RT2

Appel à communication - congrès 2019

AFS

8ème Congrès Aix-en-Provence

27 -30 août 2019

« Classer, déclasser, reclasser »

 

Appel à communications du RT2 

« Migrations, altérité et internationalisation »

 

L’analyse des faits, des processus et des expériences migratoires, dans une perspective d’internationalisation, implique intrinsèquement de penser les multiples opérations de classement et de hiérarchisation qui œuvrent à cristalliser des catégories plus ou moins légitimes de reconnaissance des altérités. Dans la mesure où leurs statuts, leurs existences mêmes et leurs expériences dépendent des frontières physiques et symboliques résultant de constructions administratives, politiques et économiques, les migrant.e.s représentent  sans doute un des objets sociologiques des plus emblématiques des processus de catégorisation – de classement, de déclassement et de reclassement - à l’œuvre dans nos sociétés contemporaines. En ce sens, le RT2 s’inscrit particulièrement bien dans l’appel du prochain Congrès de l’AFS intitulé « Classer, déclasser et reclasser ». 

 

Les propositions peuvent se situer plus spécifiquement dans chacun des deux axes ci-dessous présentés. Pour autant, toutes les thématiques de recherches mettant la focale sur le fait migratoire en lien avec les processus de catégorisation sont acceptées. Dans ce cadre, elles devront être adressées à djaouida.sehili@univ-lyon2.fr et rt2.afs@gmail.com

 De plus, une session commune avec le RT 15 « Sociologie de la jeunesse » est également proposée.

 

Axe : Expatriation, mobilité privilégiée et migrations qualifiées. Perspectives conceptuelles et épistémologiques.

Responsables Sylvain Beck, Francesca Sirna et Simeng Wang 

Cet axe se propose de discuter des perspectives conceptuelles et épistémologiques de certaines formes de déplacement dans les études migratoires. Le sens commun utilise régulièrement le terme « expatrié » pour certaines catégories de déplacement, alors que ce terme apparaît bien ambigu car il recouvre des réalités diverses. Il apparaît une distinction entre « expatrié.e.s » et « migrant.e.s » dont on peut se demander si elle repose sur une différence de statut professionnel, de catégories juridique et administrative ou une forme de distinction raciale ou sociale. Pourtant, des travaux récents tendent à oblitérer progressivement les différences entre catégories de migrations, mobilités et circulations. Les déplacements des élites internationales ont été étudiés dans des travaux pionniers qui restent assez récents. Quelques travaux plus anciens ont fait émerger des questions migratoires à partir de la situation des coopérants en Afrique ou de monographies locales sur des situations d’émigration, notamment celle des Barcelonnettes vers le Mexique. Néanmoins, ces catégories de populations restent peu étudiées et rarement analysées en termes de migrations, mais plutôt en termes de mobilité. Aussi sont-elles laissées aux sciences de gestion des ressources humaines qui, en se focalisant sur l’expatriation en entreprise, contribuent à exclure les autres formes de déplacement des personnes émigrant des pays des « Nords », à savoir les autres statuts professionnels – contrats locaux, enseignement supérieur et recherches, entreprenariat, etc. - les motifs personnels – famille, mariage, etc. Ce faisant, ne s’agit-il pas également de cristalliser une distinction entre « migrant.e.s » et « expatrié.e.s », au même titre que la distinction soulevée par Faist entre migration et mobilité, considérant que « les migrants sont plutôt connotés négativement alors que ceux qui sont considérés comme mobiles ont une connotation plus positive » ? En la matière, certains travaux anglo-saxons ont commencé à conceptualiser ces formes de déplacement, à partir des notions de migrations de style de vie, de mobilité privilégiée ou d’élites transnationales. Ces formes de déplacement « choisi » sont souvent en lien étroit avec des approches en termes de « communauté internationale », de cosmopolitisme et de déplacements touristiques. Comment relier ces formes de mobilité avec les problématiques migratoires définies par les politiques publiques européennes ? Cette distinction entre différents types de déplacement ne contribue-t-elle pas à révéler une contradiction entre une migration illégale construite comme un « problème » alors que la migration légale serait favorisée par des incitations à la mobilité internationale des étudiant.e.s ou des professionnel.le.s en entreprise ? En effet, ces mobilités sont aussi productrices d’exclusion, de discriminations, de dérogation à la législation existante visant la protection de certaines catégories professionnelles hautement qualifiées – médecins, avocats, notaires, etc. 

Les propositions de communication sont à envoyer à sylvain_beck@yahoo.fr,francesca.sirna@cnrs.fr,Simeng.WANG@cnrs.fr

 

Axe : Classement, déclassement, reclassement des migrant.e.s au prisme du travail

Responsables : Grégory Giraudo-Baujeu, Djaouidah Séhili et Albena Tcholakova 

 

Cet axe entend s’inscrire dans la réflexion critique des processus de déclassement et de reclassement du travail des migrant.e.s. La sociologie des migrations s’intéresse depuis fort longtemps aux liens existants entre « migration » et « travail », ce l’est moins pour la sociologie du travail. L’association réflexive de ces deux entrées permet de penser, définir et redéfinir, les concepts de travail, d’emploi, d’activité, de qualifications et de compétences, au regard de la complexification et de l’essor actuel des migrations. Complexification et essor qui apparaissent indissociables de processus de globalisation propices à de nouveaux clivages sociaux hiérarchisés (sexiste, raciste, classiste, etc.), ou à leur réitération. En effet, les migrant.e.s occupent aujourd’hui des emplois souvent déclassés et ethnicisés. Les niches et les enclaves ethniques qui semblent leurs être a priori réservées, et où se jouent des formes d’exploitation et de domination, peuvent toutefois apparaitre comme des espaces de reclassement et de résistance. Dans ce cadre, il apparaît pertinent d’interroger la construction sociale et politique des classifications institutionnelles et professionnelles qui renouvellent (ou reproduisent) les segmentations et les hiérarchies selon le genre, la race/l’ethnicité et la classe, mais également la nationalité, l’âge, ou encore la position générationnelle. 

 

Les propositions de communications sont à envoyer àgregory.giraudobaujeu@gmail.com djaouida.sehili@univ-lyon2.fr,albena.tcholakova@univ-lorraine.fr

 

 

Session conjointe RT2 et RT15

 

Les jeunes migrants face aux catégories de l’action publique : classements/déclassements par les institutions, usages et appropriations des classements par les jeunes

 

Responsables : Sarra Chaieb, Grégory Giraudo-Baujeu, Ingrid Tucci (pour le RT2) et Sacha Voisin, Arthur Vuattoux (pour le RT15)

 

Les catégories administratives structurent l’action publique à destination des jeunes migrant.e.s, comme en témoigne l’importance des sémantiques institutionnelles, des « mineurs isolés étrangers (MIE) » aux « Mineurs non-accompagnés (MNA) ». Si l’administration est au cœur des logiques de classement, on trouve aussi d’autres formes de classements fondés en droit (« enfants en danger » de la Protection de l’enfance), ou produits par les associations qui se donnent pour mission d’aider ces jeunes (« jeunes migrants »). S’ajoutent à ces catégories les classements médiatiques, qui tendent à naturaliser l’identité de ces jeunes en les rattachant à des groupes de migrants : jeunes isolés marocains dans les rues des villes françaises, jeunes Roms, etc. 

 

La session que nous proposons de co-animer vise à questionner la logique des classements et déclassements des jeunes migrants par les institutions, par exemple lorsqu’elles évaluent la minorité des jeunes (et classent ou déclassent ainsi les jeunes dans la catégorie des jeunes à protéger), la situation familiale (l’isolement ou non) ou lorsqu’elles visent à établir des droits sociaux (accès au RSA, etc.), lesquels varient en fonction de la situation des jeunes au regard de la migration (statut de réfugié ou non, par exemple). De la même manière, des communications pourront interroger la circulation des catégories produites par d’autres acteurs (notamment par les médias) et la manière dont elles interagissent avec l’action publique. Enfin, cette session pourrait utilement se pencher sur les usages et appropriations des classements par les jeunes : Comment se saisissent-ils de ces catégories ? Quel sens ont-elles pour eux, dans leur accès aux droits notamment ? Cette session pourrait en outre questionner l’appartenance de ces jeunes à la « jeunesse », dans la mesure où les institutions tendent à les « adultifier », à les exclure des dispositifs à destination des « autres » jeunes (jeunes domiciliés), mais aussi la manière dont les jeunes s’identifient à la jeunesse ou se positionnent par rapport à elle. De la même façon, il pourrait être intéressant de questionner l'impact des classements qui tantôt occultent la dimension migratoire, tantôt la rendent proéminente, voire déterminante, que l'on songe par exemple au développement de dispositifs spécifiques à l'instar des approches interculturelles et autres consultations ethnopsychiatriques. 

 

Les propositions de communication sont à envoyer à chaieb.sarra@gmail.com  gregory.giraudobaujeu@gmail.comingrid.TUCCI@univ-amu.frsacha.voisin@jeunesse-sports.gouv.frarthur.vuattoux@gmail.com

 

 

Consignes de réponse à l’appel à communication

 

Les propositions de communication prendront la forme d’un document unique comportant les éléments suivants : 

-    Nom.s, prénom.s du/des auteur.e.s

-    Statut.s et institution.s de rattachement

-    Adresse.s mail

-    Titre de la communication

-    Résumé de la proposition (3000, signes espaces compris)

-    5 mots-clés

-    Format Word, afin de faciliter une évaluation anonyme

 

Elles seront envoyées au plus tard le 20 février 2019selon les modalités suivantes : 

-       Destinataires : les responsables de l’axe pour lequel la proposition est faite (les mails figurent après l’appel à communication de chaque axe)

-    Indiquer en objet de votre message : « Proposition de communication de NOM Prénom – RT2 »

 

La décision du comité d'organisation sera communiquée aux auteur.e.s à la fin du mois de mars.

 

Bureau du RT2 :

 

Sylvain BECK, Sarra CHAIEB, Catherine DELCROIX, Mustapha EL MIRI, Grégory GIRAUDO-BAUJEU, Elsa LAGIER, Florence LEVY, Delphine MERCIER, Adelina MIRANDA, Zineb RACHEDI, Laurence ROULLEAU-BERGER, Djaouidah SEHILI, Francesca SIRNA, Albena TCHOLAKOVA, Ingrid TUCCI, Simeng WANG.













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