RT35

AAC RT35 Lille 2021 : Mondes associatifs et Economie Sociale et Solidaire en changement

Les propositions de communication sont à déposer avant le 15 février 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page) Les propositions de communication préciseront l’axe dans lequel elles s’inscrivent et seront d’une longueur d’environ 3 000 signes. Les communications retenues s’appuieront sur un travail d’enquête de terrain et pourront interroger les phénomènes observés à des échelles locales, nationales et/ou internationales.

AXE 1 : Modifications des modes de financement et renouvellement du secteur associatif

Les associations sont prises dans les mutations qui affectent tant le secteur privé lucratif que le secteur public. Leurs modes de financement évoluent avec les recompositions de l’action publique : se voyant déléguer l’élaboration et l’application des politiques publiques dans des domaines de plus en plusnombreux (Hély et Simonet, 2013), elles bénéficient de financements spécifiques à ces relations partenariales. Dans quelle mesure ce contexte de substitution de financements contractuels aux subventions (Bezes, 2012), et de croissance de l’importance prise par les ressources marchandes dans les recettes associatives, a-t-il un impact sur les associations ? Comment évoluent en leur sein la division du travail, les formes d’organisation et modes de subordination, les trajectoires salariales ou encore le type d’activités poursuivies et leur orientation ? Ces transformations ont-elles un impact sur la gouvernance des organisations ? Leurs relations internes (entre siège national et antennes régionales, par exemple) sont-elles soumises à ces évolutions des modes de financement et de recrutement ? Les exigences de recherches de subvention pour les associations employeuses impliquent des efforts croissants pour rationaliser les activités et quantifier les résultats. Dans ce contexte, on observe une évolution de la composition sociale des travailleurs et travailleuses associatifs, tant bénévoles que salarié·es. Moins souvent formé·es sur le tas (Bernardeau Moreau, 2004) et plus souvent formé·es spécifiquement aux fonctions occupées, ils/elles sont plus souvent détenteurs·trices de compétences managériales (Chifflet, 1993). Quels sont les effets de cette professionnalisation sur les trajectoires de ces membres associatifs, leurs identités professionnelles et leur capacité à se mobiliser ou encore à proposer de nouvelles manières d’organiser le travail ? Que fait cette évolution des modes de financement à la relation entretenue à l’État ? La capacité des associations à se positionner en contre-pouvoir (en se mobilisant pour le droit au logement (Péchu, 2001), en faveur d’idées altermondialistes (Pleyers, 2014), par exemple) se voit-elle oblitérée ? Comment se recompose la tension entre position de délégation et de contestation ? Quelles sont les évolutions que connaissent les modes de traitement des publics ? Enfin, quelles évolutions constate-t-on des formes précarisées du travail associatif ? Peuvent-elles devenir la marge de manœuvre d’employés et bénévoles devenus plus mobiles ? Qui, du côté des travailleurs, peut tirer parti du travail gratuit et en faire un outil de contre-pouvoir, voire d’émancipation ? Ces utilisations indigènes participent-elles à une socialisation plus générale à la gratuitisation du travail sous toutes ses formes?

AXE 2 : Des associations porteuses de changement social et des mondes associatifs en changement ?

Les mondes associatifs se présentent souvent comme porteurs de changement social et les études développées par les chercheurs·euses du secteur depuis les années 1990 montrent que leurs formes sont finalement souvent à l’image du monde social (Hély, Moulevrier, 2013, Rodet, 2019). Pourtant, les importants mouvements sociaux observés ces derniers mois – qu’il s’agisse des « Gilets jaunes », des mobilisations féministes, climatiques, de la Marche des sans-papiers et des manifestations antiracistes – s’appuient de plus en plus fréquemment sur des collectifs non structurés en association. Cet axe propose d’étudier le changement des associations, et dans les associations, dans leur rôle quant au changement social. Tout d’abord, les nouvelles formes de mobilisation, en collectifs informels aux frontières floues, posent fréquemment la question de la reproduction des rapports de domination dans les organisations associatives. Des stratégies de distinction, parfois violentes, peuvent s’organiser dans des associations dites progressistes, et donner à voir des tendances réactionnaires au sein de ces mouvements (on pense particulièrement aux débats entre associations féministes, autour de la militance trans ou des « fémonationalismes » (Farris, 2017)). Ensuite, les grandes mutations sociales et les revendications d’égalité n’entrainent pas nécessairement une adaptation des structures associatives. Des associations progressistes apparaissent particulièrement hiérarchisées et résistantes aux mutations du militantisme. À l’inverse, des groupes historiques vivent des changements profonds qui transforment jusqu’à leur objet politique et leurs modes d’action (c’est le cas, par exemple, au sein du Genepi, anciennement GÉNÉPI pour Groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées). Ces évolutions empiriques soulèvent une série de questionnements : comment s’organisent, au sein des associations, les réorganisations pour répondre à la demande sociale ? Quelles personnes et quels organes sont décisionnaires ? Comment analyser les résistances aux mutations sociales, aux revendications féministes ou aux appels à plus de démocratie locale au sein des associations ? Par ailleurs, du fait de leur ancrage dans la « société civile », les associations représentent également un vecteur possible de changement susceptible d’accompagner, de freiner, d’orienter les évolutions de l’État et/ou du monde social et marchand. Quels sont les canaux de cette portée transformatrice ? Dans quelles situations sert-elle de pare-feu au pouvoir institutionnel et dans quels autres devient-elle un outil du pouvoir permettant à l’État de socialiser les populations à ses ambitions réformatrices ou conservatrices ? Enfin, c’est la question du contrôle et de l’orientation du monde associatif par la puissance publique qui est en jeu lorsque l’on évoque le changement. Les récentes attaques gouvernementales, au nom de la lutte contre le « séparatisme », menacent les financements d’associations désignées comme ennemies de l’État. Ici, l’injonction à rejoindre le cadre juridique de la loi 1905 (en lieu et place de celui de la loi 1901), afin d’être plus distinctement catégorisée comme une organisation cultuelle, pose également un enjeu fort d’assignation (ici à la dimension confessionnelle) et de libéralisation des associations (la loi 1905 ne permettant pas les subventions publiques). Est-ce nouveau ou existe-t-il dans d’autres périodes de telles attaques contre la liberté d’association ? Un retour historique sur le changement au sein des associations sera particulièrement bienvenu pour comprendre les changements en cours et les regarder avec plus de distance.

AXE 3 : Les exceptions de l’état d’urgence sanitaire : tournant ou accélération des dynamiques  existantes ?

Durant la crise sanitaire de 2020, en même temps qu’un nombre considérable d’activités s’arrêtaient, le monde associatif s’est trouvé fortement marqué par une recrudescence de la pauvreté et des conditions d’interventions transformées par le confinement de la population. Quelles sont les évolutions de l’action associative observées pendant cette crise ? Celles-ci renvoient-elles véritablement à des changements ou à une accélération de dynamiques déjà observées ? Dans ce dernier cas, comment appréhender celleci ? Qu’est-ce qui détermine la façon dont les différents acteurs du monde associatif réagissent en période de crise ? Quels sont les déterminants des formes observées d’adaptations, d’échecs à s’adapter ou au contraire de résistances aux phénomènes déjà largement documentés de délégation de l’État vers le secteur associatif ? Comment le marché de l’emploi associatif a-t-il été affecté par la crise ? À quelles reconfigurations des équipes (bureau, salariés, bénévoles) peut-on assister ? Les frontières entre travail et engagement ontelles bougé, mues par l’avènement de causes collectives ou au contraire, par leur abandon dans un contexte d’insécurité vitale ? Le contexte d’urgence sanitaire a pour le moins favorisé des recours exceptionnels au travail bénévole dans les services publics (Hôpital public, notamment) et dans différentes associations de charité (centres d’hébergement, par exemple). Quelles formes de précarisation ou au contraire, de valorisation de ces nouveaux appels à la main d’œuvre bénévole peut-on observer ? Comment la crise a-t-elle affecté les ressources auxquelles différents types d’associations peuvent prétendre ? La crise a-t-elle mis en évidence l’apparition de nouveaux publics (étudiants, travailleurs de  l’économie informelle) et la formulation de demandes inconnues jusqu’alors ? La vocation de lien social des associations s’est-elle effacée devant l’urgence, au risque d’un recentrement de la sphère associative sur la gestion des populations ? Peut-on observer l’émergence de nouveaux partenariats avec les collectivités territoriales et les acteurs privés lucratifs ? Quels sont les effets des contextes territoriaux marqués par une polarisation des richesses sur l’action associative ? Enfin, quelles associations ont pu sortir leur épingle du jeu et renforcer leur rôle sur la scène locale et quelles sont les perdantes ? La situation d’urgence a suscité des formes collectives empruntant aux réseaux d’entraide ou encore de  voisinage. Ces collectifs ad hoc peuvent-ils mobiliser la forme associative pour se pérenniser, et dans quelles conditions ? Cette série de questions amène à s’intéresser à l’ancrage des associations dans la société civile dans un contexte de crise, et à la marge de manœuvre que peut ou non générer la forme associative. Celle-ci peut-elle se révéler suffisamment plastique pour faire résonner la société civile, ou sa position ambigüe de délégataire de l’État a-t-elle raison de ses ambitions transformatrices le cas échéant ?

AXE 4 : Un monde associatif sous contrôle ?

Alors que la gouvernance de l’action publique laisse une place grandissante aux acteurs de la société civile, cette sollicitation croissante des acteurs associatifs par le biais de l’externalisation de missions de service public s’accompagne d’une mise sous contrôle de celles-ci. L’autonomie des associations se trouve ainsi menacée. Depuis longtemps, la conditionnalité des financements publics façonne leurs statuts et leurs formes de travail par différentes injonctions méthodologiques ou de résultats, même dans leur fonction de contre-pouvoir (Talpin, 2020). Dans la perspective de l’isomorphisme coercitif (Di Maggio et Powell, 1983), les dispositifs tels que les appels à projets tendent ainsi à opérer une mise en conformité des associations aux attentes des pouvoirs publics. Par ailleurs, le développement du philanthrocapitalisme (McGoey et al., 2018) a permis d’importer les logiques du secteur de l’entreprise dans le domaine du social (Abélès, 2003). Le financement n’est toutefois pas l’unique source du contrôle des acteurs publics sur les acteurs associatifs. Les outils d’évaluation permettent aux financeurs publics d’accroître leur contrôle dans la gouvernance des associations (Valéau, 2013). Le maintien et la défense de l’ordre public donnent une autre prise à l’autorité publique pour exercer son pouvoir sur les acteurs associatifs (Verdier, 2008). L’avènement du terrorisme comme une menace tangible dans le quotidien des sociétés occidentales constitue un autre levier par le biais duquel l’autonomie associative est mise sous contrôle. Par exemple, les demandes de levée du secret professionnel afférent au travail social ou la transmission de données sur les publics des associations sont évoquées au nom de la sécurité publique à la suite d’événements terroristes autant en France que dans d’autres pays tels que la Belgique. Des associations sont menacées de dissolution en raison d’activités considérées comme suspectes, d’autres risquent la dissolution en raison des activités considérées comme suspectes qu’elles mènent ou du discrédit pesant sur leurs activités et reposant sur une série d’amalgames (Torrekens, 2020).

AXE 5 : La place des chercheurs et chercheuses

Dans leur « aptitude à révéler la demande sociale » et leur « fonction tribunitienne » (Bastide, 2015), les  associations et l’ESS ont souvent su collaborer avec le monde de la recherche. En 2017, plusieurs associations nationales françaises affichaient leur volonté de « co-construire une société apprenante » en collaboration avec le monde académique. En 2019, des appels à projets étatiques proposaient de « renforcer les capacités d’action des associations dans la recherche et à travers le partenariat avec les organisations d’enseignement supérieur et de recherche » (MDJS, 2019). Dans ce contexte, cet axe vise à interroger comment se construisent les liens entre le milieu associatif ou de l’ESS plus largement et les chercheur·es qui s’intéressent à leurs actions. Au travers de cas de figure comme les parrainages, les recherches-actions, les thèses CIFRE ou les évaluations de dispositif, il s’agit de visibiliser les différentes formes de collaboration et de légitimation réciproques qui prennent place. Si face à des acteurs et actrices engagé·es, ces terrains peuvent susciter une « empathie méthodologique » (Puaud, 2012). Quelles représentations des bénéficiaires existent concrètement dans les partenariats de recherche (Csupor & Ossipow, 2012) ? Quelles « distances acceptables » (Bué, 2010) ou au contraire quelles objectivations des savoirs militants (Devreux, 2011) sont mises en place ou coexistent le cas échéant ? Comment ces relations de recherche impactent-elles le terrain, les « enquêté·es », mais également le ou la chercheur·e ?

AXE 6 : L’action collective des travailleur·ses atypiques

(session co-organisée avec le RT18) La multiplication des contrats courts ou à temps partiel et des formes d’emploi discontinu – du travail « atypique » au regard de la norme de l’emploi stable et continu – constitue depuis longtemps un défi lancé aux capacités de représentation collective du syndicalisme. Le développement plus récent de formes d’activité indépendantes comme l’auto-entrepreneuriat accentue la fragmentation des intérêts et des expériences professionnelles, particulièrement au sein des jeunes générations, parmi les femmes et les personnes racisées où se concentrent ces diverses formes de travail précaire. Quelles stratégies les organisations syndicales développent-elles face à ces évolutions ? Assiste-t-on à l’émergence d’acteurs, collectifs ou associations, distincts des syndicats traditionnels ? Dans quelle mesure ces transformations des formes de mise au travail se répercutent-elles au sein des organisations militantes elles-mêmes ? En quoi les socialisations précaires des plus jeunes modifient-elles, notamment dans les syndicats ou les associations, le rapport au travail militant ? Comment peuvent s’organiser collectivement les travailleur·ses dans le secteur associatif ou les syndicats, « contre » leur employeur « militant » ? Comment se réorganise, dans des formes de concurrence ou de complémentarité, le cumul des activités syndicales ou associatives, militantes et bénévoles ? En partenariat avec le RT18 « relations professionnelles », cette session entend explorer les formes diverses – syndicales, associatives ou autres – par lesquelles s’expriment les intérêts des travailleur·ses « atypiques ». Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.

AXE 7 : Résistances au(x) changement(s)

Les mouvements sociaux récents ont posé aux spectateurs·trices des questionnements ambigus. Les Gilets jaunes ont d’abord été perçus comme réactionnaires ou manoeuvré·es en sous-main par des militant·es d’extrême droite, avant que les enquêtes approfondies mettent en évidence la complexité de la composition sociale de ces manifestations. Les revendications variées des participant·es à ces manifestations hebdomadaires se présentent initialement comme une forme de réaction à des changements sociaux et économiques perçus et vécus comme violents (taxe « carbone », mais également mutations du salariat, précarisation et relégation des classes populaires, ou encore disparition des services publics de proximité). Résister au changement social ou réagir aux changements entraine-t-il les mêmes questionnements ? Cet axe propose de penser la pluralité des résistances au(x) changement(s) et les luttes de définition qui les accompagnent. Si le regard se porte plus volontiers sur les mouvements de « gauche » en opposition à des évolutions et des pratiques jugées néfastes (néolibéralisme, destruction de la nature, etc.) – ce qui se justifie empiriquement du fait de leur nombre –, des mouvements de « droite » revendiquent aussi une démarche de résistance au changement. Parmi les structures les plus visibles sur la scène médiatique ces dernières années, celles défendant des discours « conservateurs » et « réactionnaires » ont parfois occupé le premier plan : Manif pour tous, mouvements de chasseurs, mouvements masculinistes. Audelà d’une lecture en termes de défense d’intérêts, interroger les valeurs défendues et les enjeux d’autodéfinition semble central pour comprendre les conditions d’émergence et d’existence de ces mouvements. Aussi, certains mouvements d’ampleur, regroupés en association, organisés tantôt « par le haut », tantôt  « par le bas », et se considérant comme progressistes du fait de leurs actions de résistance à des transformations, sociales ou « sociétales », économiques ou climatiques ont parfois été présentés comme passéistes, y compris lorsqu’ils s’attachaient à lutter contre les mutations dues au néolibéralisme (autour de la 5G, des lignes à haute tension). Peut-on comparer associations « réactionnaires » et associations « en réaction » aux changements climatiques, sociaux, économiques ? Et que dire de militant·es qui se considèrent comme œuvrant au progrès social par la lutte contre les discriminations et qui sont perçu·es par les autorités publiques comme des personnes remettant en cause l’universalisme et nuisant aux idéaux républicains français ? À un niveau plus organisationnel, les grandes causes semblent désormais rassembler autour de manifestations d’ampleur (Marche des solidarités, Manifestation contre les violences faites aux femmes, mais aussi Manif pour tous…) sans s’inscrire nécessairement dans une structuration de long terme. Comment expliquer ces mobilisations plus « ponctuelles » ? Quels sont les individus qui s’y inscrivent et quelles sont leurs socialisations politiques et militantes ? Des alliances se créent alors, parfois sporadiques, autour de causes, qui lient des associations ne collaborant pas le reste du temps (comme dans le cas de la Marche des solidarités). Comment se restructurent, dans le temps long, ces résistances collectives au changement ? Quelles « alliances improbables » se créent, qui redessinent parfois les lignes politiques des organisations ? Au-delà des « convergences », on peut aussi se pencher sur les « créations en réaction », les phénomènes de « backlash » (Mansbridge et Shames, 2012) et le dynamisme suscité par le fait de s’opposer à d’autres mouvements. Parfois qualifiés de « contremouvements » (Mathieu, 2004, p.166), ceux-ci regroupent des personnes luttant contre d’autres groupes qu’elles considèrent comme des agents du changement (qu’ils soient les représentants du capitalisme ou œuvrant pour les droits des femmes et des minorités, par exemple). Les communications proposées seront particulièrement attentives aux pratiques, idéaux, formes de mobilisations et de relation à la puissance publique. Des terrains dédiés aux mouvements collectifs récents seront particulièrement appréciés.

AXE 8 : Quels changements dans le monde associatif au prisme des « crises migratoires » ?

(session co-organisée avec le RT34) Cette session croisée entre les RT34 et RT35 de l’AFS propose d’interroger les changements des relations entre le monde associatif et militant et l’État, à l’épreuve des différentes « crises migratoires » et/ou « crises de l’accueil ». Les thématiques liées à l’immigration, aux frontières ou encore à la gestion des formes d’accueil sur les territoires français et européens sont régulièrement, et particulièrement au cours de la dernière décennie, au cœur de l’actualité tant médiatique que politique. Les mondes associatifs et militants sont historiquement présents auprès des migrant·es, exilé·es, réfugié·es, demandeur·ses d’asile et immigré·es, et engagés en faveur de leur accueil et de leur défense, au travers de prises de position et de répertoires d’action variés. Il s’agit ici d’interroger les modes de gouvernance, de coopération et d’organisation autour de l’accueil de ces populations pour tenter de répondre à de multiples questionnements tels que : - Ces modes de gouvernance changent-ils ou non au prisme des différentes « crises migratoires » et de l’évolution des politiques ? Si changement il y a, en fonction de quoi les réponses apportées par le monde associatif varient-elles ? Changent-elles au regard des migrations elles-mêmes, des populations migrantes concernées, des politiques migratoires, des politiques publiques de soutien aux associations ou encore des associations et des bénévoles et salarié.es qui y travaillent ? - Quels effets a la délégation d’une mission régalienne de l’État sur le milieu associatif ? Comment peuton aujourd’hui caractériser les relations qui s’établissent entre l’État et le monde associatif intervenant auprès des populations exilées ? La « crise des frontières » permet-elle l’entrée dans le champ de nouvelles associations ? Quelles nouvelles rhétoriques se déploient pour inciter à la mobilisation ? - Dans quelles mesures des changements politiques nationaux ou transnationaux ont-ils des effets sur le monde associatif ? Par exemple : Comment les politiques européennes de contrôle des frontières extérieures participent-elles à déplacer les lieux physiques et symboliques de l’aide associative internationale ? Dans quelle mesure les politiques répétées de démantèlement des lieux de vie précaires des exilé·es (à Paris, à Calais ou ailleurs) participent-elles à transformer les pratiques associatives locales ? Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.
Les propositions de communication sont à déposer avant le 30 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page)
Bibliographie Abélès, M. (2003). Nouvelles approches du don dans la Silicon Valley. Revue du MAUSS, no 21(1), 179- 197. doi:10.3917/rdm.021.0179. Bastide, J. (2015). Les mutations institutionnelles du monde associatif. Mouvements, 81(1), 26-37. https://doi-org.lama.univ-amu.fr/10.3917/mouv.081.0026 Bernardeau-Moreau D. (2004), Sociologie des fédérations sportives : la professionnalisation des dirigeants bénévoles, Paris, L’Harmattan Bezes P. (2012), « État, experts et savoirs néo-managériaux. Les producteurs et diffuseurs du New Public Management en France depuis les années 1970 », Actes de la recherche en sciences sociales, n° 193, p. 16-37. Bué, N. (2010). Gérer les relations d’enquête en terrains imbriqués: Risque d’enclicage et distances aux enquêtés dans une recherche sur une coalition partisane locale. Revue internationale de politique comparée, vol. 17(4), 77-91. https://doi-org.lama.univ-amu.fr/10.3917/ripc.174.0077 Chifflet P. (1993), « Associations de sportifs ou entreprises de sport », dans A. Loret (dir.), Sport et management : de l’éthique à la pratique, Paris, Dunod, p. 33-54 Csupor, I. & Ossipow, L. (2012). Des pauvres, partenaires d’une recherche sur l’aide sociale ? Asymétrie dans la constitution des partenariats et dans la restitution des résultats. Pensée plurielle, 30-31(2), 139- 151. https://doi-org.lama.univ-amu.fr/10.3917/pp.030.0137 Devreux, A. (2011). Féminisme et syndicalisme : peut-on objectiver le savoir militant ?. Dans : Delphine Naudier dir., Des sociologues sans qualités: Pratiques de recherche et engagements (pp. 62-79). La Découverte. DiMaggio, P. J., Powell, W. W., (1983). “The Iron Cage Revisited: Institutional Isomorphism and Collective Rationality in Organizational Fields”, American Sociological Review, Vol. 48, n°2, 147–160. Farris Sara R. (2017). In the Name of Women’s Rights. The Rise of Femonationalism. Durham : Duke University Press, 272 pages. Hély, M., et Moulévrier P. (2013). L’économie sociale et solidaire : de l’utopie aux pratiques. Paris: La Dispute. Hély M. et Simonet M. (dir.) (2013), Le travail associatif, Nanterre, Presses universitaires de Paris Ouest, 2013, 221 p. Mansbridge, J. et Shames, S. L. (2012), « Vers une théorie du backlash : la résistance dynamique et le rôle fondamental du pouvoir », Recherches féministes, Vol. 1, n°25, pp. 151-162 [Disponible en ligne], URL : https://doi.org/10.7202/1011121ar.Mathieu L. (2004), Comment lutter ? Sociologie et mouvements sociaux, Textuel, Paris, 206 p. McGoey, L., Thiel, D. & West, R. (2018). « Le philanthrocapitalisme et les " crimes des dominants" ». Politix, 121(1), 29-54. https://doi-org.lama.univ-amu.fr/10.3917/pox.121.0029 Pleyers G. (2014), « Jeunes alter-activistes : altermondialisme, indignés et transition écologique », in Jeunesses engagées, par Valérie Becquet (dir.), Paris, Syllepse Péchu, C. (2001), « Les générations militantes à droit au logement ». Revue française de science politique, vol. 51(1), 73-103. Puaud, D. (2012). « L’"empathie méthodologique"en travail social. Pensée plurielle, 30-31(2), 97-110. https://doi-org.lama.univ-amu.fr/10.3917/pp.030.0097 Rodet, D. (2019). « Jeunes travailleuses et travailleurs de la production engagée : articuler activité professionnelle et convictions dans un engagement professionnalisé ». La Revue de l’Ires, 99(3), 11-36. https://doi.org/10.3917/rdli.099.0011 Soulé, B. (2007). « Observation participante ou participation observante ? Usages et justifications de la notion de participation observante en sciences sociales », Recherches qualitatives, no 27, 127-140 p. Talpin, J. (2020). Bâillonner les quartiers. Comment le pouvoir réprime mobilisations populaires, Paris,  Editions Les Etaques. Torrekens, C (2020). « Il y a le feu aux Lumières », Revue Nouvelle, le 26 octobre 2020, https://www.revuenouvelle.be/Il-y-a-le-feu-aux-Lumieres Valéau, P. (2013) « La fonction RH dans les associations : les valeurs militantes à l’épreuve de la professionnalisation ». Revue internationale de l’économie sociale: Recma. DOI: 10.7202/1015529 Verdier, P. (2007). « Secret professionnel et partage des informations ». Journal du droit des jeunes, 269(9), 8-21. https://doi.org/10.3917/jdj.269.0008












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