RT34

L’environnement des politiques d’égalité

Les politiques d’égalité – au sens large d’interventions publiques visant à lutter contre diverses formes d’inégalités, de genre, de race, de classe, liées au handicap, socio-environnementales ou autres – sont en plein essor ces dernières décennies. On connaît peu, néanmoins, les processus de spatialisation de ces politiques, de même que les mécanismes de différenciation et de ciblages socio-spatiaux en jeu (habitants ; ayants droits ; usagers ; etc.). Certaines politiques d’égalité sont impulsées par des institutions internationales, d’autres sont produites à partir de mobilisations localisées, mais toutes donnent lieu à des usages territorialement différenciés, certains espaces et groupes étant davantage ciblés que d’autres. Qu’il s’agisse d’exposition aux polluants environnementaux, d’éducation « prioritaire », de violences de genre, d’accessibilité aux personnes en situation de handicap ou encore de discriminations ethno-raciales, la désignation des inégalités contre lesquelles les politiques publiques sont censées lutter se fait dans bien des cas par l’espace, à travers des « sites » où sont déployées des interventions publiques. La dimension spatiale des régulations politiques visant à corriger diverses inégalités apparaît cependant plus ou moins explicite. Cette session vise à l’analyse sociologique des politiques d’égalité sous l’angle de leur spatialisation, à travers trois perspectives articulées. Un premier axe consiste à interroger la construction spatialisée des problèmes publics visant l’égalité, menant à des programmes publics spatialement différenciés. Les contributions pourront explorer la manière dont des entrepreneur·se·s de cause, internes ou externes à l’État et aux institutions publiques, œuvrent pour mettre à l’agenda de nouveaux enjeux, avec des cadrages spatiaux ; ainsi que les formes, fondements et implications de ces cadrages, que ceux-ci différencient l’enjeu en fonction des espaces ou des territoires ou bien qu’ils le restreignent à certains. Les communications peuvent aussi s’intéresser aux contestations de ces spatialisations, venant proposer une autre appréhension des phénomènes. Sont attendues des analyses des conflits et négociations autour de la spatialisation des problèmes d’égalité attentives aux trajectoires, aux ressources et aux opportunités institutionnelles pouvant expliquer l’imposition ou l’effacement de définitions spatialisées des enjeux d’égalité. Un deuxième axe a trait à l’élaboration des programmes d’action publique liés à ces politiques d’égalité. Peuvent être interrogées les relations entre institutions et acteurs publics et privés impliqués à différents échelons de gouvernement. La conception des normes et instruments d’action publique relève-t-elle toujours d’initiatives « top down » ? Comment des catégories et solutions d’action publique en matière de lutte contre les inégalités peuvent-elles circuler et être négociées entre institutions internationales, gouvernements nationaux et locaux, en passant par d’éventuels lieux neutres investis par des groupes d’intérêt ? Observe-t-on des remontées de « bonnes pratiques » localisées susceptibles d’être transférées dans divers domaines d’action publique, et le cas échéant, quels environnements institutionnels et quelles ressources des acteurs locaux favorisent ces processus ? Quels mécanismes et réformes institutionnelles de dévolution/déconcentration (affectant par exemple les ressources localisées ou l’acceptabilité sociale des interventions publiques) contribuent paradoxalement à reproduire des inégalités à travers des politiques au but affiché de les combattre ? Un troisième axe consiste en l’analyse du déploiement territorialisé et de la variabilité locale des politiques d’égalité dans divers contextes. L’enjeu est de restituer les conditions d’ancrage territorialisé de politiques prétendant résorber les inégalités et de mieux comprendre leur portée sociale comme leurs éventuels effets. Quelles contraintes et/ou opportunités locales favorisent ou désarment la mise en œuvre de politiques d’égalité ? Les communications pourront interroger les liens entre la composition sociale du peuplement des territoires (de manière toujours articulée à leurs histoires) et les conditions de félicité de politiques d’égalité. Les territoires populaires et/ou concentrant davantage de minorités raciales sont-ils davantage concernés par ces politiques ? De même, il s’agit d’analyser comment les orientations politiques des gouvernants locaux peuvent concourir à la différenciation territoriale de la mise en œuvre des politiques d’égalité. La couleur politique (ou la proximité idéologique) des élus locaux conduit-elle à des adaptations spécifiques de ces dispositifs ? En outre, la mise en œuvre de nombre de ces politiques passant par la délégation à divers opérateurs et intermédiaires privés (associations, groupes de riverains, bénévoles, etc.), une attention singulière peut aussi être portée à l’intensité de l’espace local des mouvements sociaux et des structures associatives. Les propositions de communication devront s’appuyer sur des matériaux empiriques solides, qualitatifs et/ou quantitatifs. Les analyses comparatives (entre contextes locaux, nationaux, dans le temps) ou transnationales sont les bienvenues. Modalités de soumissions Les propositions de communication de 3 500 signes maximum devront préciser les éléments suivants :
  • Nom, prénom du(des) auteur.e(s)
  • Rattachements institutionnels
  • Courriel de contact
  • Sous-axe souhaité
  • Titre de la communication
Calendrier Vendredi 17 janvier à 23 h 59 : dépôt des propositions de communication sur la page du RT 34 Mars 2025 : réponse du RT 34 8-11 juillet 2025 : congrès de l'AFS à Toulouse Informations pratiques Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard. L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible : * Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place. * Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes. * Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.  
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