La sociologie visuelle et filmique doit-elle et peut-elle dépasser la simple répétition du discours commun engagé dans la lutte environnementale ? À partir d’un travail de terrain tombé au beau milieu des émeutes en Nouvelle-Calédonie, la sociologie visuelle m’a permis de penser des continuités entre des mondes discontinus où les perceptions de l’environnement diffèrent selon les individus et surtout selon les communautés. Inspirée par les travaux de Chantal Akerman, élève de Nadine Michaud, passionnée de dessins animés, l’approche visuelle m’a permis et me permet encore aujourd’hui d’interroger et de mettre en lumière cette pluralité des mondes. Cette communication a donc vocation à montrer que la sociologie visuelle ne peut pas et ne doit pas, par essence, simplement reproduire un récit engagé, mais montrer la diversité des représentations et pratiques des acteurs ainsi que le contexte socio-historique dans lequel elles s’inscrivent.
Gleb Raikov est doctorant au Centre Pierre Naville, unité de recherche de référence en sociologie de l'Université d'Évry-Paris Saclay. Financé par la Ligue contre le cancer, son projet de thèse porte sur les groupes de soutien des malades et des anciens malades de cancer dans le département de l’Essonne en Île-de-France. Sa recherche combine des méthodes ethnographiques avec la sociologie visuelle et filmique, utilisant le documentaire comme outil d'exploration sociologique.
Cette proposition interroge les belles images des pollutions en tous genres : n’y a-t-il pas un paradoxe à construire des images esthétiques pour montrer/dénoncer les pollutions telles que les fumées dans l’atmosphère, les dépôts d’objets en des lieux inappropriés, les embouteillages automobiles, etc. ? Pourquoi ce type de photos "fonctionne" mieux auprès des publics ? La communications reposera largement sur nos images et interrogera l'esthétique de ces photos sont-elles en mesure de mieux persuader et auprès de qui ?