RT19

Session croisée RT4-RT19 : Environnement scolaire et santé des élèves

Jusqu’aux années 1980-1990, la santé des élèves dans le primaire et le secondaire était principalement envisagée sous un prisme hygiéniste et séquencé (mesures pour lutter contre les toxicomanies, journée mondiale de lutte contre le sida…). Les pouvoirs publics ont progressivement élargi cette approche, pour l'inscrire dans une perspective plus globale (éducation à la santé), en mobilisant les compétences psychosociales et en la dissociant d’un cadre « biomédical ».  La définition de la santé établie par l’Organisation Mondiale de la Santé (« état complet de bien-être physique, mental et social et [qui] ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité ») devient alors la référence centrale. La santé des élèves est désormais considérée comme un facteur clé de leur réussite. Divers dispositifs voient le jour : Parcours de santé de l’élève (2013), École promotrice de santé (2020), Label EduSanté (2022). Ceux-ci se multiplient, participant ainsi à produire une injonction envers la communauté éducative pour la mobiliser sur ces sujets : inciter au développement du bien-être et à l’acquisition de compétences psychosociales, s’adapter aux besoins physiques et psychiques, prendre en compte les élèves à besoins éducatifs particuliers… Cette session croisée RT4-RT19 vise à interroger la manière dont l'école intègre les questions de santé des élèves à travers les environnements qu’elle aménage et les dispositifs qu’elle propose. Trois axes de réflexion sont proposés.
  1. L’inclusion des élèves à besoin particuliers (EBEP) 
Cet axe cible la prise en compte des élèves à besoins éducatifs particuliers et les réflexions engagées sur l’environnement scolaire dans et autour de l’École : au sein des classes (classes flexibles, “hors les murs”, en plein air), au sein des établissements (tiers-lieux, aménagement des réfectoires, des sanitaires) ainsi qu’au sein des dispositifs censés maintenir une continuité pédagogique en lien avec la santé des élèves (école à l’hôpital, recours aux outils numériques). Les communications proposées dans cet axe interrogent dès lors le fonctionnement et les effets de ces environnements proposés aux élèves pour mettre en œuvre une école dite “inclusive”. 
  1. Les “nouvelles problématiques éducatives” en santé
Les années 2010 sont marquées par l’émergence de nouvelles préoccupations éducatives, notamment l’usage des écrans (jeux vidéo, réseaux sociaux) et la consommation de certaines substances ou aliments, souvent associées à des discours pathologisants. Légitimés par certaines instances d’expertise, comme l’Organisation mondiale de la Santé dans le cas des jeux vidéo, et repris par la communauté éducative, ces discours tendent à stigmatiser ces pratiques juvéniles. Cet axe interroge dans quelle mesure ces discours sont mobilisés par les membres de la communauté éducative, en lien ou non avec leurs pratiques, et questionne la façon dont l’institution scolaire traite ces enjeux. Permet-elle effectivement d’accompagner les élèves dans un parcours de soin, ou au contraire invisibilise-t-elle ces pratiques juvéniles ? Les communications proposées dans cet axe pourront notamment mobiliser les outils de la sociologie de la déviance afin d’éclairer les processus de stigmatisation de ces comportements et les pratiques professionnelles qui s’y rattachent.  
  1. Santé sexuelle et affective
Ce dernier axe interroge les possibilités ouvertes par l’environnement scolaire pour aborder la santé sexuelle et affective. La campagne de vaccination aux papillomavirus initiée dans certains collèges en 2022-2023, le suivi des élèves touchés par le VIH, l’accès aux toilettes pour les élèves transgenres ainsi que les questions liées plus globalement à la sexualité (l’orientation sexuelle, la consommation de pornographie, le consentement) en sont des exemples. Il s’agit d’interroger comment la communauté éducative se saisit de ces enjeux. Observe-t-on une spécialisation des professionnel·les en fonction des thématiques traitées  (par exemple : les infections sexuellement transmissibles versus le consentement et la pornographie) ? Les communications proposées dans cet axe chercheront ainsi plus largement à questionner l’approche globale de la santé dans l’environnement scolaire. Dans les trois axes, les communications peuvent concerner tous les acteurs de la communauté éducative : personnels scolaires ou extra-scolaires, élèves, parents et intervenant·es, en interrogeant la façon dont la communauté éducative se saisit (ou pas) de ces injonctions et prescriptions. Quels acteurs y sont impliqués ? Quelles inégalités sociales de santé y retrouve-t-on ? Comment ces environnements scolaires répondent-ils  aux besoins physiques et psychiques ?

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