissances. Une première entrée porte sur l’équipement nécessaire à ces marchés de la connaissance. Quels sont les technologies, les outils et les méthodes qui équipent les marchés de l’expertise ? Comment sont-ils conçus ? Sur quels types de savoirs ou de disciplines s’appuient-ils ? Comment s’organisent leur sélection et leur circulation ? Sur quoi repose leur légitimité ? En quoi la mise en concurrence sur un marché influence-t-elle la production des connaissances ? Comment les acteurs et dispositifs des marchés de l’expertise génèrent-ils de l’homogénéité ou de la différence ? Comment les cabinets d’études et de conseils distinguent-ils leurs offres sur ces marchés ? Une seconde entrée porte sur les usages des expertises et des évaluations produites. Pour nombre d’entre eux, ces marchés sont la conséquence de l’externalisation de l’action de l’État auprès d’entreprises privées, de professions qui peuvent ou non être agrémentées. Citons à titre d’exemple les expertises produites par les différentes parties lors d’une action en justice, le rôle des organismes certificateurs pour la labellisation, par exemple dans le secteur agro- alimentaire, les essais cliniques conduits par des Contract research organizations dans des pays à la main d’œuvre bon marché pour le compte de grands laboratoires pharmaceutiques, ou encore à l’évaluation environnementale dans l’application du principe du pollueur-payeur. On pourra alors questionner les articulations entre les logiques publiques et les logiques marchandes au prisme des connaissances, des outils et des méthodes. Quelles sont les constructions politiques de ces marchés ? Comment sont sélectionnés, régulés, standardisés les connaissances, outils et méthodes légitimes ? Lesquels sont marginalisés ? Pour quels effets ?
Bien entendu, ces suggestions ne ferment pas les possibilités de communications et d’autres propositions traitant des rapports entre société de la connaissance et marchés sont les bienvenues.

Les propositions de communication sont à déposer avant le 20 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page)
   












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