RT29

Appel pour la session croisée RT 24 et RT29 : « Sciences et techniques au prisme des rapports sociaux d’altérisation »

  Session croisée RT 24 et RT29 : « Sciences et techniques au prisme des rapports sociaux d’altérisation » (RT24 « Genre, classe, race. Rapports sociaux et construction de l’altérité » et RT29 « Sciences et techniques en société ») Cette session propose d’accueillir des contributions explorant le croisement entre des objets, des questions, des outils, des méthodes et des approches relevant des deux RT. Du côté des sciences et des techniques, un ensemble de travaux s’est attaché, ces dernières décennies, à articuler et à conjuguer les apports des Science and Technologie Studies (STS) et des Postcolonial feminist Studies. Du côté des études féministes, l’analyse des rapports sociaux de sexe, de classe et de race ont souligné l’importance du sujet de connaissance et du caractère situé des savoirs produits ainsi que l’invisibilisation et minorisation de certains groupes sociaux. Si les approches au sein de ces deux sous-domaines sont multiples, et des expressions comme « invisibilisation » ou « justice épistémique » peuvent circuler de l’un à l’autre, les pratiques d’enquête qui y prévalent sont différentes. Les études des sciences apparaissent plus enclines à privilégier l’entrée par les scientifiques et les experts – c’est-à-dire des personnes plutôt situées en haut de l’échelle sociale ; tandis que les études sur l'intersectionnalité et la naturalisation des différences sociales se sont historiquement surtout focalisées sur les classes populaires et autres groupes sociaux en situation de subordination – c’est-à-dire des personnes le plus souvent positionnées en bas de l’échelle sociale. La question des savoirs peut être une porte d’entrée vers l’analyse des rapports sociaux inégaux – de domination, alors que d’autres travaux font le chemin inverse. Ces deux courants d’étude s’intéressent aux savoirs et aux questions épistémiques, mais ils ont ainsi tendance à privilégier des entrées contrastées. D'où l'intérêt de les faire travailler ensemble, de voir comment ces approches peuvent se compléter, se combiner plutôt que de les dissocier. Cette session croisée fait ainsi le pari de la fécondité d’un croisement entre les études des sciences et les études pointant les conditions sociales et historiques hégémoniques de leur production, dans la perspective d’un enrichissement mutuel. Voilà quelques questions qui sont autant d’invitations pour celles et ceux qui voudraient proposer une communication. Comment la science produit-elle et consolide-t-elle la frontière avec les savoirs "autres" et les autres du savoir ? Comment enquêter sur l’articulation sciences/autres savoirs sans essentialiser ni l’identité des subalternes, ni celles des scientifiques ? Comment les études STS prennent-elles en compte les dimensions variées de genre, de classe, d’âge ou de race, ainsi que les situations de santé et de handicap ? Comment les STS abordent-elles les savoirs dits traditionnels et autochtones ? Comment les scientifiques et leurs institutions contribuent-ils à exclure et délégitimer d'autres formes de savoirs ? Comment des mises en récit de l’histoire des sciences et des savoirs concourent-elles à la production et à la reproduction de savoirs hégémoniques ? Comment les sciences s’adossent-elles à une nébuleuse de personnes qu’elle assigne à la position de subalternes ? Comment analyser les rapports sociaux de genre/classe/race au cœur de l’activité scientifique ? Comment penser un rééquilibrage et impulser une symétrie en pratique, par nos manières d’approcher les savoirs ? Cet appel est ouvert à l’ensemble des propositions empiriques et théoriques susceptibles d’éclairer ce questionnement collectif. Les propositions de communication de 4000 signes ainsi qu’une bibliographie doivent être envoyées à rt24.afs@gmail.com et afs.rt29@gmail.com Cette session sera également l’occasion d’échanger des références bibliographiques communes. Les cinq lectures suivantes sont proposées par les organisateurs et organisatrices de cette session croisée en guise d’introduction à ces échanges à venir :
  • Warwick Anderson, 2009, “From subjugated knowledge to conjugated subjects: science and globalisation, or postcolonial studies of science?”, Postcolonial Studies, vol.12, n°4, pp. 389-400.
  • Artemisa Flores Espinola, 2012, « Subjectivité et connaissance : réflexion sur les épistémologies du point de vue », Cahiers du genre nº 53, pp. 99-120.
  • Suman Seth, 2009, “Putting Knowledge in its Place: Science, Colonialism, and the postcolonial”, Postcolonial Studies, vol.12, n°4, pp. 373-388.
  • Simon Shapin, 1989, “The Invisible Technician”, American Scientist, Vol. 77, No. 6, pp. 554-563.
  • Banu Subramaniam, Laura Foster, Sandra Harding, Deboleena Roy et Kim TallBear, 2017, “Feminism, postcolonialism et technoscience”, in Ulrike Felt, Rayvon Fouche, Clark A. Miller, Laurel Smith-Doerr, The Handbook of Science and Technology Studies, Fourth Edition, Cambridge MA: The MIT Press, pp. 407-434.
   












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