RT20

Appel à communications du RT Méthodes (RT 20) pour le onzième congrès de l’Association Française de Sociologie

Le « Réseau Méthodes » s’est constitué en reconnaissant le caractère indissociable des résultats de la recherche sociologique et des démarches organisant cette recherche, des analyses produites et des modalités de leur production. Autrement dit, les méthodes ne constituent pas un secteur ou un domaine particulier de la discipline, mais une dimension transversale à toute production de recherche sociologique. Par ailleurs, il ne peut y avoir de discours de la méthode déconnecté de la recherche vivante, d’enquêtes à réaliser, de pratiques de la recherche scientifique en actes. Le « Réseau Méthodes » offre donc un espace pour approfondir et renforcer cette orientation en sociologie et dans les disciplines qui lui sont proches. Il soutient le développement d’une réflexivité sur les méthodes et les données de la recherche (production, traitement, analyse, valorisation, réflexion sur l’ouverture des données…). Pour le congrès de Toulouse, qui porte sur le thème « Environnement(s) et inégalités », le réseau encourage la soumission de propositions de communication autour de trois axes : 1. « Saisir l'incidence écologique des différentes pratiques sociales », 2. « Le poids de la question environnementale sur les objets de recherche » et 3. « Adapter les pratiques de recherche aux défis environnementaux ». Nous encourageons également des communications sur des enjeux méthodologiques plus transversaux. Le bureau encourage par ailleurs vivement les personnes intéressées à s’enregistrer comme membres du RT 20 sur le site de l’AFS à partir de leur compte ainsi que les personnes désireuses de s’investir dans l’animation du réseau à participer à l’assemblée générale qui aura lieu lors du congrès.   Axe 1 : Saisir l'incidence écologique des différentes pratiques sociales L'appel général du congrès mentionne à plusieurs reprises la question de la responsabilité dans la crise environnementale. Mais comment définir et mesurer les responsabilités, à la fois individuelles, collectives et entre groupes sociaux en matière environnementale ? Dans une perspective écologique, chaque individu fait ses propres arrangements et recourt à des pratiques différentes (choix familiaux, de consommation, professionnels), qui, au-delà de la seule question des comportements effectivement réalisés ou non, dépendent grandement des positions sociales et des socialisations. Comment, dès lors, comparer des pratiques variables, ayant par ailleurs des coûts différenciés – par exemple l’usage de l’avion, l'achat d'un véhicule électrique ou encore la compensation monétaire d'émissions de gaz à effet de serre ? De plus, en matière d'engagement écologique, les sociologues se confrontent à des divergences entre discours et pratiques chez leurs enquêté·es mais également à des incohérences au sein des pratiques pouvant avoir des incidences écologiques variables. Comment rendre compte de ces dissonances, qui plus est sans faire preuve de jugement étant donné la charge morale associée aux pratiques écologiques ? En effet, les mêmes pratiques pouvant faire l'objet de différents registres de justification (notamment écologique, économique, culturel ou encore pratique), l'impératif moral concernant l'écologie ne touche pas tous les groupes sociaux de la même manière. Quels indicateurs alors retenir afin de saisir le coût écologique des différentes pratiques sociales ? L'empreinte carbone, basée sur les émissions de gaz à effets de serre, a-t-elle le monopole de la mesure de la durabilité ? Quels sont les avantages et les inconvénients d'un tel indicateur, qui sous-estime d'autres facteurs tels que l'exploitation des ressources planétaires et humaines mais qui a l'avantage d'être largement utilisé et favorise ainsi la comparaison ? Doit-on reprendre les normes officielles en termes d'indicateurs - comme la classe énergie pour les logements et les biens de consommation par exemple - ou construire d'autres indicateurs, et si oui, selon quelles modalités ? Par ailleurs, quels sont les enjeux de la circulation de ces indicateurs depuis les disciplines ou institutions qui les ont forgés jusqu’aux sciences sociales ? Comment dialoguer avec ces autres sources de production du savoir dont les concepts et méthodes intègrent d’autres définitions du social ?   Axe 2 : Le poids de la question environnementale sur les objets de recherche L'urgence climatique amène la question environnementale à être au cœur de nombreux choix familiaux, professionnels, de consommation, de modes de vie des individus et des groupes sociaux. Comment cette dernière pèse-t-elle sur les recherches des sociologues ? Comment faire une place plus systématique à la question environnementale dans nos protocoles de recherche ? Il s'agira dans cet axe de réfléchir à la manière dont l'étude de l'environnement ne devrait pas se restreindre à être un champ spécifique de la sociologie pour irriguer nos travaux de manière plus transversale. Des récits et des analyses de la manière dont la question environnementale a fait irruption lors d'enquêtes sont les bienvenus. Cet axe pourra également être l'occasion de retracer des trajectoires professionnelles - individuelle ou collective - ayant connu des bifurcations dans le choix des objets de recherche afin de mieux traiter de la question environnementale. Enfin, prendre en compte l'écologie comme objet de recherche sociologique amène les sociologues à dialoguer avec d'autres disciplines, notamment issues des sciences expérimentales. Sous quelles conditions ? Quelles sont les précautions à prendre vis-à-vis de disciplines pouvant avoir des normes différentes de la nôtre ? Comment s'assurer par exemple de la robustesse des protocoles méthodologiques ou de la prise en compte des caractéristiques sociales des individus ?   Axe 3 : Adapter les pratiques de recherche aux défis environnementaux  L'urgence des problématiques écologiques exige des chercheur·euses qu'ils et elles adaptent leurs pratiques de recherche afin de limiter leur impact environnemental. Comment l'enjeu climatique pèse-t-il sur le choix des terrains (à l'étranger ? dans des lieux accessibles sans l'usage de la voiture ?), sur les lieux et les modalités de valorisation scientifique et sur les pratiques professionnelles informatiques (gestions de données plus durables, mails, etc.) ? Les communications pourront revenir sur ce type de questionnements à l'échelle individuelle et collective (dans des recherches de type ANR, ERC, etc.). Comment ces questionnements autour d'une recherche plus durable s'articulent-ils avec des injonctions professionnelles parfois contradictoires ? La généralisation du financement de la recherche par projet encourage les chercheurs·euses à collaborer avec des scientifiques d'autres nationalités. Plus généralement, les normes de notre profession continuent de valoriser la collaboration internationale, le recours à la comparaison (constitutif de l'histoire de la discipline) les communications à l’international ou encore la production de données nouvelles. Comment les sociologues peuvent-ils et elles s'organiser pour adapter leurs pratiques de recherche au défi climatique ? Par exemple, comment se saisir du mouvement science ouverte en réutilisant des données pré-existantes pour limiter l’empreinte environnementale, tout en prenant en compte le contexte et les particularités de leur production et donc de leur interprétation ? Par ailleurs, ces différentes injonctions professionnelles ne pèsent pas également sur tou·tes les chercheurs·euses, l'injonction à la mobilité et l'internationalisation étant plus forte pour les précaires en recherche de postes. Comment dès lors adapter nos pratiques d'évaluation et de recrutement à l'impératif écologique pour prendre en compte ces potentielles limitations ? Enfin, la question environnementale et la minimisation de l'empreinte carbone des chercheur·euses, ne peuvent pas à elles seules façonner les pratiques et les objets de recherche, au risque de négliger l’étude d’espaces comme par exemple le monde rural ⎼ dont certains territoires reculés sont peu accessibles autrement qu'en voiture ⎼, d’isoler des chercher·euses résidant dans les territoires français éloignés de la métropole ou de limiter les échanges scientifiques à l’usage de la visioconférence. Comment concilier une recherche durable avec ses exigences de qualité et de représentativité ?   Le thème général du congrès étant assez spécifique, nous accepterons également des communications sur des questions méthodologiques transversales. Le terme d'environnement pouvant également être compris dans une acception plus large, ⎼ la pluralité d'environnements (spatial, social, matériel, politique, professionnel, etc.) dans lesquels les individus circulent – les communications pourront notamment s’intéresser à la manière dont les méthodes s'adaptent en fonction des environnements de recherche (type de terrains ou d'objets étudiés, positions socio-professionnelles des chercheur·euses et de leurs enquêté.es, contextes nationaux, etc.). Les propositions doivent faire 3 500 signes maximum et sont à déposer avant mi-janvier sur le site de l’AFS (https://afs-socio.fr/). Elles doivent inclure, outre le titre et le résumé, vos nom(s), rattachement(s) institutionnel(s) et adresse(s) électronique(s). Les résultats seront transmis aux auteur·es mi-mars.   Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard. L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible : * Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place. * Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes. * Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
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