RT1

Les groupes professionnels associatifs à l’épreuve des inégalités environnementales

Axe 1 : Lutter contre les inégalités environnementales dans le monde associatif : une spécialisation des groupes professionnels ? Dans quelle mesure l’essor des enjeux environnementaux transforme-t-il les groupes professionnels qui composent le monde associatif ? Sans définir a priori le terme « environnemental », il s’agira de mettre au jour les acceptions qui lui sont données au sein du monde associatif, sous l’effet des influences ou injonctions provenant des médias, des financeurs, des ministères et collectivités territoriales, de leur organisation nationale voire internationale, d’autres partenaires associatifs ou non, etc. Il s’agira d’une part de se pencher sur l’évolution de l’emploi associatif : les communications documentant et analysant l’apparition de nouveaux emplois dans ce secteur, en lien avec l’émergence de nouveaux domaines d'intervention, l'évolution des salaires en lien avec celle des financements autour de ces enjeux, ainsi que la transformation des tâches et des juridictions professionnelles en lien avec la création ou reconversion des activités associatives autour de ces enjeux, sont bienvenues. D’autre part, il s’agira de se pencher sur la professionnalisation liées à l’environnement, qui peut être entendue comme un processus à travers lequel les travailleurs du social ou de l’intervention qui sont salariés par les « entreprises associatives » (Hély, 2009) se construisent et se revendiquent en tant que groupe professionnel, à même de répondre à de nouveaux problèmes publics (Gusfield, 2009). Ou suivant la perspective interactionniste postulant que : « Les membres des professions ne se bornent pas à offrir un service, mais qu’ils définissent les besoins mêmes qu’ils servent. Ainsi, la vieille formule qui prétend que les professions satisfont les besoins et les désirs fondamentaux des gens et de la société est beaucoup trop simple. » (Hughes, 1996, p. 131). Comment alors saisir l’émergence de nouveaux métiers ou les reconversions professionnelles au sein du monde associatif en lien avec les questions environnementales ? Quel est leur degré de professionnalisation ? Celle-ci se produit-elle par en haut ou par en bas (« professionalization from above or below » (Evetts, 2018)) ? Quelles sont les modalités spécifiques de professionnalisation liées aux questions environnementales ? Est-ce qu’elles peuvent être comparées à d’autres types de professionnalisation associative (par exemple sur la cause des femmes (Romerio, 2022)) ? S’appuient-elles sur des connaissances scientifiques ou bien sur des ressources militantes liées à la cause environnementale ? Quelle est la crédibilité de ces professionnel·les, dans un contexte de dénonciation du greenwashing ou d'instrumentalisation des associations ?   Axe 2 : Des groupes professionnels toujours féminisés ? Les effets de genre liés à l’introduction des questions environnementales dans le monde associatif Fait bien connu : les groupes professionnels œuvrant dans le milieu associatif présentent globalement une forte surreprésentation des femmes dans leurs effectifs (salariés ou bénévoles) (Bessin, 2005, 2008). Nous pouvons, toutefois, nous demander si l’introduction des problématiques environnementales, au sens « climatologiques » ou « écologiques », impliquant des savoirs techniques souvent associés au masculin, modifie cette ancestrale et traditionnelle répartition quantitative sexuée. A-t-elle également une incidence sur la division sexuée du travail, logique sociale selon laquelle les tâches ne sont pas partagées indifféremment par les travailleuses.eurs – ici du monde associatif (Hély et al., 2013) –, y compris celles et ceux des groupes professionnels les plus régulés ou réglementés, soit ceux liés à l’assistance de service social, l’éducation spécialisée et l’animation socio-culturelle (Molina, 2019)?  Par ailleurs, des courants de pensée comme l’écoféminisme (Rimlinger, 2024) viennent-ils réaffirmer l’ordre traditionnellement genré du milieu associatif ?     Bibliographie Bessin M., 2005, « Le travail social est-il féminin ? », in Ion J. (dir.), Le travail social en débat(s), Paris, La Découverte Bessin M., 2008, « Les hommes dans le travail social : le déni du genre », in Y. Guichard-Claudic, D. Kergoat et A. Vilbrod, L’inversion du genre. Quand les métiers masculins se conjuguent au féminin… et réciproquement, Presses universitaires de Rennes. Evetts, J., 2018. Professions in turbulent times: changes, challenges and opportunities. Sociologia, Problemas e Práticas 43–59. Gusfield, J., 2009. La culture des problèmes publics: l’alcool au volant. Economica, Paris. Hély, M., 2009. Les métamorphoses du monde associatif. Presses universitaires de France, Paris. Hély, M., Simonet, M., 2013. Le travail associatif. Presses universitaires de Paris Ouest, Nanterre. Hughes, E.C., 1996. Le regard sociologique: essais choisis. Éditions de l’EHESS, Paris. Molina, Y., 2019. Professionnalisations en tension et recompositions des professions sociales en France. Les Politiques Sociales 3–4, 34–46. https://doi.org/10.3917/lps.193.0034 Rimlinger, C., 2024. Féministes des champs: du retour à la terre à l’écologie queer. PUF, Paris, France. Romerio, A., 2022. Le travail féministe. Le militantisme au Planning familial à l’épreuve de sa professionnalisation, Rennes, Presses universitaires de Rennes.         Modalités de soumission Les propositions de communication sont à déposer avant le 17 janvier 2025 sur le site de l’AFS. Elles seront déposées dans l’onglet “proposition” sur l’interface de l’AFS. Elles ne dépasseront pas 4 000 signes espaces compris hors bibliographie et titre. Les propositions font l’objet d’une évaluation anonyme par au moins deux lecteur.es (membres du RT35 ou membres extérieure.s sollicitée.s pour leur expertise).   Contacts en cas de besoin :  Mauricio Aranda mauricio.aranda@univ-reims.fr (RT35) et Sophie Divay sophie.divay@univ-reims.fr  (RT1)     Modalités d’évaluation Les propositions de communication devront préciser l’axe lequel elles s’inscrivent. Les communications retenues s’appuieront sur un travail empirique (enquête de terrain, archives, statistiques, etc.), feront état des méthodes mobilisées ainsi que d’une problématique claire. Elles pourront interroger les phénomènes observés à des échelles locales, nationales et/ou internationales (quel que soit l’axe choisi). Elles devront articuler les approches sociologiques propres aux 2 RT de la session jointe RT1-35.   Participation au Congrès Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé·es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré·es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.   L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
  • Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
  • Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
  • Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
 
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