L'efficacité des pratiques écologiques quotidiennes dans la lutte contre la crise climatique fait l’objet d'un débat au sein du mouvement pour le climat. Pourtant, les militant·es ne semblent pas avoir renoncé à adopter un mode de vie écologique : qu'est-ce qui les pousse à le faire ? Cette proposition vise à clarifier les significations de l’écologie quotidienne dans un contexte militant, en s’appuyant sur 51 entretiens réalisés auprès de participant·es à des marches pour le climat. Différents systèmes de justifications — centrés sur la cohérence, l’exemplarité, la culpabilité, la responsabilité et l’adaptation — soutiennent ces pratiques écologiques quotidiennes.
Cette communication propose d’appréhender les jeux vidéo à l’aune de leurs dimensions matérielles et temporelles, en les saisissant depuis les quotidiens de personnes en situation de précarité et de classes populaires. Elle entend ainsi les inscrire pleinement dans nos environnements numériques contemporains, en tant qu’outils permettant une forme d’articulation temporelle et spatiale située, et portant également des enjeux économiques et de consommation pour les enquêté·es rencontré·es. Quelles mobilisations du jeu vidéo et de ses extensions culturelles et économiques sont opérées par ces dernier·es, et quelles contraintes mais aussi quelles ressources représentent-ils au sein de leurs trajectoires et de leurs conditions d’existence ? Tout en suivant le fil d’une entrée temporelle, intimement mêlée à une dimension matérielle, nous développerons deux situations contrastées : le recours au jeu dans des lieux publics par des hommes cisgenres, et le développement d’un travail en ligne lié aux univers vidéoludiques dans un cadre domestique par des femmes et minorités de genre.
La dématérialisation des démarches, inspirée des réformes du nouveau management public, vise à activer et autonomiser les usager·es mais tend à accentuer les inégalités d’accès aux droits. Peu étudiée pour les immigré·es et étranger·es, elle les affecte pourtant particulièrement. À partir d’une enquête ethnographique menée dans un centre social, et de plusieurs entretiens biographiques auprès d’immigré·es, cet article étudie les contraintes et effets des plateformes numériques de l’administration du séjour sur les personnes qui les utilisent, et sur leurs temporalités individuelles et familiales. La dématérialisation opérationnalise une politique migratoire de plus en plus sélective, en marginalisant les immigré·es en situation irrégulière et peu qualifié·es. La dématérialisation accentue les inégalités linguistiques, scolaires, matérielles et temporelles. Les tactiques différenciées pour faire valoir ses droits ne sont pas toutes adaptées aux exigences de la numérisation.
Mot-clés : immigré·es ; dématérialisation de l’État ; démarches administratives ; rapports ordinaires à la bureaucratie ; temporalités administratives
L'émergence des plateformes de financement participatif constitue une nouvelle source de financement pour les porteurs de projets, offrant des conditions distinctes de celles des institutions bancaires. Il convient toutefois de s'interroger sur leur capacité à favoriser des pratiques plus durables. Ces plateformes qui s’inscrivent elles-mêmes comme des alternatives prometteuses pour l'écologisation et la transition financent-elles réellement des pratiques conduisant à une transition écologique significative ? Cette communication vise à analyser la réorganisation des comportements de consommation, notamment en matière de financement, en réponse aux enjeux du changement climatique, en prenant pour exemple le financement participatif dans le secteur agricole. En retraçant l'évolution de ce mode de financement au cours des quinze dernières années et en s'appuyant sur l'analyse de 1009 annonces de prêts, d'obligations et d'actions, ainsi que sur des entretiens avec 40 acteurs du secteur, cette étude met en lumière les réalités des changements et des impacts associés à ces nouvelles pratiques de financement.
Mots clefs : Proximité, valeurs durabilistes, quick-commerce, zone à trafic limité, problèmes publics
Les réformes engagées par la ville de Paris, telles que la création d’une Zone à Trafic Limité (ZTL) et la requalification des dark stores en entrepôts, témoignent d’une volonté municipale d’encadrer la logistique de proximité. Ces initiatives, souvent justifiées en filigrane par des valeurs durabilistes et une mise en avant de la ville du quart d’heure, heurtent néanmoins certaines prétentions des acteurs privés du secteur. Dans l’affaire des dark stores, les entreprises de quick-commerce, mobilisent des stratégies de contre-problématisation en justifiant leur insertion par des pratiques durables (mobilités électriques, lutte contre le gaspillage) voire en cherchant à bousculer les cadres réglementaires (conflit juridique avec la municipalité parisienne). De son côté, la mise en oeuvre de la ZTL laisse place à des « coalitions de croissance durable » entre municipalité et entreprises de la logistique. Cette analyse cherche ainsi à montrer la place silencieuse mais pourtant non négligeable des acteurs privés dans la construction des problèmes publics engendrés par la logistique de proximité.
Mots clés : consommation ; gouvernement des conduites ; sobriété ; publicité ; controverse