RT25

Appel à communications du RT 25 « Travail, organisations, emploi »

Appel à communications du RT 25 « Travail, organisations, emploi »

Congrès AFS de Toulouse

« Environnement(s) et inégalités »

8-11 juillet 2025

  Le dérèglement climatique génère de profondes transformations des systèmes productifs, des organisations, des emplois et des groupes professionnels. Au-delà de la seule problématique écologique, les environnements de travail sont également bouleversés par des enjeux économiques, numériques, éthiques et politiques, qui génèrent des effets inégalement répartis selon les travailleur·ses. Qu’elles donnent lieu à des mobilisations, à des résistances ou à l’inaction, ces transformations affectent le travail et gagnent à être étudiées à l’intersection des rapports sociaux de classe, de sexe, d’âge et de race. Ainsi, dans le cadre de cet appel, nous proposons de questionner les liens entre environnements de travail au sens large et inégalités en étudiant les mutations de l’emploi, du travail et des organisations face à ces nouveaux systèmes de contraintes. Pour ce faire, le RT25 propose d'articuler la réflexion autour de 5 axes, dont 2 sessions croisées avec d'autres Réseaux Thématiques.

Axe 1 : Crise environnementale et environnements de travail : entre rupture et continuité des systèmes de production (session croisée avec le RT30 Sociologie de la gestion) (voir lien dédié)

Axe 2 : Transformations des emplois et des groupes professionnels à l’ère de la transition écologique

Ce deuxième axe se propose de rendre compte des mutations des systèmes d’emploi et des groupes professionnels à l’ère de la transition écologique. Il est ouvert à toutes les communications qui analysent les effets des contraintes environnementales, numériques, juridiques, économiques et éthiques sur la structure des emplois, des métiers et des groupes professionnels. Les communications pourront tout d’abord analyser les transformations des systèmes productifs face aux questions écologiques :
  • Comment la montée en puissance des questions environnementales ont-elles fait émerger – ou disparaître – des groupes professionnels ou des familles de métiers (émergence des « emplois verts » ou « durables » versus disparition d’emplois dans des industries polluantes) ?
  • Dans quelle mesure les réglementations en la matière (normes HQE, réglementations sur les déchets, végétalisation, etc.) ont-elles conduit à modifier les pratiques professionnelles des métiers existants (agriculteur·trices, architectes, ingénieur·es, ouvrier·ères des industries agroalimentaires et pétrolières) ?
  • Enfin, ces transformations des systèmes d’emploi se sont-elles accompagnées de mutations dans les systèmes de formation (scolaire, universitaire, continue), à la fois dans l’offre de formation et dans les pratiques éducatives (sensibilisation au tri dès le plus jeune âge, introduction dans les programmes scolaires, formation continue à la reconversion vers les « emplois verts ») ?
  • Les communications pourront également s’intéresser aux résistances liées à ces transformations. Comment les acteurs s’organisent, dans le cadre d’organisations professionnelles ou syndicales, pour accompagner la transition ou au contraire la freiner, au nom de la sauvegarde de l’emploi ?
Les communications pourront aussi plus largement s’intéresser à l’ensemble des acteur·rices et des institutions qui tentent de « moraliser le capitalisme » (Bosvieux-Onyekwelu et Boussard 2022) au travers de pratiques ou de dispositifs dits « responsables », « éthiques » ou « à impact », que l’on peut ranger dans le « management de la vertu » (Bereni 2023) : RSE, inclusion, diversité, bien-être au travail.

Axe 3 : Environnements de travail et inégalités de santé : conditions de travail et risques professionnels (environnementaux, physiques, psychosociaux)

Ce troisième axe invite à explorer les environnements de travail comme des espaces de production de risques et d’inégalités multidimensionnelles (classe, genre, race, âge, handicap, statut d’emploi) de santé, qui pourront être appréhendés à travers l’étude des conditions de travail qui les caractérisent.
  • Une attention particulière sera attribuée aux recherches portant sur des risques environnementaux au sein de secteurs variés (agriculture, industries, mais aussi services spécifiques comme le nettoyage, etc.) (Bécot et al., 2021 ; Devinck, 2010 ; Ghis Malfilatre, 2018 ; Rainhorn, 2019).
  • Les communications pourront également rendre compte des atteintes en termes de santé (mentale) relatives aux transformations récentes des environnements de travail dans les activités tertiaires (et souvent qualifiées), sous l’effet du déploiement des TIC et des crises sanitaires, de la diffusion du télétravail, du flex office et du coworking qui, tout en offrant des marges d’autonomie et de flexibilité aux travailleur·ses, peuvent s’accompagner de contraintes temporelles accrues et renforcer l’individualisation, sinon l’isolement au travail (Schütz et Noûs, 2021 ; Benedetto-Mayer, 2023).
  • La précarité de l’emploi, attachée aux diverses formes d’emploi atypiques et aux « zones grises » du travail non-salarié (Bureau et al., 2019), contribue également à façonner environnements de travail et inégalités de santé, en déterminant des logiques de fragmentation des collectifs, de mobilité professionnelle et de « sous-traitance des risques » (Thébaud-Mony, 2007).
  • Il est enfin possible d’étudier la mise en œuvre et les limites des objectifs réglementaires de prévention au sein des environnements de travail – notamment suite à la prise en compte des risques numériques et environnementaux par les ANI Santé au travail et Télétravail (2021) et sur la Transition écologique (2023). Dans quelle mesure ce cadre favorise-t-il une meilleure reconnaissance des atteintes à la santé ainsi qu’une réduction des inégalités, par le biais de l’intervention de quels acteurs et sur quelles scènes de luttes ?

Axe 4 : S’engager pour l’écologie. Sens au travail dans la crise environnementale (session croisée avec le RT16 sociologie clinique) (voir lien dédié)

Modalités de soumission des propositions de communication                

Les propositions de communication (3000 à 4000 signes, espaces et bibliographie compris) sont à déposer d’ici le 15 janvier 2025 sur le site de l’AFS. Elles devront porter centralement sur la question des inégalités et de l’environnement, que l’on pourra comprendre au sens large des environnements professionnels ou des environnements de travail ; mais aussi au sens de l’environnement climatique. Elles devront présenter clairement la nature des matériaux sur lesquels s’étaye la démonstration et indiquer l’axe de l’appel dans lequel elles s’inscrivent. Un projet de publication est envisagé à l’issue de ce colloque dans le cadre d’un ouvrage collectif.

Calendrier

  • 15 janvier 2025 : dépôt des propositions de communication sur le site de l’AFS
  • 15 février 2025 : sélection des propositions reçues
  • 8 - 11 juillet 2025 : Congrès AFS de Toulouse

Modalités d’inscription

Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.

Modalités d’accès au Congrès

L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
  • Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
  • Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
  • Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.

Bibliographie

Bécot, R., Ghis Malfilatre, M., et Marchand, A. (2021), « Introduction. Pour un décloisonnement scientifique de la santé au travail et de la santé environnementale », Sociétés contemporaines, 2021/1 N° 121. pp. 5-27. Bécot, R. et Le Naour, G. (2023) (dir), Vivre et lutter dans un monde toxique: Violence environnementale et santé à l'âge du pétrole, Paris, Seuil. Benedetto-Meyer, M. (2023), « Que deviennent les collectifs en télétravail ? Une analyse par l’usage des outils collaboratifs », SociologieS Bereni, L. (2023), Le management de la vertu, Paris, Presses de Sciences Po. Bosvieux-Onyekwelu, C. & Boussard, V. (2022), « Moraliser le capitalisme ou capitaliser sur la morale ? », Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 241, n°1, pp. 4‑15. Bureau, M.-C., Corsani, A., Giraud, O. & Rey, F. (2019), Les zones grises des relations de travail et d’emploi, Buenos Aires, Editorial Teseo. Chapoulie J.-M., 1984, « Everett C. Hughes et le développement du travail de terrain en sociologie », Revue française de sociologie, 25, 2, p. 582-608. Devinck J.-C. (2010), « La lutte contre les poisons industriels et l'élaboration de la loi sur les maladies professionnelles », Sciences sociales et santé, 28, (2), p. 65-93. Ghis Malfilatre, M. (2018), Santé sous-traitée. Ethnographier les mobilisations contre les risques du travail dans l'industrie nucléaire en France (1968-2018), thèse de sociologie, Paris : EHESS. Horn, L. (2022), « Rationalisation et marchandisation de la prévention. Le levier de l’évaluation des risques professionnels dans les services de santé au travail », Travail et emploi, n° 169-170-171, pp. 201-219 Le Gagneur, M. (2023), Réenchanter le salariat ? : les inégalités du télétravail des cadres dans le secteur bancaire, These de doctorat, Paris, EHESS. Mias, A. (2010), Les risques professionnels: Peut-on soigner le travail ?, Paris, Ellipses. Mias, A. et Jamet, L. (2013), Le travail de prévention - Les relations professionnelles face aux risques cancérogènes, Toulouse, Octarès. Schütz, G, et Noûs, C (2021). « Pour une sociologie du télétravail ancrée dans les organisations », Sociologies pratiques, 2021/2 N° 43. pp. 1-12. Rainhorn, J. (2019), Blanc de plomb. Histoire d'un poison légal, Paris : Presses de Sciences Po. Thébaud-Mony, A. (2007), Travailler peut nuire gravement à la santé, Paris, La Découverte
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