Axe 2. De la santé humaine à la santé environnementale : enjeux et limites d’un décloisonnement
Si la pandémie de Covid-19 a mis en évidence les relations étroites entre la santé humaine, la santé environnementale et celle des écosystèmes, les frontières qui séparent ces différents domaines sont nombreuses. Des travaux ont mis en évidence diverses cloisons - juridiques, administratives, épistémologiques, politiques - qui séparent le champ de la santé environnementale de celui de la santé humaine (santé au travail, santé publique), un cloisonnement qui est le résultat d'un processus historique favorisant le développement industriel et fragmentant les approches, les savoirs, et les mobilisations. Pourtant, loin de s’exclure, les maladies industrielles liées à l'activité productive, aux modes de vie et les maladies infectieuses présentes dans l'environnement tendent à se cumuler et sont à l'origine d'un renforcement des inégalités sociales de santé.
Visant à surmonter ce cloisonnement, le concept de « One Health » (une seule santé) a émergé à partir des années 2000, à l’initiative de la Société de conservation de la faune sauvage. L’accroissement des pandémies en raison de l’intensification des activités humaines, l’émergence de zoonoses telles que la grippe aviaire, le Covid-19, la résistance croissante aux antibiotiques, de même que “l’éco-anxiété”, ou encore l’impact de la pollution sur la santé respiratoire des populations urbaines sont autant de problèmes sanitaires qui invitent à penser les liens entre les humains et leur environnement et à décloisonner les questions de santé animale, humaine, environnementale.
Cet axe vise à rassembler des travaux qui mobilisent le concept de “one health” ou qui portent sur ces enjeux de (dé-)cloisonnement entre santé humaine et santé environnementale. Seront accueillies avec grand intérêt les communications donnant à voir depuis des enquêtes empiriques l'interdépendance entre la santé humaine, animale et environnementale, qu’il s’agisse de relations positives (par exemple le rôle des animaux dans l’accompagnement des personnes malades ou en situation de handicap) ou de relations de conflit, de concurrence ou de compétition (comme le cas des animaux “nuisibles” vecteurs de maladies ou la gestion de la faune sauvage). De quelles manières sont utilisés l’environnement ou l’animal pour préserver ou rétablir la santé humaine (de la gestion des effluents hospitaliers à l’expérimentation animale) ? De quelles manières les relations entre santé humaine, environnementale et animale, servent-elles de support aux mobilisations (qu’il s’agisse de promouvoir de nouveaux modèles alimentaires ou de défendre la chasse, par exemple) ? Penser l’interaction entre ces trois santés exige également de mesurer et quantifier les relations qui existent entre elles (que l’on pense par exemple aux études sur l’exposition aux polluants et les controverses associées) : comment se construisent ces outils ? Quels en sont les leviers et qui en sont les acteurs ? A l’inverse, quels obstacles limitent la production de ces connaissances ?
Les communications pourront donc présenter des terrains, des situations d’enquête ou des cas concrets où les problématiques de santé humaine, animale et/ou environnementale se trouvent connectées. Les approches plus théoriques permettant de réfléchir aux façons dont ces trois dimensions de la santé s’articulent seront également bienvenues.
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