RT7

Appel à communications pour le 10ème congrès de l’AFS

Appel à communications pour le 10ème congrès de l’AFS

Lyon, mardi 4 – vendredi 7 juillet 2023

Réseau Thématique 7 « Vieillesses, vieillissement et parcours de vie »

L’appel à contributions couvre l’ensemble du champ thématique du réseau et entre en résonance avec le questionnement général du congrès « Intersections, circulations ». Pour ce congrès, les propositions de communication pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants : 1. La vieillisse et le vieillissement à l’intersection des parcours de vie biographiques et des normes sociales Depuis ses premiers pas, la sociologie de la vieillisse et du vieillissement s’intéresse aux expériences et formes que prend cette étape de la vie, étape biographique pour les individus, étape normalisée selon les sociétés dans lesquelles elle s’inscrit. Comment ces parcours de vie sont-ils marqués par la circulation de normes sociales et injonctions en faveur de carrières plus longues, de vies plus actives, de retraites plus investies socialement ? En quoi, les formes concrètes de circulation des aînées, à la retraite ou non, influencent-elles ces vies : circulations résidentielles entre la ville, le périurbain et le rural, ainsi qu’au sein même de ces espaces ? Circulations entre la France et l’étranger pour « profiter de sa retraite », recourir à des soins médicaux à moindres coûts ou encore pour visiter les membres de la famille ? Circulations des aînées migrantes à l’échelle internationale, et donc notamment française ? Si l’on s’intéresse à la prise en charge des personnes âgées en perte d’autonomie ou en situation de vulnérabilité, comment la circulation croissante de leurs enfants (à l’échelle nationale ou internationale) impacte-t-elle les « prises en soins » ? Comment la circulation des professionnels, notamment à travers ce que l’on nomme le « care drain » (la fuite des professionnels) en référence au « brain drain » (la fuite des cerveaux), joue-t-elle ? Comment les personnes elles-mêmes peuvent-elles circuler entre différents lieux de vie et/ou d’hébergements au fur et à mesure de leur avancée en âge ? La circulation des unes s’accompagne-t-elle de l’immobilisation des autres, aidants proches/professionnels ? Si la place des normes sociales entourant ou fabriquant « l’âge d’être vieux » est au cœur du travail sociologique, que ces normes soient produites par l’action publique à différentes échelles ou par les instances de socialisation comme la famille, l’école ou le travail, voit-on aujourd’hui surgir de nouvelles manières « d’être vieux » ? L’approche par les parcours de vie et les expériences individuelles implique une prise en compte de leur diversité dans une complexité des contextes. Si les sociologies de la vieillisse et du vieillissement française et francophone se sont saisies de l’analyse au prisme du genre (Voléry, Legrand) et ont su renouveler celle des classes sociales (Burnay, Hummel), en quoi les approches intersectionnelles permettent-elles (ou non) de mieux saisir les contextes du vieillissement ? 2. La sociologie de la vieillesse et du vieillissement, une science des intersections et des circulations d’idées Peut-être plus encore que la sociologie générale, la sociologie de la vieillesse et du vieillissement peut être discutée comme une science des intersections et des circulations. Tout d’abord, tant au regard de ses premiers travaux que de ses objets contemporains, elle mobilise différentes sociologies thématiques comme, par exemple et de manière non exhaustive : sociologie des politiques publiques, du couple et des familles, du travail et de l’emploi ou des professions, de l’éducation et de la formation, du care, de la santé, etc. Ensuite, ses membres peuvent naviguer à l’intersection d’autres disciplines (histoire, anthropologie, géographie, sciences de la santé, psychologie, sciences politique, ergonomie, …) et s’inspirer et développer diverses sensibilités théoriques (interactionnisme symbolique, sociologie de l’individu, sociologies de la socialisation, constructivisme, structuralisme, etc.). Enfin, elle participe au développement de la gérontologie, aux côtés d’autres disciplines académiques, mais également en explorant les différentes déclinaisons possibles des rapports entre actions et réflexions, que ce soit en termes de mises à distance réciproque, de compagnonnage mutuel ou d’engagements communs. Ensuite, la sociologie de la vieillisse et du vieillissement est également le fruit des circulations des savoirs et des pratiques autour de l’avancée en âge dans une série d’espaces sociaux où se (dé)jouent les rapports sociaux : comment les familles et leurs transformations influencent-elles la réflexion sur les prises en charge entre familles et professionnels ou au sein même des familles et des fratries ? Comment les professionnels de l’action gérontologique (EHPAD, SAD, instances de coordination, habitats intergénérationnels, etc.), mais aussi les professionnels hors de la gérontologie (acteurs de l’urbanisme, centres sociaux, etc.) viennent-ils confirmer, transformer ou alimenter la réflexion sociologique ? Comment un programme international comme « villes amies des aînés » (VADA) permet-il de faire circuler des idées à l’échelle (inter)nationale et entre les niveaux de l’action publique (international, national, local) ? Comment comprendre les appropriations, aussi bien que les résistances, à l’ensemble de ces circulations ? Bref, comment les circulations de savoirs et d’individus, mais aussi les contextes politiques et culturels, façonnent-ils les sciences sociales et la sociologie de la vieillesse et du vieillissement dans différents contextes nationaux ? La science focalisée notamment sur les générations, comment la sociologie de la vieillesse et du vieillissement traite-t-elle elle-même son rapport aux générations de sociologues du vieillissement ? Enfin, que ce soit en raison de la crise sociale et sanitaire de la COVID-19 ou à travers les fonds de recherche sur appels à projets (PPR, ANR, IRESP, etc.), la sociologie de la vieillisse et du vieillissement est fortement sollicitée. Comment les chercheurs qui s’engagent au sein de consortium pluridisciplinaires assurent-ils leur « voie/voix » sociologique ? N’est-elle pas noyée dans la circulation des mots-clés ou dans le temps court des « appels à projets » ? Et si les « recherches participatives » avec des aînés ne semblent pas encore développées en France (contrairement au champ du handicap, par exemple) bien que les récents appels de l’IRESP puissent changer la donne et bien que cette perspective commence à circuler dans les aires internationales de la recherche, dans d’autres aires géographiques ou dans d’autres champs scientifiques, quelles questions la sociologie de la vieillesse et du vieillissement peut-elle adresser à ces pratiques et, en retour, quelles questions scientifiques, épistémologiques ou encore éthiques, cette évolution suscite-elle ? Finalement, le recours aux financements doctoraux CIFRE constitue une ultime concrétisation de cette hypothèse considérant la sociologie de la vieillesse et du vieillissement comme particulièrement au centre de multiples croisements : quelles expériences pratiques et conséquences épistémologiques peuvent-elles être tirées de ces types de contrat, du point de vue du bénéficiaire du financement, du point de vue du/de la directeur/trice de thèse et du point de vue du financeur ? 3. L’étude des modes de vie des « personnes âgées » et des personnes âgées comme « groupes sociaux » Si l’approche par les moments rupteurs a permis d’identifier des formes d’expériences du vieillir particulières, permet-elle également d’isoler des « groupes sociaux » spécifiques ? Si l’intersectionnalité s’est répandue dans les sciences sociales, a-t-elle irrigué/impacté la sociologie de la vieillesse et du vieillissement ? En clair, que nous disent les travaux qui mettraient en avant des populations ou des groupes sociaux au croisement de plusieurs représentations sociales que ce soient les personnes âgées et handicapées, les personnes handicapées et âgées ou encore les personnes au genre fluide et leur gestion de leur vie à mesure que leur vie se prolonge ? « L’âge d’être vieux » fait-il place à de nouvelles « minorités » qui se revendiqueraient comme telles ? Enfin, si la crise sociale et sanitaire a initialement focalisé l’attention sur les aînés en tant que « groupe fragile », les condamnant à des enfermements non-désirés, les travaux sur et autour de la COVID-19 font-ils nécessairement des plus âgés les publics les plus concernés par les effets de la pandémie ? A l’inverse, les études sociologiques ciblées sur le COVID et les plus âgés, en EHPAD ou ailleurs, nous apportent-elles des connaissances nouvelles sur la catégorisation des aîné·es comme un groupe particulier ? L’âge apparaît-il alors comme le rapport social principal ou s’agit-il d’un traitement différencié des aîné·es relevant davantage des rapports intersectionnels ? Dans la mesure du possible, nous encourageons les communicants à se positionner sur l’un de ces questionnements. Comme lors des précédentes éditions, le RT7 envisage d’organiser ses séances selon plusieurs formats : format congrès « classique » (communications de 20’, puis discussion générale) ; format de type « table ronde » (exposés courts de 15’, puis discussion initiée par un·e discutant·e, les textes ayant préalablement été envoyés aux participants ou mis en ligne sur le site du réseau). Cet appel à communications est ouvert aux étudiant·e·s de 3ème cycle ainsi qu’aux sociologues exerçant des fonctions opérationnelles qui voudraient développer une analyse réflexive fondée sur leur pratique professionnelle. Les propositions que les un·e·s et les autres pourront faire seront particulièrement bienvenues. Les propositions de communication (1 à 2 pages) sont à déposer sur le site de l’AFS avant le 3 février 2023. Pour toute question, vous pouvez vous adresser à Veronika Kushtanina (veronika.kushtanina@gmail.com) ou Thibauld Moulaert (thibauld.moulaert@umrpacte.fr). La sélection des propositions sera effective début mars 2023 et la publication complète du programme sur le site AFS devrait être effective autour de la mi-avril 2023.












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