17 Juin Déclassements (encore !) en section 36 : Communiqué commun ASES-AFS
L’ASES et l’AFS apprennent avec stupeur et écœurement la décision du jury d’admission de l’InSHS de revenir sur le classement établi par la section 36, et de déclasser pour la troisième année consécutive le même candidat, Akim Oualhaci !
Nos associations dénoncent avec la plus grande fermeté cette décision. A ce degré de répétition, il ne peut plus s’agir d’indifférence, ni même de mépris ou d’entêtement. De toute évidence, ce déclassement relève d’un véritable acharnement des directions du CNRS et de l’InSHS contre un même candidat, et ce n’est malheureusement pas la première fois, Matthieu Grossetête ayant eu à subir deux déclassements successifs, et Eve Meuret-Campfort également. Les conséquences professionnelles et personnelles de ces déclassements sont absolument désastreuses.
Nous exigeons du jury d’admission des explications claires, franches et publiques sur la motivation de ce type de décisions. Dans le cas d’Akim Oualhaci, pour comprendre comment le jury d’admission peut ainsi remettre en cause un classement effectué trois fois de suite par la section 36 — pourtant partiellement renouvelée entre le deuxième et le troisième classement —, sans rapport écrit ni motivation publique, il devient de plus en plus difficile d’écarter les hypothèses liées aux objets de recherche, aux choix théoriques ou encore au nom du candidat. Cela remet profondément en question l’intégrité scientifique et morale du CNRS.
En outre, cette décision méprise le travail considérable et collégial effectué par la section 36. Si ces choix autoritaires et opaques du jury d’admission sont exacerbés en section 36 et relèvent d’une opération inadmissible de disciplinarisation des membres de la section, d’autres sections font ou ont fait les frais ces dernières années de décisions semblables. La managérialisation des admissions et des recrutements au CNRS menace la spécificité de cette institution et l’autonomie scientifique des disciplines qu’elle est censée permettre et même protéger. Elle fait de plus écho aux multiples tentatives pour faire disparaître la procédure de qualification par le CNU, et pour court-circuiter les processus de décisions et d’évaluations collégiales qui sont au fondement de la communauté scientifique.
Nous appelons à une réaction d’ampleur des sociologues, et plus largement de la communauté scientifique, pour dénoncer ces pratiques contraires aux règles déontologiques de recrutement par les pairs et dangereuses pour l’indépendance de la recherche.
Nous demandons à l’InSHS et au président du CNRS de réparer cette injustice et de revenir sur cette décision autoritaire et méprisante pour le travail de la section 36 en accordant immédiatement et de façon exceptionnelle un poste supplémentaire à Akim Oualhaci.
Nous demandons également la motivation obligatoire, écrite et publique, des décisions de déclassement des jurys d’admission au CNRS, dès cette année.
Enfin, nous appelons la communauté à participer à l’assemblée générale qui se tiendra le mercredi 19 juin à l’EHESS, à partir de 9h, à l’EHESS (Amphithéâtre François Furet, 105 Bd Raspail), destinée à établir collectivement nos moyens d’action.