RT28

AAC - RT28

La deadline pour répondre à cet appel à communications est repoussée au 3 février 2023

Les intersections et circulations constituent une problématique importante pour les sciences sociales de la sexualité, qui peut engager l’analyse dans des directions diverses. Pour les sessions du congrès 2023, le réseau thématique 28 « Recherches en sciences sociales sur la sexualité » propose aux contributeur·ices d’y réfléchir à partir de quatre thématiques principales. En plus de celles-ci, une session commune avec le Réseau thématique 18 « Relations professionnelles » permettra d’interroger les interactions entre la sexualité et le travail. Toute proposition n’entrant pas précisément dans les axes ci-dessous, mais répondant au thème général du congrès, peut évidemment être soumise. Problématique transversale : une pensée de la sexualité à l’intersection des différents rapports sociaux Les communications pourront interroger la pertinence du concept d’intersectionnalité pour penser l’imbrication des rapports sociaux lorsque l’on travaille sur la sexualité. L’intersectionnalité est un outil analytique et une grille de lecture qu’il est impossible d’ignorer, dans l’analyse des conduites sexuelles, des discours sur la sexualité, des règles et des modes de contrôle de celle-ci. D’un point de vue théorique, les communications pourront interroger la pertinence de ce concept pour penser l’imbrication des rapports sociaux lorsque l’on travaille sur la sexualité. D’un point de vue épistémologique, elles pourront réfléchir à la manière dont on peut produire un savoir intersectionnel, et dont on peut décrire et analyser l’imbrication de rapports sociaux, en questionnant leur poids relatif dans les situations observées. À la suite de travaux récents qui analysent les liens entre genre et sexualité, on pourra se demander si, et comment, les circulations en matière d’identifications, d’identités et de pratiques de la sexualité doivent être pensées à l’intersection du genre, et d’autres rapports sociaux. Par ailleurs, comment et pourquoi penser l’intersection de la sexualité et du genre ? Existe-t-il un espace social du genre et de la sexualité, et comment se meuvent les individus dans cet espace ? La diversification croissante des identifications et l’élargissement du répertoire de pratiques sexuelles s’inscrivent-ils dans des dynamiques de génération ou d’âge ? Comment la classe peut-elle être pertinente pour comprendre la sexualité, ses pratiques, ses identités, ses représentations ? Axe 1 : Sexualités au fil de la vie Cet axe vise à interroger les multiples formes de circulation, de diffusion et de déplacement des normes, des pratiques et des représentations de la sexualité, à l’échelle des parcours individuels et dans l’espace social.  Outre l’effet des sociabilités et des événements sur les trajectoires sexuelles, comment penser les transformations des attirances sexuelles et des rôles sexuels dans le temps et au cours de la vie ? Il s’agira de questionner à la fois les changements dans la sexualité, mais aussi les formes de mobilités engendrées par la sexualité. La transformation de la sexualité dans les trajectoires gagne également à être questionnée à l’aune d’autres rapports sociaux. La diversification croissante des identifications et l’élargissement du répertoire de pratiques sexuelles s’inscrivent-ils dans des dynamiques de génération ou d’âge ? En quoi l’appartenance de classe est-elle pertinente pour comprendre les attirances sexuelles, leurs modifications et l’appropriation de pratiques et de représentations sexuelles spécifiques ? On pourra ainsi explorer les liens entre (homo/bi)sexualité et mobilité sociale ou encore la façon dont certaines appartenances de classe favorisent les changements dans les pratiques et les identifications. Cette perspective de recherche pourra être élargie à d’autres rapports sociaux. Comment s’articule la sexualité avec les appartenances ethno-raciales ? Comment les assignations raciales impactent-elles les scripts sexuels, voire l’ « orientation sexuelle » et l'identité de genre ? Lorsqu’on travaille sur la sexualité, quelle est la pertinence et quelles sont les limites de l'analogie entre les rapports sociaux de race, sexe et classe ? la mobilité de race / de sexe / de classe ? Axe 2 : Enjeux méthodologiques et épistémologiques La sexualité est un objet saisi relativement récemment par les sciences sociales en général et la sociologie en particulier. La question des circulations permet de saisir différents enjeux méthodologiques et épistémologiques afférents : interroger les concepts, les catégories et les indicateurs de la sexualité, c’est questionner les circulations et les rencontres entre disciplines, mais également entre espaces géographiques et entre milieux professionnels, scientifiques ou non. Par exemple, l’utilisation de théories féministes et queer dans les sciences sociales de la sexualité nous pousse à interroger les effets épistémologiques et heuristiques des circulations des savoirs d’un côté à l’autre de l’Atlantique et entre espaces militants et académiques. Comment une catégorie sexuelle évolue-t-elle dans le temps et d’un espace à l’autre ? On peut penser aux représentations de l’homosexualité et de la bisexualité, mais également à d’autres catégories sexuelles diffusées ou popularisées plus récemment (pansexualité, asexualité, etc.). Comment ont évolué les enquêtes sur la sexualité : contexte de production, choix des indicateurs, etc. ? De la même manière, on pourra interroger la circulation des catégories sexuelles d’une aire géographique à l’autre ou d’un type d’espace à l’autre (militant/académique/autre), qu’il s’agisse de désigner une identité sexuelle (« orientations », etc.) ou de réguler des normes sexuelles (la « monogamie », « séduction », etc.). Enfin, on pourra questionner la mise en problèmes sociaux de certaines questions sexuelles, qui fait écho à la rencontre ou la confrontation entre milieux scientifiques et autres domaines professionnels prenant en charge la sexualité, comme en témoignent la médicalisation de certaines pratiques jugées anormales et déviantes, comme dans le cas de l’ « addiction à la pornographie ».   Axe 3 : Circulations géographiques Cet axe propose d’interroger les mobilités et circulations géographiques des individus au prisme des pratiques et des appartenances sexuelles. Un premier questionnement peut porter sur les trajectoires résidentielles à l’échelle infranationale. En effet, les sociologues des homosexualités s’interrogent depuis plusieurs décennies sur la thématique de la « fuite vers la ville » pour les minorités sexuelles. Qu’en est-il vraiment ? Quel lien avec les autres rapports sociaux de classe, d’âge ou de race ? Quelles sont les logiques des circulations d’espaces urbains vers des espaces ruraux, ou réciproquement ?  La racialisation façonne-t-elle ces trajectoires de mobilité résidentielle, et si oui, comment ? Ces trajectoires se jouent-elles différemment en fonction de la classe sociale ? Une deuxième série d’interrogations s’inscrit dans une échelle transnationale : en quoi les circulations d’individus d’un continent à un autre, ou d’un pays à un autre, peuvent-elles relever de logiques sexuelles ? On peut penser bien sûr à la question des personnes demandant l’asile en raison de persécutions liées à leur sexualité, mais aussi aux touristes qui voyagent dans le but principal ou secondaire d’avoir accès à des pratiques sexuelles spécifiques, ou encore au cas des couples binationaux. Cela amène à s'interroger sur les effets sur les trajectoires des individus de la diversité des législations nationales et internationales en matière de droits procréatifs et sexuels. Axe 4 : Politisations et prises en charge publiques d’enjeux liés à la sexualité La sexualité a récemment fait l’objet de nombreux débats dans l’espace public. On peut citer la lutte contre les violences sexuelles dans les lieux d’étude et/ou de travail, et la révision de la loi de bioéthique qui ouvre depuis 2021 de nouveaux droits procréatifs pour les femmes cis et certaines minorités sexuelles. Dans ces deux cas, les mobilisations qui ont accompagné la politisation de ces questions ont été asymétriques : larges et importantes dans le cas de « #MeToo » et de « #Balancetonporc », plus discrètes et circonscrites dans le cas de la révision de la loi de bioéthique. Pourtant, la traduction législative et institutionnelle dont elles ont fait l’objet a été inversement proportionnelle à l’ampleur de ces mobilisations : d’un côté, une faible traduction législative pour « #MeToo », de l’autre la révision de la loi de bioéthique. Ainsi, on s’interrogera sur l’articulation entre les mobilisations autour des questions de sexualité et leur prise en charge par les pouvoirs publics. Quelles sont les circulations entre le discours des institutions et les politiques publiques mises en œuvre ? Dans quelle mesure leurs effets sont différenciés en fonction de la sexualité de l’usager·e, mais également de son sexe, de sa classe, et de sa position à l’intersection de différents rapports sociaux ? On pense, parmi d’autres exemples, au harcèlement de rue qui se voit dépolitisé quand les pouvoirs publics élaborent une nouvelle catégorie pénale nommée l’« outrage sexiste », mais aussi à la prostitution, uniquement cadrée comme une question pénale par la police et à la mise en œuvre des politiques anti-discriminatoires relatives aux minorités sexuelles, notamment par la Défenseure des droits. En retour, quelles résistances soulèvent la prise en charge publique des questions de sexualité, notamment autour de l’éducation sexuelle et de la prise en compte des personnes LGBTQI+ à l’école ? Enfin, on pourra se demander quel rôle jouent les pouvoirs publics dans la production des normes sexuelles autour du consentement, et de l’égalité des sexes et des sexualités. Envoi des propositions de communications : Les propositions de communication, d’une taille maximale de 2 500 signes (espaces compris), devront préciser les concepts utilisés et les matériaux empiriques mobilisés. Les propositions sont à déposer sur le site de l’AFS selon les modalités communes à tous les RT, avant la date limite fixée au 3 février 2023. Une proposition acceptée pour le congrès sera effectivement considérée dès lors que les communicant·es auront satisfait aux exigences de l’AFS en adhérant à l’Association Française de Sociologie (ou en s’assurant que leur adhésion est à jour), en s’inscrivant au congrès et en déposant leurs résumés sur le site de l’AFS. Cette responsabilité incombe aux auteur·es.












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