Cette session croisée entre le RT 18 et le RT 34 s’interroge sur les relations entre les organisations syndicales, les champs politique et bureaucratique. En partant des positions et des trajectoires des acteurs·ices, l’ambition est d’appréhender sous cet angle les porosités qu’entretiennent les champs syndicaux, les champs politique et bureaucratique et les recompositions qui les traversent. Il s’agit aussi de saisir les effets de la présence (ou de l’absence) de syndicalistes sur la fabrique de l’action publique. Précisons ici que c’est une acception large des organisations syndicales qui a été retenue, allant des syndicats de salarié·es aux organisations patronales, en passant par les syndicats étudiants et agricoles. Il en va de même pour la catégorie de syndicalistes, englobant l’ensemble des acteurs·rices qui font exister les organisations syndicales : militant·es de « base », élu·es, salarié·es.
Tout d’abord, les communications pourront porter sur les circulations de syndicalistes vers les champs politique et bureaucratique. Si cette question n’est pas nouvelle – on connaît le rôle joué par le syndicalisme dans les transitions opérées par les militant·es vers la sphère partisane et les cabinets ministériels jusqu’aux années 1980 – qu’en est-il aujourd’hui ? Les exemples existent mais semblent rares à l’échelle nationale pour le syndicalisme de salarié·es, comme l’illustre la militante cégétiste Rachel Keke devenue députée La France Insoumise en juin 2022. Comment se recomposent les circulations entre les élites partisanes, syndicales et patronales et leurs entourages ? Les contributions s’inscrivant dans une perspective diachronique et/ou synchronique pourront s’intéresser aux trajectoires, socialisations et aux dispositions de ces transfuges. On pourrait ainsi analyser les phénomènes d’entrée en politique, sous l’angle de la socialisation politique, de la professionnalisation, des reconversions militantes et professionnelles, ou encore des multipositionnalités. En retour, les communications pourront s’interroger, d’une part, sur ce que ces circulations font aux acteurs syndicaux, à leurs pratiques, à leurs représentations du monde et du militantisme ; et, d’autre part, sur les modalités de construction de leurs carrières de professionnel·les de la représentation.
Ensuite, cet axe entend cartographier la présence de syndicalistes et/ou d’ancien·nes représentant·es syndicales dans la configuration des acteurs·ices contribuant à la production et à la mise en œuvre de l’action publique, en particulier en ce qui concerne les politiques sociales, du travail, de l’emploi et organisant les relations professionnelles. Ces domaines d’action publique touchent en effet au cœur des activités syndicales, tout en participant à définir la forme des champs syndicaux et les ressources dont les syndicalistes disposent. Quelles évolutions historiques peuvent-être relevées ? Comment ces configurations d’acteurs·ices contribuent-elles (ou non ?) à orienter le contenu de ces politiques ? On peut ici penser au New Deal étatsunien dans les années 1930, aux lois Auroux dans les années 1980 ou, plus récemment, aux transformations profondes du Code du travail en 2016 et 2017. À cet égard, les travaux s’inscrivant dans la sociologie de l’action publique sont encouragés.
Les propositions de communication devront s'appuyer sur des enquêtes empiriques solides, qualitatives ou quantitatives. Par ailleurs, les communications portant sur des cas étrangers et internationaux sont les bienvenues.
Modalités de soumission :
Les propositions de communication de 3 500 signes maximum devront préciser les éléments suivants :
Nom, prénom du(des) auteur.e(s)
Rattachements institutionnels
Courriel de contact
Sous-axe souhaité
Titre de la communication
Calendrier :
31 janvier 2023 (minuit) : réception des propositions de communication sur le site de l’AFS (https://afs-socio.fr/rt/rt34/)
Mi-mars 2023 : réponse du RT34
4-7 juillet 2023 : congrès de l’AFS