Congrès de Toulouse 2025. AAC du RT15 (sociologie de la jeunesse), Session 3 : Pratiques de consommation des jeunes, environnement, inégalités
AAC du RT15.
Session 3 : Pratiques de consommation des jeunes, environnement, inégalités
Les jeunes générations font l’objet d’une attention particulière dans le contexte de la crise climatique, du fait d’une idée répandue selon laquelle elles seraient nécessairement plus vertueux dans leurs pratiques de consommation que leurs aînés. La prise de conscience générationnelle des errements d’une société de consommation générant de la pollution, des déchets toxiques et de mauvaises conditions de travail, aboutirait nécessairement à une remise en cause profonde des pratiques, avec la recherche d’une consommation éthique et écologique. Ce grand récit nécessite cependant d’être questionné à l’aune d’enquêtes sociologiques sur la jeunesse et ses pratiques de consommation. S’il semble admis que la jeunesse est plurielle dans ses manières de consommer, comme elle l’est dans bien des dimensions de la vie, cette session encourage la présentation de recherches empiriques sur différents segments de la jeunesse : des jeunes “engagés” ou “conscients” des enjeux écologiques au point de réformer leurs pratiques de consommation et de demander des comptes à leurs aînés (“ok boomer ?”), aux jeunes qui développent des pratiques de consommation similaires à celles de leurs aînés, par exemple en matière de mobilité (voiture, avion, etc.), d’achats vestimentaires (fast fashion) ou d’alimentation (alimentation carnée). La question des moyens financiers des jeunes, souvent faibles (argent de poche, revenus d’emplois à temps partiels, précaires ou informels), se pose également concernant les déterminants de la consommation, la tension entre une volonté de mieux faire et la réalité de moyens financiers empêchant d’accéder à des biens de consommation éthiques ou écologiquement vertueux.
Questionner les pratiques invite bien sûr à une réflexion sur la socialisation à la consommation, mais aussi sur les inégalités dans les capacités à consommer de manière vertueuse : si la consommation écologique a un coût, les pratiques de consommation sont logiquement le reflet d’inégalités sociales qui permettent, ou non, de marquer une rupture en matière de consommation. Nous incitons fortement, pour mieux cerner les enjeux de socialisation, à prendre en considération les effets du genre, de la classe, de la race, ou toute autre dimension permettant d’affiner la compréhension profonde des comportements de consommation.
Enfin, il conviendra de questionner, au sein des populations jeunes et dans les rapports entre générations, l’état de la politisation des pratiques de consommation : qu’est-ce qui fait débat en la matière parmi les jeunes (qu’il s’agisse de jeunes “ordinaires” ou de jeunes spécifiquement engagés dans les luttes écologiques) ? Y a-t-il un effet des préférences politiques sur les pratiques de consommation, si oui de quelle manière ?
Cette session visant à ouvrir des questionnements larges sur les jeunes et leurs pratiques de consommation, il est possible de soumettre des communications portant, au-delà des enjeux écologiques, sur diverses dimensions des pratiques de consommation des jeunes.
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