Environnement(s), inégalités :  interrogations épistémologiques posées par cette corrélation entre espace et valeur d’égalité Le RT 10 « Sociologie de la connaissance » se propose de questionner la notion d’inégalité, objet de la sociologie depuis sa création, mis en corrélation avec la notion d’environnement. L’introduction du terme environnement avec ou sans ‘s’ – à la place de contexte ou de conditions de vie – manifeste une nouvelle position des relations établies entre l’individu social et ce qui l’entoure. Cela présuppose une conception non déterministe de l’individu social qui nous entraîne dans une troisième voie, ni déterministe, ni indéterministe. Cela signifie-t-il que l’individu social peut jouir d’une plus grande liberté par rapport à son entourage ? D’autre part égalités et inégalités mises en parallèle posent le problème de leurs définitions. Inégalités matérielles ou culturelles, sociales et économiques ? Sommes-nous dans une lecture davantage inspirée de la biologie appliquée à l’humain ? Il est sûr que par le choix de ce terme on considère l’être humain comme le réceptacle de ce qui l’entoure ; en mettant en parallèle un espace avec une valeur et une contre-valeur provenant des relations humaines, on induit qu’il existe une interaction, bien qu’ils soient présentés comme deux réalités séparées. Le choix du terme environnement au singulier ou au pluriel au lieu de contexte, induit un discours biologique avec obéissance aux lois de la nature : influence-imprégnation-diffusion. La théorie de l’environnement comme un élément déterminant de la conduite humaine, prend de l’ampleur avec le développement de l’ethnométhodologie de Garfinkel (où le principe de l’environnement est capital pour comprendre la formation de la conduite sociale). Antony Giddens a été critique envers l’ethnométhodologie en disant qu’elle traite les individus sociaux comme des poulets[1] (envers la corrélation étroite dans la formation de la conduite sociale). La nature au sens écologique aurait-elle remplacé la nature au sens anthropologique dans la pensée sociologie contemporaine ? Quid de l’opposition structurale à la culture dans cette approche de la définition de la nature ? De nouvelles notions ont fait leur apparition comme celle d’anthropocène. Comment la sociologie de la connaissance peut-elle les interroger ? D’analyser l’influence de l’homme sur son environnement culturel et naturel conduit-il en retour à analyser l’influence de la nature sur l’homme et à éloigner la sociologie de sa conception durkheimienne selon laquelle le social n’est explicable que par le social ? Pour la sociologie de la connaissance le terme environnement interroge :

• par rapport aux frontières qui existaient dans la notion de contexte et également la dimension historique de l’expérience sociale de l’être humain.
• sur les critères de la définition du terme : un travail épistémologique sur la définition des inégalités. Quelles sont-elles et comment sont-elles produites? Mais aussi comment la sociologie définit-elle la notion d'inégalité, par rapport à la domination et aux normes sociales ?

Parallèlement le thème des inégalités requiert un travail épistémologique sur la définition des inégalités. Quelles sont-elles et comment sont-elles produites ? Mais aussi comment la sociologie définit la notion d’inégalité. Quel est le rapport existant entre les inégalités et la domination ? D’autre part peut-on les mesurer au niveau quantitatif ou qualitatif, ou au niveau intellectuel et culturel ou uniquement économique ? Ainsi les inégalités sont très restrictives et l’on ne peut pas négliger l’impact de la société de masse sur les individus sociaux et sur les représentations qu’ils ont des inégalités. Comme Daniel Bell l’avait signalé dans son ouvrage Les contradictions culturelles du capitalisme, le capitalisme de la culture de masse a semé une certaine confusion ; surtout à notre époque de transition, qui exige une redéfinition des inégalités. Qu’entend-t-on par ce terme ? S’agit-il du sentiment des inégalités ou des inégalités objectivables ? En termes de sociologie de la connaissance il demeure des interrogations concernant les relations entre l’individu social et son environnement et concernant les critères utilisés pour définir les inégalités ; ainsi que sur la signification que nous donnons à la corrélation entre environnement et inégalités par rapport à la mondialisation. Le transfert de notions écologiques à la sociologie (environnement, nature) peut faire craindre une dérive vers la sociobiologie. Comment retravailler ces notions ? Parallèlement nous mettons l’accent sur la construction des inégalités par rapport aux normes sociales. Le parallélisme entre ces deux termes nous interroge, sur leur interaction et leur intelligibilité. En d’autres termes ce thème du congrès nous interpelle tant au niveau conceptuel qu’au niveau de l’analyse. C’est à cet ensemble d’interrogations que les communications du RT 10 lors du congrès de l’AFS à Toulouse 2025 seront conviées à débattre. Le RT 10 « Sociologie de la Connaissance » attend des propositions de communication épistémologiques, basées sur une analyse théorique des données d’une recherche empirique. Les propositions de communication (5000 signes espaces compris maximum) sont à déposer sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page) avant le 15 janvier 2025 dernier délai. Calendrier : 28 octobre 2024 : Publication de l’Appel à communications 15 janvier 2025 : Date limite d’envoi des Propositions de communication sur le site de l’AFS mi-février 2025 : Retour du RT sur les propositions mi-mars 2025  : coordination avec les participant.e.s et établissement du programme du RT10 Début avril 2025 : Publication du Programme du RT10 Mi-avril 2025 : ouverture des inscriptions 8-11 juillet 2025 : Congrès à Toulouse ---------------- [1] Le fait que selon l’environnement, ce dernier puisse jouer un rôle sur leur comportement productif.