
24 Avr Le sport à l’épreuve des radicalités : pratiques sociales et action publique
Appel à contribution pour un numéro thématique de la revue Loisir & Société/Society and Leisure
Le sport à l’épreuve des radicalités : pratiques sociales et action publique
Editeurs invités
Dr. Pierre-Alain Clément (Institut des Hautes Etudes du Ministère de l’Intérieur, Paris)
Pr. William Gasparini(E3S, UR1342, Université de Strasbourg)
Pr. Williams Nuytens (URePSSS, UR7369, Université d’Artois)
Arguments
Les sciences sociales produisent depuis de nombreuses décennies de quoi alimenter la thèse interprétative d’uneindividualisation des modes de conduites. Repérable comme déterminée par une évolutions des valeurs (Bréchon, Galland,2010), inscrite dans l’antithèse de la communauté et de la société (Tönnies, 1887 -2015-) que complète l’interprétation wébérienne en termes de communautisation et de sociétisation (Grossein, 2005), cette thèse renvoie au développement de l’autonomie de l’individu comme au recul des grandes croyances collectives. Evidemment de tel processus ne seréalisent pas dans un vide social, et ne sont pas sans conséquence en termes de rapport entre individu et société. On doit à Norbert Elias d’avoir théorisé les modifications de l’équilibre « nous-je », et surtout d’avoir signalé combien le processus de singularisation se heurte aux limites cohésives qu’impose le principe égalitariste des sociétés modernes(Elias, 1991). On peut ici se risquer à y voir l’origine d’une polarisation de la société (Brandsma, 2025), c’est-à-dire la perturbation profonde d’un équilibre entre l’individu et la société vers des rapports marqués par des attitudes radicales. Mais il y a plus. On pourrait également s’entendre pour supposer que l’individualisation des comportements permet -voire oblige- davantage les expressions individuelles des différences, justement parce qu’elles seraient devenues inaudibles carfoisonnantes. Inaudibles. Invisibles. Mais une telle affirmation des singularités n’a pas mécaniquement à être interprétée en termes de conflictualités, de violences et d’agressivité. On peut à ce titre partager l’ancrage selon lequel la radicalité désigne « la poursuite d’une fin, déterminée, qui connaît différentes formes de performances en termes de violence/non-violence, spectacle/non-spectacle, discours/action » (Bonnet, Fracchiolla, Mathieu, Noûs, 2020). Nous souhaitons dans cenuméro spécial de la revue Loisir et Société examiner comment le sport, comme pratiques sociales et pratiques despectacle, intègre autant que nourrit la radicalité présentement définie. Plus exactement, nous pensons utile d’inviter lacommunauté scientifique à illustrer et à signifier les expressions radicales repérées dans les pratiques et pratiques despectacles sportifs : de quoi sont-elles le nom ?
Dès son origine, le sport moderne a été socialement et politiquement construit pour transmettre et inculquer diverses valeurs telles que le fair play, l’équité, la tolérance, le respect des autres, le dépassement de soi, le goût de l’effort, laséparation des sexes (Defrance, 2011 ; Duret, 2012). Plus récemment, les thèmes de l’intégration ou de l’inclusion mais également la prévention de la « radicalisation religieuse » ont été mis à l’agenda politique (Gasparini, 2008, 2022, 2024). De ce fait, le sport est depuis longtemps connoté comme majoritairement, automatiquement et intrinsèquement positif et vertueux. On retrouve pareilleposture quand on observe le sens attribué aux spectacles sportifs, aux célébrations collectives associées aux évènementssportifs. De fait, perçus comme des machines à faire société (Jamet, 1991), ces derniers ne manquent pas d’être considérés comme de puissants outils d’intégration du sport, activité qui « donne à croire » (Vigarello, 2002). De telsattributs expliquent sans doute pourquoi les comportement violents ou déviants en lien avec le sport sont cantonnés austatut de marge, d’exception au pouvoir civilisateur du sport (Elias et Dunning, 1994) : supportérisme « ultra » ethooliganisme (Mignon, 1990 ; Hourcade, 2012, 2014 ; Bromberger et al., 1995 ; Louis, 2008, 2017 ; Nuytens, 2005 ; Lebrun, 2014 ; Lestrelin, 2022), violences psychologiques et harcèlement sexuel dans certains sports de compétition (Gaedicke et al., 2021), dopage(Morente-Sánchez & Zabala, 2013 ; Brissonneau, Ohl, Aubel, 2008), dérapage des pratiquants envers eux-mêmes ou àl’encontre du tiers arbitral (Nuytens, 2011 ; Nuytens, Penin, Duvant, 2020) et notamment autour de disciplines de combatpeu ou pas organisées comme le MMA (Quidu, 2019) ou l’usage des sports (de combat) par des groupes et des marquesextrémistes (Handle & Scheuble, 2021 ; Nissen, Avramov & Roberts, 2021).
Parallèlement à cette circonscription aux marges des « déviances » sportives, ce monde a été percuté par un enjeu qui a peu à peu investi un périmètre toujours plus grand de l’action publique : la radicalisation et sa prévention par l’État, par exemple en France sous la forme de divers plans d’action nationaux (plan de lutte antiterroriste, 2014 ; plan d’actioncontre la radicalisation et le terrorisme, 2016 ; plan national de prévention de la radicalisation, 2018). Introduit dans les années 2010 depuis les États-Unis et le Royaume-Uni, le concept ne va pas sans débats normatifs, théoriques etépistémologiques (Neumann & Kleinmann, 2013 ; Neumann, 2015) et est marqué par un tropisme psychologiste, voiremécaniste, qui a pu faire de la radicalisation le sas d’entrée vers le terrorisme. L’« escalier vers le terrorisme »(Moghaddam, 2005), s’intéressant légitimement aux raisons poussant des individus ordinaires à s’engager dans la clandestinité violente du terrorisme, a pu être simplifié au profit d’une représentation sous la forme d’une « théorie du tapis roulant » (Ragazzi, 2018, p. 53) faisant de la radicalisation l’antichambre du terrorisme, et le communautarisme l’antichambre de la radicalisation. Les définitions sociologiques répandues (Sommier, 2012 ; Khosrokhavar, 2014 ; Crettiez, 2016) présentent l’avantage de mettre en évidence le phénomène social de rupture d’individus liés ensemble d’avecla société dont ils font partie mais ont l’inconvénient de lier radicalisation cognitive et comportementale, de définir par principe comme marginales les préférences politiques des « radicalisés » c’est-à-dire adhèrent à l’idée de déviance desidées radicales. D’autres définitions désignent la radicalisation comme un processus d’adhésion de plus en plus fort à la possibilité de légitimer la violence politique (Skillicorn, Leuprecht, et Winn, 2012 ; Hassan et al., 2021), ce qui permet de tester des hypothèses mais n’informe que peu sur la radicalisation cognitive, sur le processus d’adhésion à la violence politique et restent centrées sur l’individu. Pour dépasser ces querelles théoriques, plusieurs chercheurs ont développé uneapproche en termes de trajectoires d’engagement violent (Horgan, 2008 ; Crettiez & Sèze, 2017 ; Sèze, 2024).
L’ampleur de ces débats et leurs implications montrent qu’on ne peut se résoudre à l’usage incontrôlé d’une telle notionappliquée au sport. De fait, en France, mais pas seulement (Spaaij, 2021), des experts et acteurs politiques ont accréditéla thèse selon laquelle le sport pouvait être également un terrain voire un vecteur de radicalisation – notamment islamiste(voir par exemple Diard et Vernet, 2020 ; Karam, 2020 ; Chapitaux, 2016, 2023) – et non plus un strict instrument de prévention des déviances dans le sport, tel qu’il est plus classiquement traité (Richardson, Cameron & Berlouis, 2017). Dans le contexte de la campagne d’attentats jihadistes des années 2010, les pouvoirs publics étaient en forte demande de moyens de lutter non plus seulement contre le risque sécuritaire du terrorisme mais aussi contre le risque moral de la radicalisation, marqueur d’une « crise des valeurs institutrices du social » (Sèze, 2019, p. 15, 87, 137). Au tournant de la décennie suivante, le périmètre de cette action s’étend au « séparatisme islamiste », conçu comme le terreau social des trajectoires individuelles deradicalisation. Alors que la jeunesse masculine est corrélée à la radicalisation (McGilloway, Ghosh, Bhui, 2015, p. 49)comme à la pratique sportive (Clément, 2022, p. 8), la thèse d’une prédisposition de cette partie de la population à laradicalité, cognitive ou comportementale, a été avancée (Galland & Muxel, 2018). La jeunesse, en particulier masculine etpopulaire, a ainsi fait l’objet d’une attention particulière en tant que population vulnérable à la radicalisation jihadiste.
Dans ce contexte, la radicalisation et la radicalité dans le sport deviennent alors progressivement un « problème public »,des faits sociaux ont été convertis en « objets préoccupation et de débat, éventuellement d’action publique. » (Neveu,2015, p. 7). Plus encore, ces phénomènes deviennent des « problèmes sociaux dont la formulation et la résolution sont des enjeux d’ordre public » (Cefaï, 1996). En prenant appui sur le cadre théorique proposé par Gusfield (1981), nous posons le principe que tout fait social n’est pas en soi unproblème public et qu’il le devient dès lors que sont réunies, au travers d’un processus social complexe, les trois conditions depossibilité d’une croyance collective en l’existence d’un problème : condition de connaissance (sélection et interprétation des faits problématiques), condition de norme (norme à partir de laquelle le fait pose problème) et condition de mobilisation(action collective d’acteurs sociaux pour imposer l’idée qu’il existe un problème). Ces conditions sont travaillées par desentrepreneurs de morale (Becker, 1963) ou de normes (Sunstein, 1996) déterminés à faire adopter une nouvelle norme.Ils agissent donc pour modifier les intuitions morales de la société sur le problème social visé et pour en produire une définition telle que la nouvelle norme apparaisse comme une solution évidente, adoptée par le plus grand nombre.
La question est bien de savoir si certains usages voire mésusages du sport, comme pratiques et pratiques de spectaclessportifs, constituent en eux-mêmes des problèmes sociaux. Pour le dire autrement, ne peut-on pas penser les expressions radicales qu’elles soient idéologiques et/ou pratiques comme des révélateurs d’un déséquilibre de ce qui faitsociété ? Ce dossier se donne pour but de réfléchir aux modalités contemporaines de radicalité idéologique et pratique dansle sport à travers ses diverses formes d’expression, notamment pratiques, et d’appréhension par l’État. Il adopte une définition élargie des pratiques sportives (de loisir ou de compétition, amateur ou professionnelle, encadrée ou libre), des pratiques de spectacle mais aussi de la radicalité. Sans trancher les débats de définitions actuels, ce dossier part duprincipe général que la radicalité peut aussi exprimer une scission vis-à-vis des normes dominantes de la société et propose une alternative modifiant l’ordre social par de nouvelles affiliations contestataires ou alternatives.
Arguments
Social sciences have been producing for many decades material to support the interpretative thesis of an individualizationof modes of conduct. Identified as being determined by an evolution of values (Bréchon, Galland, 2010), inscribed inthe antithesis of community and society (Tönnies, 1887 -2015-) which is complemented by the Weber’s interpretation interms of communalization and socialization (Grossein, 2005), this thesis refers to the development of individual autonomyas well as the retreat of major collective beliefs. Obviously, such processes do not take place in a social vacuum, and are not without consequences in terms of the relationship between the individual and society. Norbert Elias is credited with theorizing changes in the “We-I” equilibrium, and above all with pointing out the extent to which the process ofsingularization runs up against the cohesive limits imposed by the egalitarian principle of modern societies (Elias, 1991).We might venture to see in this the origin of a polarization of society (Brandsma, 2025), i.e. the profound disruption of abalance between the individual and society towards relationships marked by radical attitudes.
But there’s more. We could also agree that the individualization of behavior allows – indeed, forces – more individual expressions of difference, precisely because they have become inaudible because they abound. Inaudible. Invisible. But such an affirmation of singularities doesn’t have to be interpreted mechanically in terms of conflict,violence and aggression.In this respect, we can share the view that radicality designates “the pursuit of an end, determined,which knows different forms of performance in terms of violence/non-violence, spectacle/non-spectacle, discourse/action” (Bonnet, Fracchiolla, Mathieu, Noûs, 2020).In this special issue of Society and Leisure, we wish to examine how sport, as a social and performance practice, both integrates and nurtures the radicality defined above. Moreprecisely, we think it would be useful to invite the scientific community to illustrate and signify the radical expressionsfound in sporting practices and spectacles: what do they signify?
From its inception, modern sport has been socially and politically constructed to transmit and inculcate various valuessuch as fair play, equity, tolerance, respect for others, surpassing oneself, a taste for effort, separation of the sexes (Defrance,2011; Duret, 2012). More recently, the themes of integration or inclusion but also the prevention of “religious radicalization” have been put on the political agenda (Gasparini, 2008, 2022, 2024). As a result, sport has long been seen as predominantly, automatically and intrinsically positive and virtuous. The same is true of the meaning attributed to sporting spectacles and the collective celebrationsassociated with sporting events. Perceived as machines for socializing (Jamet, 1991), they are also seen as powerful tools for integrating sport, an activity that “makes people believe” (Vigarello, 2002).Such attributes undoubtedly explain whyviolent or deviant behavior in connection with sport is confined to the status of a margin, an exception to the civilizingpower of sport (Elias and Dunning, 1994): “ultra” supporterism and hooliganism (Mignon, 1990; Hourcade, 2012, 2014; Bromberger et al,1995; Louis, 2008, 2017; Nuytens, 2005; Lebrun, 2014; Lestrelin, 2022), psychological violence and sexual harassment in certain competitive sports (Gaedicke et al, 2021), doping (Morente-Sánchez & Zabala, 2013;Brissonneau, Ohl, Aubel, 2008), skidding by practitioners towards themselves or against third-party referees (Nuytens,2011; Nuytens, Penin, Duvant, 2020) and particularly around little or unorganized combat disciplines such as MMA (Quidu,2019) or the use of (combat) sports by extremist groups and brands (Handle & Scheuble, 2021; Nissen, Avramov &Roberts, 2021).
Alongside this circumscription to the margins of sporting “deviances”, this world has been impacted by an issuethat has gradually taken over an ever-growing perimeter of public action: radicalization and its prevention by the state, forexample in France in the form of various national action plans (counter-terrorism plan, 2014; action plan againstradicalization and terrorism, 2016; national radicalization prevention plan, 2018). Introduced in the 2010s from the UnitedStates and the United Kingdom, the concept is not without normative, theoretical and epistemological debates (Neumann &Kleinmann, 2013; Neumann, 2015) and is marked by a psychologistic, even mechanistic tropism, which may havemade radicalization the gateway to terrorism. The “stairway to terrorism” (Moghaddam, 2005), which is legitimately concerned with the reasons that drive ordinary individuals into the violent underground of terrorism, may have beensimplified in favor of a representation in the form of a “conveyor belt theory” (Ragazzi, 2018, p. 53) making radicalization the antechamber to terrorism, and communitarianism the antechamber to radicalization. Widespread sociological definitions (Sommier, 2012; Khosrokhavar, 2014; Crettiez, 2016) have the advantage of highlighting the social phenomenon of the rupture of individuals bound together with the society of which they arepart, but have the disadvantage of linking cognitive and behavioral radicalization, and of defining in principle asmarginal the political preferences of the “radicalized”, i.e. those who adhere to the idea of deviance from radical ideas. Other definitions designate radicalization as a process of increasingly strong adherence to the possibility of legitimizing political violence (Skillicorn, Leuprecht, and Winn, 2012; Hassan et al., 2021), which makes it possible to test hypothesesbut provides little information on cognitive radicalization, on the process of adherence to political violence andremains focused on the individual. To overcome these theoretical quarrels, several researchers have developed an approach in terms of trajectories of violent engagement (Horgan, 2008; Crettiez & Sèze, 2017; Sèze, 2024). The extent of thesedebates and their implications show that we cannot accept the uncontrolled use of such a notion applied to sport. Indeed,in France, but not only (Spaaij, 2021), experts and political players have lent credence to the thesis that sport could also bea ground or even a vector for radicalization – particularly Islamist radicalization (see, for example, Diard & Vernet, 2020; Karam, 2020; Chapitaux, 2016, 2023) – and no longer a strict instrument for preventing deviance in sport, as it is moreconventionally treated (Richardson, Cameron & Berlouis, 2017). Against the backdrop of the jihadist attack campaign ofthe 2010s, public authorities were in strong demand for ways to combat not just the security risk of terrorism but also themoral risk of radicalization, a marker of a “crisis of values instituting the social” (Sèze, 2019, p. 15, 87, 137). At the turn ofthe following decade, the scope of this action extended to “Islamist separatism”, conceived as the social breeding ground forindividual radicalization trajectories. While male youth is correlated with radicalization (McGilloway, Ghosh, Bhui,2015, p. 49) as with sports practice (Clément, 2022, p. 8), the thesis of a predisposition of this part of the population toradicalism, cognitive or behavioral, has been put forward (Galland & Muxel, 2018). Youth, especially male and working-class youth, have thus come underparticular scrutiny as a population vulnerable to jihadist radicalization.
In this context, radicalization and radicalism in sport then gradually became a “public problem”, social facts wereconverted into “objects of concern and debate, possibly of public action.” (Neveu, 2015, p. 7). What’s more, these phenomena become “social problems whose formulation and resolution are issues of public order” (Cefaï, 1996). Drawing on the theoretical framework proposed by Gusfield (1981), we posit that not every social fact is in itself a publicproblem, and that it becomes one when, through a complex social process, the three conditions of possibility for a collective belief in the existence of a problem are brought together: condition of knowledge (selection and interpretationof problematic facts), condition of norm (norm on the basis of which the fact poses a problem) and condition of mobilization (collective action by social actors to impose the idea that a problem exists). These conditions are worked on by creators and promoters of morality (Becker, 1963) or norm entrepreneurs (Sunstein, 1996) determined to have a new norm adopted. They thus act to modify society’s moral intuitions about the social problem in question, and to produce adefinition of it such that the new norm appears to be an obvious solution, adopted by the greatest number.
The question is whether certain uses, or even misuses, of sport, such as the practice and spectacle of sport, are in themselves social problems. To put it another way, can we not think of radical expressions, whether ideological and/or practical, as revealing an imbalance in the fabric of society? The aim of this dossier is to reflect on the contemporarymodalities of ideological and practical radicalism in sport, through its various forms of expression, notably practical, and itsapprehension by the state. It adopts a broad definition of sporting practices (recreational or competitive, amateur or professional, supervised or free), entertainment practices and radicalism. Without settling current definitional debates,this dossier is based on the general principle that radicality can also express a split from society’s dominant norms,proposing an alternative that modifies the social order through new protest or alternative affiliations.
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Soumission/Instructions for authors
Date limite de réception des propositions en français ou en anglais : 01 septembre 2025
Renvoyer les textes aux trois éditeurs invités : pierre-alain.clement@interieur.gouv.fr william.gasparini@unistra.frwilliams.nuytens@univ-artois.fr
Directives aux auteurs : suivre le format de la revue Loisir et Société/Society and Leisure :
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