RT46

Congrès de Toulouse - Appel à contributions RT46 \\

Les contributions proposées pourront s'inscrire dans un ou plusieurs des quatre axes ci-dessous : Axe 1. Formations, verdissez-vous ! La transition énergétique et écologique est à l’agenda des gouvernements successifs. Les activités économiques, industrielles, agricoles ou tertiaires, sont invitées à la mettre en œuvre et, dans certains cas, soumises à de nouvelles obligations réglementaires (avec par exemple la loi d’orientation agricole de 2014, la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 ou encore le décret de 2014 qui oblige certaines entreprises européennes à établir une déclaration de performance extra-financière, DPEF, pour évaluer leur politique environnementale, sociale, sociétale et de gouvernance ). Il s’agit de savoir dans quelle mesure cette injonction a des répercussions en aval dans les formations et notamment les formations techniques (Baghioni, Moncel, 2022). Quelle est l’ampleur et quels sont les enjeux du verdissement des formations ? Qu’est-ce qu’une compétence « verte » ? Qui en impose la définition ? Cela implique-t-il un remaniement des titres professionnels et des diplômes ? Est-on actuellement en mesure de réaliser une cartographie des compétences de la transition écologique ? Où en sont l’Onemev (Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte) et l’INSEE dans leur construction d’une nomenclature des métiers verts et verdissants ? Y a-t-il une harmonisation européenne ? Quelles représentations de la transition écologique se font les acteurs de la formation et quelles sont leurs marges de manœuvre ? Comment intègrent-ils les préoccupations environnementales dans le contenu des formations ? La qualification des métiers verts et verdissants pose aussi la question des inégalités d’accès aux formations vertes : ces formations s’adressent-elles à tous les niveaux de qualification ? Qu’est-ce qui se joue dans la hiérarchie des diplômes, des compétences et des métiers, pour les très diplômé·es d’une part, pour les diplômé·es de CAP d’autre part ? Ces formations techniques sont-elles neutres en termes de genre sachant que, selon les catégories de Onemev d’avant 2020, les femmes représentent seulement 18 % des métiers verts ? Le verdissement de formations (initiales/continues) contribue-t-il à développer et mettre en œuvre les principes de mixité et de parité ou bien accentue-t-il au contraire la réalisation de (nouveaux ?) bastions masculins ? On pourra se référer aux questionnements de l’ANR ETEWI (Ecological Transition, Employment, Work and Inequalities) actuellement en cours. Axe 2. Les inégalités d’accès à la formation et à l’emploi dans les espaces et les territoires Dans les inégalités d’accès à la formation ou à la qualification professionnelles, l’influence du territoire reste encore peu explorée. Pourtant des disparités existent entre zones urbaines et zones rurales mais aussi en fonction du développement économique de certains bassins d’emplois. Des études montrent comment la dimension territoriale intervient sur les choix professionnels des « filles du coin » (Amsellem-Mainguy, 2021) en amenant des compromis et des formes d’adaptation aux contraintes du fonctionnement du marché du travail local ainsi qu’aux emplois disponibles et à leur qualité (Orange, Renard, 2023). Ces différents constats nous amènent à une série de questionnements sur le sujet de la formation professionnelle. Comment l’offre a-t-elle été définie localement ? Quels sont les acteurs (associatifs, lycées professionnels…) qui ont participé à sa mise en place et participent à son développement ? Comment les besoins sont identifiés et quelles ressources sont disponibles sur le territoire afin d’ouvrir de nouvelles formations ? Observe-t-on un regain d’attrait pour des formations tournées vers les métiers de l’agriculture, de l’environnement ou de l’écologie ? Et quelle est l’influence de la spécialisation de certains bassins d’emploi locaux ou de leur dynamisme économique ? Et du point de vue des publics visés, comment sont appréhendées les offres qui leur sont destinées ? La disponibilité de certaines formations proposées par des organismes implantés de longue date localement a-t-elle un effet sur l’orientation professionnelle des stagiaires potentiels ? Contribue-t-elle à la révision des aspirations voire à faire le deuil de certains métiers (Zunigo, 2010) ? Ou bien l’ancrage territorial, le réseau social local peuvent être utilisés comme des ressources ? À ces niveaux, hommes et femmes sont-ils sur un pied d’égalité ? Comment l’absence de permis de conduire, de véhicule ou la faiblesse des moyens de transport dans certains territoires orientent-elles les choix de formation ? Enfin des zones rurales peuvent devenir le territoire du déploiement de politiques d’insertion et de formation professionnelles. En quoi le périmètre géographique devient-il l’espace pertinent pour la mise en place de certains dispositifs et expérimentations ? En ciblant certaines populations par leur lieu de résidence, ces dispositifs parviennent-ils à s’approcher au plus près des publics recherchés et ainsi à être plus « efficaces » ? Axe 3. Environnements de formation et d’emploi Les communications de cet axe s’intéresseront aux environnements de formation et d’emploi du point de vue des qualifications et des carrières. Elles interrogeront, d’une part, les transformations des environnements de formation induits par la diversification des lieux et des modalités d’apprentissage sous l’effet du développement des formations digitales en formation continue, des formations en alternance (Glaymann, 2018 ; Lamamra et al., 2021) ou encore des formations se déroulant dans des situations de travail (Ulmann et Delay, 2021). Que signifie le développement de pratiques de formation dont le fondement repose sur la coexistence d’environnements de formation et de travail ? Quels effets produisent-elles sur les apprenants et les savoirs ? Assiste-t-on à l’émergence d’un nouveau modèle de formation qui nécessiterait des capacités d’adaptation des individus à divers environnements en plus de capacités à se former ? Les communications interrogeront, d’autre part, la notion d’environnement sous l’angle des qualifications et des trajectoires professionnelles (Caillaud, 2023). L’instabilité et l’incertitude des carrières (reconversions professionnelles, bifurcations volontaires ou subies, mobilités géographiques) peuvent être interprétées comme autant de changements d’environnements professionnels où se joue potentiellement la reconnaissance des formations et des certifications sous la forme de qualifications (Boutinet, 2019 ; Dupray et al., 2021). Les parcours de formation ouvrant sur l’acquisition de certifications sont-ils encore reconnus en termes de qualifications quand les parcours d’emploi des individus sont non-linéaires et moins prévisibles ? Observe-t-on des environnements professionnels où le triptyque formation, certification, qualification participe à la sécurisation des parcours ou au contraire des environnements où il ne participe pratiquement plus à les sécuriser parce qu’il a été remplacé par une évaluation des compétences individuelles par des certifications d’envergure limitée, liées au compte personnel de formation (CPF) non régulées par des repères collectifs ? Axe 4. Se réconcilier avec la nature et « sa nature » par la formation Depuis une trentaine d’années en France, la « nature » est convoquée de multiples manières dans le vaste marché de la formation. Elle permettrait de renouer des relations sociales présentées comme sereines et serait surtout le moyen de se réconcilier avec soi-même. Le monde de la formation des adultes s’avère être un terrain privilégié pour étudier la manière dont cette « nature » est convoquée. Les communications attendues pourront, par exemple, interroger le développement des formations s’inscrivant dans le vaste ensemble du « développement personnel » (Stevens, 2013), du coaching (Salman, 2022), des formations paramédicales, du bien-être, etc. afin d’appréhender les contenus mais également les idéologies mises en œuvre. Dans une société de plus en plus individualisée, quelles représentations de l’environnement, de la nature, de l’humain, de son intériorité, quels savoirs, quelles techniques, quelles formes de transmission, quelles postures et réponses sont produites ? Une autre dimension pourrait s’intéresser à ceux et celles qui font ces formations. Qui sont-ils/elles ? Comment ont-ils/elles été formé·es ? Comment se distinguent-ils/elles d’autres acteurs de la formation ? La formation est traversée par une démultiplication de dénominations et d’approches présentées comme « nouvelles ». Parmi elles, le « coaching » se développe et apparaît suffisamment extensif pour renvoyer à une très grande diversité de contenus, de techniques et de profils. Un autre volet pourrait analyser le public de ces formations. Que vient-il chercher ? Que trouve-t-il ? Ces pratiques sont souvent pour point commun de mobiliser un discours pensé comme positif renvoyant aux ressources personnelles comme à une nature qui ressource. Comment ces discours trouvent-ils des résonnances dans les organisations du travail ? Enfin, l’effervescence autour des formations au développement personnel suscite aussi beaucoup de réserves voire des craintes de la part de nombreux observateurs (Montlibert, 2023) et des pouvoirs publics. La formation est un domaine de l’activité sociale investie de longue date par les mouvements sectaires comme le soulignent les appels à la vigilance réguliers de la Miviludes (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires). Mais une telle situation pose aussi la question plus générale du contrôle des contenus et de la « qualité » alors même que le label Qualiopi est censé la garantir. Bibliographie Amsellem-Mainguy Y., 2021, Les filles du coin : vivre et grandir en milieu rural, Paris, Presses de Sciences Po. Baghioni L., Moncel N., 2022, La transition écologique au travail : emploi et formation face au défi environnemental, Céreq Bref, n° 423. Boutinet J.-P., 2019, Dans le champ de la formation professionnelle, quel partage de responsabilités pour aujourd’hui ?, Savoirs, n° 50 (2), 129-53. Caillaud P., 2023, La formation est-elle devenue un objet de consommation ?, Éducation Permanente, n° 234-235, 137 46. Dupray A., Gasquet C., Lefresne F., 2021, L’entreprise rend-elle compétent·e ?, Marseille, Céreq. Glaymann D., 2018, La socialisation et la construction identitaire à l’épreuve des situations vécues en stage, SociologieS, novembre. Lamamra N., Kuehni M., Rey S., 2021, Finalités et usages de la formation professionnelle : apprendre un métier, trouver un emploi, poursuivre ses études ?, Lausanne, Antipodes. Montlibert (de) C., 2023, Le « soin de soi » et le « développement personnel », Introduction au Dossier « Le marché du développement personnel », Regards sociologiques, n° 61-62, 7-20. Orange S., Renard F., 2023, Des femmes qui tiennent la campagne, Sociologie, 14 (3), 377-379. Salman S., 2022, Le coaching et le tournant personnel du capitalisme, Nouvelle revue de psycho-sociologie, 34, 19-33. Stevens H., 2013, Entre émancipation symbolique et reproduction sociale. Ethnographie d’une formation de « développement personnel », Travail et Emploi, 133, 39-51. Ulmann A.-L., Delay B., 2021, L’expérimentation d’une politique publique de formation professionnelle, TransFormations, n° 22, 6-17. Zunigo X., 2010, Le deuil des grands métiers. Projet professionnel et renforcement du sens des limites dans les institutions d’insertion, Actes de la recherche en sciences sociales, 184 (4), 58-71. Conditions de soumission Les propositions de communication (2500 signes maximum, espaces compris, hors titre et bibliographie) sont à déposer avant la mi-janvier sur le site de l’AFS. La sélection aura lieu courant février. Elles devront indiquer clairement l’objet de la présentation et la manière dont celle-ci s’inscrit dans les axes thématiques proposés dans l’appel, ainsi que les méthodes et le type de matériaux mobilisés et une bibliographie des références citées. Les propositions devront impérativement comporter les informations suivantes : Nom(s), Prénom(s) Statut(s) (doctorant·e, docteur·e, postdoc, EC, MCF, PU, CR, DR...) Institution(s) de rattachement Adresse(s) mail(s) de contact Axe(s) souhaité(s) Titre de la communication Contacts : Emmanuel Quenson (emmanuel.quenson@univ-evry.fr) et Emmanuel de Lescure (emmanuel.delescure@u-paris.fr) Participation au Congrès Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé·es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré·es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard. L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place. Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes. Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
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