RT30

Appel à propopsitions pour le Congrès AFS de 2025

11ème congrès de l’Association Française de Sociologie

8 – 11 juillet 2025 à Toulouse

 

Réseau Thématique 30 « sociologie de la gestion »

 

Appel à propositions de communication

 

Dispositifs de gestion et pratiques de management dans la transition écologique. Quels rôles dans l’évolution des inégalités socioprofessionnelles ?

Le sociologue précurseur Allan Schnaiberg pose l’enjeu de préservation des conditions matérielles de la vie et de la société – soit de l’environnement – comme un problème de système productif des sociétés capitalistes (Gould, Pellow, et Schnaiberg, 2004). Sa théorie de « l’engrenage de la production » décrit une dynamique d’autorenforcement de ce système, porté par des forces sociales, économiques et politiques, devant croître pour se maintenir. Dans cette perspective, les organisations capitalistes, les États et les travailleur·euses de différents pays en concurrence constituent trois entités fortement engagées, pour des intérêts différents, dans une mécanique qui menace d’épuiser les ressources et de rompre l’équilibre des écosystèmes. Dès lors, une étude sociologique des pratiques de lutte contre les crises environnementales (Barral, Bouleau, Guillet, 2024) suppose de se confronter aux façons effectives de produire. S’il fallait en faire l’histoire, nous pourrions remonter quelques siècles en arrière en analysant les différentes facettes du productivisme colonial, la diffusion de la “plantation”, modèle de l’intensification de la production agricole qui se conjugue à partir du XIX° siècle avec le développement d’un extractivisme massif. Sur la période contemporaine, les alertes concernant l’urgence écologique ne semblent pas avoir démesurément modifié les pratiques. Les évolutions les plus significatives de l’organisation du travail apparaissent en effet peu compatibles avec une limitation de l’impact environnemental des activités humaines. L’économie contemporaine se caractérise surtout par un processus de division internationale du travail (radicale par bien des aspects) entre différentes unités à la fois plus autonomes juridiquement, mais aussi beaucoup plus contraintes financièrement. Cette division est d’autant plus radicale qu’elle s’exerce dans un contexte de concurrence exacerbée entre donneurs d’ordres et sous-traitants en cascade. Du point de vue spatial, l’allongement des chaînes de valeur a contraint une myriade d’acteurs à se focaliser sur un microsegment du processus de production, depuis la collecte de matières premières, leurs transformations, leur assemblage, jusqu’à leur acheminement et leur écoulement sur différents marchés, sous différentes formes. Chacun des acteurs de ces chaînes d’approvisionnement (supply chains et infrastructures qui les soutiennent) recherche des gains de productivité et des avantages comparatifs, ainsi qu’une combinaison toujours optimisée du travail et du capital suivant leurs coûts respectifs à un emplacement donné. Cette recherche permanente d’optimisation financière peut, notamment, exercer une forte influence, potentiellement temporaire et réversible, sur la fabrique des territoires (Le spatial Fix au sens d’Harvey, 2001) de manière à afficher des coûts qui les rendent accessibles aux acteurs de l’aval. En théorie, la coordination de ces acteurs est favorisée par la dérégulation des échanges mondiaux et le développement des NTIC, mais elle s’appuie en pratique très largement sur des formes d’exploitation du travail renouvelées des savoirs logistiques (Flécher, 2014 et 2023) et de l’amplitude temporelle (Calderón Gil, López Calle et Ramirez Melgarejo, 2022). D’un point de vue plus vertical, on assiste à une financiarisation de l’économie qui provoque directement ou indirectement une division approfondie de l’organisation internationale du travail, à chaque échelle, depuis les ateliers jusqu’au management stratégique en passant par les fonctions supports ? Accentuation de la division  qui s’étend à l’activité de contrôle et de commande, elle-même subdivisée entre des actionnaires, des gestionnaires d’actifs financiers, des conseils d’administration et des directoires. Là encore la coordination a été favorisée : d’une part, par le développement d’outils de gestion comptable via notamment des progiciels de gestion intégrée (enterprise resource planning – ERP), qui assurent le calcul des marges bénéficiaires de l’ensemble des tâches productives bien avant la valorisation sur un marché ; d’autre part, par l’introduction de dispositifs de dérégulation des relations de travail et d’emploi qui limitent les capacités d’appropriation des travailleurs, des travailleuses et de leur encadrement (Chambost 2013 et 2018). Dans un cas comme dans l’autre (financiarisation et allongement des chaînes de valeurs), la division (internationale) du travail vise une optimisation des résultats financiers, qui pourrait passer pour un invariant du capitalisme. Mais ce serait sans prendre en compte les enjeux de composition des résultats des entreprises, qui dans le cadre de la financiarisation ont mis les entreprises au service d’une optimisation de la marge bénéficiaire partageable entre les actionnaires et les banques (Ebitda) et non le chiffre d’affaires par exemple. Dans ce cadre, on peut s’interroger sur les effets des modalités concrètes que pourrait prendre la transition écologique des systèmes productifs et les conséquences d’une telle transition sur l’ordinaire du travail. Il convient en tous les cas d’être attentif aux initiatives prises en ce sens et sur la place que le travail y occupe en tant qu’objet de transformation, mais aussi en tant qu’opérateur de transition. Si les multiples crises des écosystèmes et du climat participent très largement à exposer la population à de nouvelles formes d’inégalités et au renforcement des inégalités sociales traditionnelles, le monde du travail constitue également un espace crucial pour saisir les conséquences sociales des transformations à l’œuvre. Ce sont ces mutations que le RT 30 souhaite discuter lors du congrès de Toulouse en proposant pour cela plusieurs axes de réflexions.   Axe 1 : Gérer la crise ou gérer sa visibilité ? Quelles sont les forces qui s’opposent pour rendre visible ou dissimuler l’effectivité des empreintes environnementales, sociales et économiques des activités humaines : réchauffement climatique, chute de la biodiversité, épuisement des ressources, pollutions diverses, dégradation de la santé des populations (Bonneuil, Choquet, Franta, 2021). Les conditions d’élaboration et de transposition de la directive européenne Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD) à partir de 2025 (avec une année comparative) témoignent par exemple des luttes qui se sont jouées entre ses acteurs (cabinets d’audit, gouvernements et institutions de l’Union européenne, instances de normalisation comptable, lobbyistes, agences de notation...) pour définir le périmètre de ce qui pouvait être mesuré. Cette directive rend obligatoire, pour les entreprises cotées, de nouvelles obligations de reporting extrafinancier en matière de conséquences économiques sur les entreprises, mais également de conséquences de l’activité des entreprises sur l’environnement. Qu’en sera-t-il réellement ? Cette nouvelle norme aura-t-elle la même destinée que la norme ISO 26000 ? Dans quelle mesure, ces luttes de pouvoir pour l’adoption ou le rejet de normes environnementales contraignantes aggravent-elles ou réduisent-elles les inégalités : a) parmi ceux qui sont responsables de la production d’empreintes ; b) parmi ceux qui en subissent les conséquences ?   Axe 2 : Quels ressorts coercitifs pour les dispositifs de gestion environnementaux ? La gouvernementalité néolibérale a le goût du paradoxal, suscitant des discours qui se proposent de conjuguer la poursuite du profit (pour les actionnaires) avec l’égalité homme-femme, la santé au travail, la défense de la planète ou encore la responsabilité sociale d'entreprise. Les initiatives en matière de moralisation du capitalisme ne manquent pas (on peut penser à l'économie verte ou circulaire). Même si la sociologie ne cesse de souligner le caractère formel et peu transformateur de ces dispositions, difficile de nier leur foisonnement et la profusion de textes de loi destinés à cadrer les pratiques économiques. Ces initiatives donnent-elles lieu à l’invention et à la mise en œuvre de dispositifs de gestion (Sanson et coll., 2024) spécifiques destinés à piloter la transition écologique des entreprises ? Dans quelle mesure ces nouveaux dispositifs sont-ils conçus en recourant aux outils numériques (Deruelle et Metzger, 2024) ? Qu’il s’agisse de mesurer les atteintes aux milieux – émissions de gaz à effet de serre (EGES), empreinte carbone ou énergétique, etc. – ou d’orienter l’activité vers une limitation de ces atteintes, des indicateurs physiques émergent dans les entreprises, avec pour objectifs de tempérer, voire de relativiser les indicateurs financiers. C’est bien ce type de rapport de force qui nous semble pertinent, y compris en suivant les entrepreneur·euses de cause qui, notamment parmi les cadres exécutifs, tâchent de nouer des alliances pour donner un caractère tangible à ces mesures et à leur influence sur les décisions stratégiques. Les nouvelles normes comptables imposées par la directive CSRD, les outils s’inspirant de la démarche CARE (Richard et Rambaud, 2018) ou toute autre innovation sociale ad hoc pourraient donner lieu à discussion. Cet axe pourra être l’occasion de s'interroger sur la manière dont les différents types d’organisations – publiques ou privées, mais aussi coopératives, entreprises dites libérées, holacratiques, opales... – s'emparent des questions environnementales et à quelles fins. L'idée serait,  par exemple, de mettre à jour les différentes stratégies mises en œuvre par les entreprises au moins depuis les années 70 – par exemple, le courant de la responsabilité sociale et environnementale des entreprises censées lutter contre les externalités négatives, ou celui du « solutionnisme » au sens de Morozov 2014, de la décroissance, de la frugalité… – et les intentions qui les sous-tendent, si bien sûr elles considèrent ces questions comme étant prégnantes et pas seulement réputationnelles. En ce sens, l’apport de connaissances sur les systèmes de pensée, de croyances et de valeurs des principaux acteurs économiques (actionnaires, managers, experts, consultants…), avec un regard critique, sera le bienvenu. Par ailleurs, dans cet axe comme dans le précédent, les enjeux de quantification des processus, de périmètre de mesure et d’évaluation des atteintes à l’environnement, mais aussi les aspects plus politiques d’interprétation des chiffres et d’usage stratégique de ces données nous semblent d'un grand intérêt. En particulier, dès lors qu’ils sont mis en relation avec les risques d’aggravation des inégalités socioprofessionnelles.   Axe 3 : Le travail à l’heure de la crise environnementale La thématique du congrès 2025 de l’AFS pourrait également être l’occasion de s’intéresser à la façon dont les concepteurs des dispositifs de gestion repensent leurs outils pour tenir compte des changements climatiques et de leurs conséquences sur l’organisation du travail et sur l'exercice de la gouvernance. Comment le management modifie-t-il ses pratiques et ses dispositifs pour concevoir, mettre en œuvre et contrôler une organisation du temps de travail tenant compte des risques accrus d’inondations, de la fragilisation des infrastructures, de la hausse des températures, des difficultés de déplacement, etc. ? Dans quelle mesure ces reconfigurations de la gestion prennent-elles en compte les risques d’aggravation des inégalités parmi les différentes catégories de salariés ? Quelle place les directions, le management accordent-ils aux travailleurs et à leurs représentants pour participer à la reconfiguration des dispositifs de gestion et à l’organisation du travail ? De telles questions concernent l’ensemble des secteurs, publics et privés, de l’éducation à la construction, en passant par les services publics, la distribution, les transports ou l’industrie, sans oublier l’agriculture et le travail social. Si la thématique de l’adaptation au changement climatique semble à la mode  - dans la mesure où elle permet de verdir le discours sans véritablement s’attaquer aux causes profondes du phénomène - , il paraît légitime de s’interroger à la fois sur les écarts entre les discours affichés et la réalité sociale, mais aussi sur les non-adaptations au changement et leurs conséquences sur les travailleur·euses.   Axe 4 : Le travail de la transition Il paraît intéressant d’étudier l’ensemble des activités économiques et des professions qui sont apparues pour fournir des prestations en lien avec les transitions, qu'elles soient énergétiques, écologiques ou durables. Qu’il s’agisse d’accompagner les entreprises vers de nouvelles pratiques d’achat, de concevoir et réaliser des formations aux enjeux environnementaux ou, le plus couramment, d’effectuer des audits énergétiques ou des bilans carbones plus ou moins approfondis, de nombreuses activités ont émergé pour répondre au besoin, voire à l’ardente obligation, de « faire quelque chose pour la planète » ou « d’agir pour le climat », de montrer que l’on prend au sérieux la question climatique. Le monde de la planification urbaine apparaît dans ce cadre assez symptomatique au vu du nombre de cabinets se proposant de conseiller la maîtrise d’ouvrage pour qu’elle s’oriente vers des pratiques plus durables. Comment ces organismes spécialisés dans l’aide à la transition, conseillent-ils leurs « clients » sur la nécessité : a) d’anticiper sur les transformations imminentes des métiers ; b) la formation à ces métiers émergents ; c) la reconversion des groupes professionnels dont les filières risquent de décliner, voire de disparaître (Boboc et Metzger, 2023 ; Drouilleau-Gay et Legardez, 2020 ; Metzger, 2023) ? Et comment s’y prennent-ils : en inventant ou introduisant de nouvelles méthodes d’apprentissage ? En impliquant les salariés concernés ? La compréhension du fonctionnement de ces secteurs est d’une grande importance, en particulier pour le rôle et l’influence qu’ils peuvent exercer sur les autres secteurs d’activités, leur organisation du travail et les stratégies des dirigeants d’entreprises. . Axe 5 : Crise environnementale et environnements de travail : entre rupture et continuité des systèmes de production (session croisée avec le RT25 « travail, organisations, emploi »). LES PROPOSITIONS DOIVENT ÊTRE DÉPOSÉES SUR LA PAGE RÉSERVÉE A LA SESSION CROISÉE... Cette session croisée avec le RT25 « travail, organisations, emploi »  cherche à pleinement intégrer la polysémie du terme « environnement » pour ouvrir les réflexions sur les mutations des systèmes productifs en cours et leur rôle dans les mécanismes d’accroissement ou de réduction des inégalités. Il s’agit à la fois de saisir comment les environnements de travail sont transformés par les systèmes productifs et, inversement, comment ceux-ci sont transformés par les changements environnementaux. Les communications pourront ainsi examiner les liens entre inégalités et environnements de travail, pour analyser les logiques d’émergence de nouveaux espaces productifs – qu'ils soient physiques (le lieu de travail), symboliques (l’organigramme) ou « dématérialisés » (l’interface numérique) – mais également les évolutions, les crises et les déstabilisations des lieux de production (de biens, de services, de savoirs, de valeurs) induits par l’essor des nouvelles formes d’organisation du travail (tiers lieux, télétravail, espace de coworking, flexoffice, etc.) [Le Gagneur, 2023]. Le bureau, le guichet, l’usine sont-ils des espaces en mutation ? Comment la transformation des espaces productifs agit-elle sur les activités, les relations et les rôles des salarié·es, des agent·es ou des indépendant·es au sein de leurs organisations ? Les environnements de travail sont-ils, à l’image du climat, en « crise » ? Les communications pourront également s’intéresser à la façon dont l’environnement – au sens physique et biologique du terme – et le dérèglement climatique pénètrent les lieux de travail à travers des enjeux politiques, sociaux, professionnels, économiques ou scientifiques. Il s’agit notamment d’analyser la manière dont divers acteurs (législateurs, entrepreneurs, militants) participent à façonner les contours du verdissement par leurs interprétations et leurs arbitrages entre ces enjeux, au sein de divers types d’organisations (grandes entreprises, PME, TPE, entreprises libérées, coopératives...). Les propositions de communication pourront par exemple répondre aux questionnements suivants : dans quelle mesure la crise environnementale transforme-t-elle le travail, ses espaces et la mobilisation des ressources (humaines et non humaines) qui les composent ? Avec quels effets sur la vie quotidienne et les subjectivités des travailleurs·ses ? Comment les organisations font-elles évoluer leurs stratégies à travers l’introduction de dispositifs marchands et non marchands  de production et de gouvernance (labels, discours commerciaux, stratégies RSE, comptabilité environnementale) dans le but de répondre (ou au contraire de se soustraire) aux contraintes (éthiques, politiques, légales, matérielles) qui émergent pour limiter l’aggravation de la crise écologique ? Sur quels systèmes de pensée, de croyances et de valeurs s’appuient-elles pour légitimer leurs choix ? Les questions posées dans ces cinq axes concernent les entreprises du monde entier, aussi les communications portant sur des pays étrangers seront les bienvenues. Par ailleurs, toute proposition entrant dans le champ des thématiques habituelles du RT30 sera bien entendu examinée. Comme à chaque congrès, nous gardons une grande ouverture d’esprit et de discussion dans la réception des propositions. L’analyse sociohistorique des dispositifs de gestion, de leurs concepteurs et de leurs usagers sera appréciée. Sans exclusivité, nous porterons une attention particulière aux travaux sociologiques et empiriques.   Axe 6 : Vers un management écologique (session croisée avec le RT16 « sociologie clinique»). LES PROPOSITIONS DOIVENT ÊTRE DÉPOSÉES SUR LA PAGE RÉSERVÉE A LA SESSION CROISÉE...   En réponse à l’appel général du congrès, cette session croisée entre le RT30 Sociologie de la gestion et le RT16 Sociologie clinique articulera autour deux questions principales : comment le management (au sens large) envisage-t-il la crise environnementale et la transition écologique ; quels liens peut-on faire avec les transformations du vécu au travail des différents acteurs et actrices au sein des organisations ? Les communications attendues chercheront à aborder ces questions et les multiples déclinaisons à travers différentes approches et/ou au sein d'une pluralité de champs professionnels. La maison brûle encore, mais regarde-t-on toujours ailleurs, du côté des entreprises productives ? Comment la prise en compte des enjeux écologiques transforme-t-elle les doctrines, les pratiques et les dispositifs managériaux ? Comment peut-on qualifier, parmi ceux qui les conçoivent, les diffusent, et les pratiquent, le positionnement de celles et ceux qui s’engagent dans une volonté de verdir leurs activités (greenwashing, RSE ou démarche réellement écologique) ? Comment les décideurs justifient-ils leurs pratiques en la matière qui peuvent donner lieu à des écarts entre les intentions, les discours et la réalité du terrain, la mise en œuvre effective des politiques ? Comment se font les arbitrages entre intérêts (économiques / financiers, écologiques, sociopolitique…) pas nécessairement convergents ? Peut-on d’ailleurs parler du management en général ou identifie-t-on différentes catégories de stratégies managériales, pour engager leur organisation dans une économie plus « éco-responsable » ? Par exemple, distingue-t-on des approches :
  • centrées sur une simple adaptation, marginale, des processus productifs, toutes choses égales par ailleurs, laissant inchangées leurs empreintes environnementales ;
  • visant à engager une mutation plus radicale, comprenant une réflexion interne sur les finalités de leur activité, en repensant les systèmes gestionnaires, le rôle du management, voire un meilleur partage de la valeur ajoutée ;
  • ou procédant, par incrémentations, par expérimentations tâtonnantes, à des changements progressifs, dans les modes de gestion.
Quelle place laissent-ils aux travailleurs et/ou leurs représentants dans les politiques mises en place ? Quelles que soient les options choisies par les gestionnaires, comment les salariés concernés par la mise en œuvre des « dispositifs de la transition écologique » vivent-ils ces évolutions ? En agissant sur/au nom de l'environnement, ces outils, ces dispositifs (technologiques ou de gestion), ces pratiques agissent aussi sur les subjectivités et le vécu au travail de celles et ceux qui les mettent en œuvre et celles et ceux qui les vivent/subissent (parfois au détriment de leur santé) ? Par ailleurs, face à ces politiques environnementales, constate-t-on une aggravation ou une réduction des inégalités entre catégories socioprofessionnelles, entre catégories d’âges ? Comment l’utilisation, plus ou moins intensive, de ces dispositifs participe-t-elle à une transformation du rapport au travail, à l'emploi et à l'activité productive ? Quel rôle joue, dans cette éventuelle transformation, le rapport des salariés, du management, des dirigeants, à l'environnement ? Quelle conception de « l’urgence écologique », quelle sensibilité aux questions environnementales possèdent les différentes catégories d’acteurs ? En quoi ces différents types de « conscience » influent-ils sur les questions du sens du travail ? Références bibliographiques citées. Barral Stéphanie, Bouleau, Gabrielle, Guillet Fanny (2024), La sociologie de l'environnement, Paris, Éditions La Découverte. Bonneuil Christophe , Choquet Pierre-Louis , Franta Benjamin (2021), « Early warnings and emerging accountability: Total’s responses to global warming, 1971-2021 », Global Environmental Change. Calderón Gil José Angel, López Calle Pablo et Ramírez Melgarejo Antonio, « La logistique, raison d’être du travail détaché aux abords du port de Rotterdam. Le cas d’AMC Natural Drinks », Migrations Société, 4, n°190, p. 47-64 Chambost, Isabelle (2018), « Comment la finance investit le futur des entreprises : une analyse des dispositifs de liquidité à l’œuvre », Revue Française de Socio-Economie, 2 (21) , p. 77-103. Chambost, Isabelle (2013), « De la finance au travail. Sur les traces des dispositifs de financiarisation », La Nouvelle Revue du Travail, n°3, http://journals.openedition.org/nrt/1012. Deruelle Valérie et Metzger Jean-Luc (2024), « Quelle gouvernance pour un numérique sobre ? », SociologieS, Théories et recherches. En ligne : https://doi.org/10.4000/sociologies.22859 Drouilleau-Gay Félicie et Legardez Alain (dir.) (2020), Travail, formation et éducation au temps des transitions écologiques, Toulouse, Céreq-Octarès. Flécher Claire (2023), À bord des géants des mers. Ethnographie embarquée de la logistique globalisée, Paris, La Découverte. Flécher Claire (2014), « Écrire l'incertitude. L'activité des marins de commerce après l'introduction du code ISM », Sociologie du travail, n°1, vol. 56, p. 40-63 Gould Kenneth A., Pellow David N., Schnaiberg Allan (2004), “Interrogating the treadmill of production: everything you wanted to know about the treadmill but were afraid to ask”, Organization & Environment Vol. 17, n°3, pp. 296-316. Harvey David (2001), « Globalization and the “Spatial Fix” », Geographische Revue, 2, pp. 23-30. Le Gagneur, Marianne (2023), Réenchanter le salariat ? : les inégalités du télétravail des cadres dans le secteur bancaire, Thèse de doctorat, Paris, EHESS. Metzger Jean-Luc (2023), « Travail et formation professionnelle : les impensés de la transition écologique ? », Distances et médiations des savoirs, 43. En ligne : https://doi.org/10.4000/dms.9545 Morozov Evgeny (2014), Pour tout résoudre, cliquez ici, Limoges, FYP Éditions. Richard Jacques, Rambaud Alexandre (2018), La révolution comptable. Pour une entreprise écologique et sociale, Paris, Les éditions de l'atelier. Sanson David, Nocenti Brice et coll. (2024), « Introduction : suivre le fil d'Ariane de la gestion, nouer l’étude du travail concret à l’analyse du pouvoir économique et politique » (p. 11-42) in Chambost Isabelle, Metzger, Jean-Luc, Nocenti Brice, Sanson David (coord.), Sociologie de la gestion et du management. Des interactions de travail aux institutions du capitalisme et de l'État, Villeneuve d'Ascq, Presses universitaires du Septentrion.   Modalités de soumission Les propositions de communication (trois pages – environ 5000 signes – au maximum, bibliographie comprise) devront nous parvenir au plus tard le 15 janvier 2025 (déposée sur la page RT 30 figurant sur le site de l'AFS et envoyée par courriel : rt30[at]free.fr). La proposition comprendra a minima : la problématique, la méthodologie / le terrain, le cadre théorique et les principaux résultats mis en avant + un titre (même provisoire et quelques mots clés)   Mode de sélection : chaque proposition sera examinée par au moins deux lecteur·rices issu·es de notre bureau (ou de deux bureaux pour les sessions croisées), puis discutée collectivement. Les auteur·es dont la proposition sera retenue seront avisé·es au plus tard à la mi-février 2025. La suite de la procédure leur sera alors expliquée.   Par ailleurs, le CE de l'AFS rappelle que pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’association (AFS) et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41 € pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation d'un dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.   De plus, l’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
  • Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
  • Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
  • Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès, vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
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