RT29

Appel à communications RT29 « Sciences et techniques en société » - 10e Congrès , 4-7 juillet 2023

Appel à communications

RT29 « Sciences et techniques en société »

  Dans le cadre du 10ème congrès de l’AFS qui se tiendra du 4 au 7 juillet 2023 à Lyon, le réseau thématique « Sciences et techniques en société : savoirs, pratiques, instruments et institutions » (RT 29) organise ses sessions consacrées à l’analyse sociologique de la production et de la diffusion des sciences, techniques et savoirs dans les sociétés contemporaines.  Deux types de sessions seront organisés : les sessions thématiques du réseau, qui accueilleront des communications sous la forme d'un exposé d'une vingtaine de minutes, abordant les enjeux liés à l’inscription sociale des sciences, techniques et  savoirs, et dont une part aura plus spécifiquement trait à la thématique générale du congrès ; des “sessions croisées”, organisées avec d'autres réseaux de l'AFS, suivant des modalités spécifiques précisées ci-dessous. 

Sessions thématiques du RT 29

Les propositions pourront aborder une large gamme d’objets : les institutions scientifiques et techniques (professions, laboratoires, disciplines…), les connaissances et les pratiques scientifiques et techniques, l’expertise, les relations sciences-industries-technologies, les processus d’innovation, les relations sciences-politiques-société(s), les systèmes socio-techniques, leur maintenance et leurs transformations, etc. Elles pourront s’appuyer sur des entrées empiriques diverses (études de laboratoires académiques et industriels, de controverses scientifiques, de dynamiques professionnelles, de transformations contemporaines des institutions et des politiques de recherche en France et à l’étranger, etc.) et sur une variété de domaines sociologiques (science and technology studies, sociologie économique, sociologie des professions, sociologie du travail, sociologie de l’action publique, etc.). Ces propositions pourront aussi aborder de manière plus réflexive l'identité et l'appareil conceptuel de la sociologie des sciences et des techniques, ses évolutions et ses divisions, ou encore ses relations avec d'autres spécialités. Section thématique : Circulations et intersections Les participant.es sont aussi invité.es à se saisir du thème du congrès, “Circulations et intersections”, afin de montrer comment l’analyse des unes et des autres peut contribuer au dynamisme de la sociologie des sciences et des techniques.  Les communications pourront d’abord concerner les circulations des personnes, des pratiques et des savoirs entre des systèmes socio-techniques distincts, et ce, quelles que soient les lignes de différenciation, de complémentarité, voire  d’opposition considérées. Celles-là peuvent être, par exemple, géographiques, disciplinaires ou professionnelles. Il s’agira, en chaque cas, d’analyser comment ces circulations sont tributaires de l’approfondissement de la division du travail social, dans les systèmes de recherche nationaux, mais aussi au sein des sociétés dans lesquelles elles s’inscrivent. Des réflexions méthodologiques sur la juste façon d’appréhender les “conditions inter-sociales de la circulation (Mauss, 1969: 632) seront également bienvenues.  Le “tournant géographique“ dans l’histoire des sciences a bien mis en valeur une sorte de paradigme circulatoire pour analyser la diffusion des sciences, savoirs et techniques, tout en soulignant l’importance particulière de certains lieux (laboratoire, musées, hôpitaux, usines, etc.) et territoires (Londres, Silicon Valley, etc.). Comment qualifier aujourd’hui cette importance, à l’intersection de différents réseaux de circulation (de personnes, d’idées, d’instruments, etc.) ? Comment analyser au contraire les modalités de traduction successive de certaines innovations depuis leurs lieux d‘émergence jusqu’à leurs multiples appropriations ? Comment repenser, voire renouveler les conditions de la circulation internationale des scientifiques dans un contexte de crise économique, sociale, sanitaire et écologique ? Dans un souci de cumulativité avec les travaux existants sur l’internationalisation des sciences, l’interdisciplinarité ou l’innovation socio-technique, notamment, une attention particulière pourra être portée au double enjeu de régulation et d’intégration que l’intensification de la division du travail ne manque pas de soulever. Et ce, eu égard aux solidarités objectives qu’il fait naître dans le champ scientifique, mais également aux tensions normatives, aspirations contrariées et oppositions que cette intensification peut susciter en retour. Qu’est-ce qui est perdu ou gagné dans ce processus polymorphe, et de quelles façons ? Comment administrer la preuve de telles transformations ?  Une bonne partie des conditions de possibilité des circulations et des interactions considérées ont été renseignées dans la littérature par le biais d’études de cas, empruntées à des sociétés, à des époques et à des secteurs divers. Aussi a-t-on lieu d’interroger à présent et sur cette base ce qui favorise ou, à l’inverse, freine, ces échanges, sous l’angle des institutions, dispositifs et infrastructures qu’ils impliquent. Lesquels permettent d’initier, relier et faire vivre de nouveaux collectifs scientifiques ou, plus largement, socio-techniques ? Selon quelles modalités et difficultés propres, compte-tenu de l’hétérogénéité constitutive qui les caractérisent ? Corrélativement, qui, des individus et des groupes, est en mesure de “faire circuler”, et dans quelles conditions ? Comment certains ouvrages ou auteurs parviennent au rang de “classiques” à l’échelle internationale, qui plus est lorsqu’ils ressortissent aux savoirs non-hégémoniques à une époque donnée ?  En outre, il apparaît opportun d’encourager les communications s’efforçant d’historiciser les conditions sociales susceptibles de favoriser, d’entraver ou de différer la circulation de certains objets et personnes, des sciences et des savoirs. Une circulation résulte d’une série d’évènements, de déplacements, qu’il est possible de retracer par l’enquête. Comment mettre en évidence les temporalités des circulations, mais aussi saisir leurs enchevêtrements ? On peut se demander également pourquoi certaines formes de circulation finissent par se pérenniser, voire se routiniser, et d’autres non. Et quels types d’acteurs, individus ou groupes, dans le passé et aujourd’hui, parviennent à définir le rythme des circulations plutôt que de seulement s’y adapter, voire le subir ? Comment et pourquoi certains savoirs sont-ils importés et/ou exportés, et d’autres non ? Comment certaines étiquettes ou labels circulent-ils ? Par ailleurs, dans un contexte de remise en question de “la science” et du monopole du discours savant, deux grands ensembles de travaux pourront aussi être ici présentés : ceux qui questionnent les conditions théoriques et pratiques du déploiement de recherches participatives ou co-produites d’une part ; et ceux qui envisagent les institutions et les dispositifs anciens ou plus récents concourant à une large diffusion - entre “valorisation” ou “vulgarisation” - des sciences et des techniques, d’autre part. Mais sans doute importe-t-il de questionner tout autant, dans un contexte idéologique faisant la part belle à la valorisation des flux, des hybridations, des croisements, etc., les institutions qui contribuent aussi, et de façon complémentaire, au maintien ainsi qu’à la réforme des collectifs existants (nationaux, disciplinaires, professionnels, etc.). A ce titre, les communications pourront concerner le gouvernement des sciences et des techniques, afin de renseigner le genre de “pensée pratique” (Durkheim, 2015 [1950]) produite, au regard notamment de ses modalités de constitution, de la teneur des réformes défendues, de son mode de justification ou des publics visés.  Les communications pourront aussi s’intéresser aux personnes, pratiques et savoirs qui se distinguent par leur immobilité. Il s’agira de clarifier ses termes et conditions de possibilité. On peut par exemple penser à des acteurs ou des instruments qui favorisent le mouvement ou les échanges tout en restant immobiles, voire relativement invisibles.

Modalités de soumission des propositions 

Les propositions de communication sont à déposer avant le 30 janvier 2023 sur le site de l’AFS 
  • Les propositions de communication ne dépasseront pas 5000 signes espaces compris. 
  • Elles résumeront les options méthodologiques, empiriques et théoriques envisagées ainsi que les résultats mis en avant. Une attention particulière sera donnée à l'ancrage sociologique et empirique des travaux.  
  • Elles comporteront le titre de la communication et une liste de 5 mots-clés (afin de faciliter leur regroupement dans des sessions thématisées). 
  • Elles indiqueront si la proposition correspond à l'appel thématique ou à une session croisée inter-RT. Auquel cas, nous vous invitons à bien vérifier les modalités spécifiques de soumission à cette session. Pour les propositions concernant les sessions croisées, vous pouvez aussi redoubler ce dépôt par un envoi aux contacts mentionnés.
Si vous rencontrez un problème, vous pouvez contacter les coordinateurs du bureau : afs.rt29@gmail.com SESSIONS CROISÉES AVEC D'AUTRES RÉSEAUX Session croisée RT 24 et RT29 : « Sciences et techniques au prisme des rapports sociaux d’altérisation » (RT24 « Genre, classe, race. Rapports sociaux et construction de l’altérité » et RT29 « Sciences et techniques en société ») Cette session propose d’accueillir des contributions explorant le croisement entre des objets, des questions, des outils, des méthodes et des approches relevant des deux RT. Du côté des sciences et des techniques, un ensemble de travaux s’est attaché, ces dernières décennies, à articuler et à conjuguer les apports des Science and Technologie Studies (STS) et des Postcolonial feminist Studies. Du côté des études féministes, l’analyse des rapports sociaux de sexe, de classe et de race ont souligné l’importance du sujet de connaissance et du caractère situé des savoirs produits ainsi que l’invisibilisation et minorisation de certains groupes sociaux. Si les approches au sein de ces deux sous-domaines sont multiples, et des expressions comme « invisibilisation » ou « justice épistémique » peuvent circuler de l’un à l’autre, les pratiques d’enquête qui y prévalent sont différentes. Les études des sciences apparaissent plus enclines à privilégier l’entrée par les scientifiques et les experts – c’est-à-dire des personnes plutôt situées en haut de l’échelle sociale ; tandis que les études sur l'intersectionnalité et la naturalisation des différences sociales se sont historiquement surtout focalisées sur les classes populaires et autres groupes sociaux en situation de subordination – c’est-à-dire des personnes le plus souvent positionnées en bas de l’échelle sociale. La question des savoirs peut être une porte d’entrée vers l’analyse des rapports sociaux inégaux – de domination, alors que d’autres travaux font le chemin inverse. Ces deux courants d’étude s’intéressent aux savoirs et aux questions épistémiques, mais ils ont ainsi tendance à privilégier des entrées contrastées. D'où l'intérêt de les faire travailler ensemble, de voir comment ces approches peuvent se compléter, se combiner plutôt que de les dissocier. Cette session croisée fait ainsi le pari de la fécondité d’un croisement entre les études des sciences et les études pointant les conditions sociales et historiques hégémoniques de leur production, dans la perspective d’un enrichissement mutuel. Voilà quelques questions qui sont autant d’invitations pour celles et ceux qui voudraient proposer une communication. Comment la science produit-elle et consolide-t-elle la frontière avec les savoirs "autres" et les autres du savoir ? Comment enquêter sur l’articulation sciences/autres savoirs sans essentialiser ni l’identité des subalternes, ni celles des scientifiques ? Comment les études STS prennent-elles en compte les dimensions variées de genre, de classe, d’âge ou de race, ainsi que les situations de santé et de handicap ? Comment les STS abordent-elles les savoirs dits traditionnels et autochtones ? Comment les scientifiques et leurs institutions contribuent-ils à exclure et délégitimer d'autres formes de savoirs ? Comment des mises en récit de l’histoire des sciences et des savoirs concourent-elles à la production et à la reproduction de savoirs hégémoniques ? Comment les sciences s’adossent-elles à une nébuleuse de personnes qu’elle assigne à la position de subalternes ? Comment analyser les rapports sociaux de genre/classe/race au cœur de l’activité scientifique ? Comment penser un rééquilibrage et impulser une symétrie en pratique, par nos manières d’approcher les savoirs ? Cet appel est ouvert à l’ensemble des propositions empiriques et théoriques susceptibles d’éclairer ce questionnement collectif. Les propositions de communication de 4000 signes ainsi qu’une bibliographie doivent être envoyées à rt24.afs@gmail.com et afs.rt29@gmail.com Cette session sera également l’occasion d’échanger des références bibliographiques communes. Les cinq lectures suivantes sont proposées par les organisateurs et organisatrices de cette session croisée en guise d’introduction à ces échanges à venir :
  • Warwick Anderson, 2009, “From subjugated knowledge to conjugated subjects: science and globalisation, or postcolonial studies of science?”, Postcolonial Studies, vol.12, n°4, pp. 389-400.
  • Artemisa Flores Espinola, 2012, « Subjectivité et connaissance : réflexion sur les épistémologies du point de vue », Cahiers du genre nº 53, pp. 99-120.
  • Suman Seth, 2009, “Putting Knowledge in its Place: Science, Colonialism, and the postcolonial”, Postcolonial Studies, vol.12, n°4, pp. 373-388.
  • Simon Shapin, 1989, “The Invisible Technician”, American Scientist, Vol. 77, No. 6, pp. 554-563.
  • Banu Subramaniam, Laura Foster, Sandra Harding, Deboleena Roy et Kim TallBear, 2017, “Feminism, postcolonialism et technoscience”, in Ulrike Felt, Rayvon Fouche, Clark A. Miller, Laurel Smith-Doerr, The Handbook of Science and Technology Studies, Fourth Edition, Cambridge MA: The MIT Press, pp. 407-434.
  Session croisée RT19 & RT29 : « Promesses technologiques, travail médical et pratiques de soin aux personnes ou aux choses » (RT19 « Santé, médecine, maladie et handicap » et RT29 « Sciences et techniques en société ») Cet axe vise à explorer les usages et enjeux des technologies dans les pratiques de soin, concernant les personnes (santé, médecine, care) ou les choses (entretien, maintenance, réparation). Proposé par  les réseaux 19 et 29, il invite à la présentation de travaux qui portent sur la santé des individus ou sur leurs conditions d’existence matérielle. Inspiré de l’essor des maintenance et repair studies en France, ce croisement d’objets au sein d’une session commune vise, par la discussion, à nourrir l’étude des pratiques et des technologies médicales à partir des travaux sur les objets et infrastructures matérielles, et inversement à introduire des questions fortes dans les SHS en santé au sein des études sur les objets. Les communications pourront par exemple soulever des enjeux d’inégalité d’accès aux soins de soi, de ses conditions d’existence ou de travail : qui est en mesure d’entretenir son logement, de prêter attention à son alimentation ou de consulter un.e psychothérapeute ? Aussi comment les transformations technologiques affectent-elles les espoirs, les rapports de pouvoirs et les dissymétries de connaissances entre des professionnels de santé et des bénéficiaires, des entreprises et des usager.e.s ? Les travaux intéressés par les effets du développement des technologies numériques - comme les algorithmes d’aide au diagnostic ou la télémédecine - sur l’accès au soin ou sur la relation professionnelle/usagère seront les bienvenus. Comment les attentes, les besoins ou les réserves des individus (patients, travailleurs, usagers, consommateurs) sont-ils pris en compte dans les processus de conception, d’évaluation et de régulation des outils de soin ? Dans quelle mesure les patientes, les travailleuses ou les usagères peuvent-elles faire entendre leurs voix et faire valoir leurs droits à l’entretien de leur santé ou à celui de leurs environnements ? Les dynamiques étudiées dans les communications pourront également porter sur les promesses, les attentes et les controverses qui entourent les innovations sociotechniques : qui sont les concepteurs et promoteurs de ces technologies ? Comment mobilisent-ils ces promesses dans leurs discours ? Avec quelles finalités du soin - aux personnes ou aux choses - sont-elles mises au point et mobilisées ? Sont encouragées les enquêtes portant sur les conceptions du soin que ces technologies embarquent et comment elles se transforment au gré de leur circulations entre plusieurs arènes (scientifiques, industrielles, politiques, etc.). En médecine, à quelles conditions ces outils affectent-ils la santé des populations (utilité des bases de données de santé, de la médecine de précision) ? Les propositions portant sur les dynamiques d’appropriation, de co-conception ou de subversion de ces technologies (piratage, statactivisme, pratiques d’auto surveillance, self-care etc.) seront aussi les bienvenues. Ou encore, comment le développement d’outils émergents renouvelle-t-il les formes de la critique, les activismes (thérapeutique, environnemental…) et les savoirs profanes ? Les travaux présentés pourront en outre s’intéresser aux pratiques de maintenance des machines, des instruments et des infrastructures (comme les hôpitaux) qui rendent possibles la concrétisation de ces promesses sur le temps long de leur inscription dans les pratiques de santé. Seront particulièrement appréciés les travaux empiriques, y compris de jeunes recherches et enquêtes en cours, auprès des institutions, acteurs professionnels et récipiendaires de soin : qu’il s’agisse d’industriels, de régulateurs, de médecins, de patients ou encore d’utilisateurs d’outils et de technologies, etc. Modalités de soumission : Les propositions de communication sont à déposer au plus tard le 31 janvier via le site internet de l’AFS. Le format attendu des propositions est de 3 000 signes maximum (espaces compris), comprenant :
  • le titre,
  • l’objet de recherche,
  • la question de recherche ou la problématique,
  • la méthodologie,
  • les principaux résultats,
  • l’axe visé,
  • Merci de mentionner également s’il s’agit d’un travail de thèse en cours.
Les propositions seront sélectionnées de manière anonymisée en fonction de leur qualité scientifique et de l’intérêt du matériau empirique mobilisé. Pour répondre à cet appel à communication, merci de vous connecter sur le site https://afs-socio.fr/ et de vous référer aux tutoriels fournis par l’association.












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