RT11

Appel à communications - Session croisée RT11-RT12 - Circulation et intersections marchandes à l'œuvre sur les plateformes numériques - Congrès AFS 2023

Session croisée entre le RT11 (sociologie de la consommation et du numérique) et le RT12 (sociologie économique) dans le cadre du Congrès de l'AFS 2023 (Lyon).

Le modèle économique des plateformes numériques telles que celles d'Uber, AirBnb, Blablacar ou Facebook est aujourd’hui central dans les modes de production de valeur capitaliste. Les notions de « plateformisation » de l’économie ou de « capitalisme de plateforme » rendent compte du développement d’interfaces, toujours plus nombreuses, entre les acteurs économiques (particuliers, entreprises, etc.). Ces agencements marchands « multifaces » organisent à la fois la production et la marchandisation centralisée de données informatiques et la conception d’un espace ouvert apte à enrôler et faire collaborer des acteurs dont les demandes sont complémentaires. Ces plateformes actualisent ce faisant d’anciennes promesses sociotechniques dont la formulation remonte à l’internet des pionniers : euphémisation du lien marchand et appui sur la technique pour assurer une libre circulation des idées, des pratiques et des outils de production dont on sait pourtant le côté partiellement élitiste. Ces plateformes sont donc des espaces en ligne qui proposent, au-delà d’une simple offre d’intermédiation économique, des modèles d’organisation collective où se brouillent les frontières de la production, de la circulation et de la consommation des biens et des services. Cette session croisée des RT 11 et 12 invite donc à penser le phénomène de plateformisation. Comment produit-on, marchandise-t-on et consomme-t-on au sein de ces espaces en ligne ? Plus spécifiquement, les propositions pourront s'emparer de ces questions au regard d'une part des formes de circulation marchande organisées par ces plateformes, Les plateformes numériques peuvent être appréhendées comme des carrefours par où circulent les biens, les informations et les acteurs au moyen de dispositifs techniques (algorithmes, scripts sociotechniques, etc.) et de règles (conditions d’utilisation, évaluation des usagers, etc.). Mais ce sont aussi des lieux d’émergence et de stabilisation de normes interactionnelles, des savoir-être et des savoir-faire, des gestes et des techniques qui permettent aux usagers d’apprendre les uns des autres. Ces circulations peuvent donc aussi être appréhendées comme étant au cœur de la formation de communautés d'apprentissage et de pratiques situées qui redéfinissent les frontières entre amateurisme et professionnalisme. De la même manière, le travail relationnel des usagers y est important. Il peut viser différents objectifs comme certifier l’authenticité de sa production, ou prouver son professionnalisme. Nous appelons des propositions permettant de réfléchir aux éléments qui sont très concrètement mis en circulation par ces plateformes. Nous attirons en particulier l’attention des auteurs sur les activités de bricolage ou de prototypage qui mènent les usagers de ces plateformes à fabriquer et valoriser des biens éphémères, non terminés, ou évolutifs (encyclopédie en ligne, productions de fans, œuvres collaboratives, etc.). D'autre part les propositions pour cette session croisée pourront investir l'analyse des plateformes au regard de ce qu’elles produisent comme intersections et effets d’empêchement ou d’opportunité à se porter au cœur des activités de coproduction en ligne. Les plateformes (re)produisent également un ensemble d’intersections qui peuvent autant représenter des barrières à l’entrée que des opportunités pour s’investir dans ces activités de coproduction. D’une part, de fortes inégalités subsistent entre les individus quant à leur capacité à se porter au sein de ces places d’échanges et de production en ligne. Ces inégalités sont aujourd’hui moins relatives à des inégalités d’équipement que de provenance et de position sociale. Elles se traduisent par une inégale répartition de « compétences numériques » qui rendent l'usager apte à chercher, trier et problématiser l’information disponible en ligne. Ces inégalités ont également des effets sur la capacité des usagers à s’approprier les normes interactionnelles et conversationnelles propres aux espaces en ligne, moins en fonction de leur âge que de leur origine sociale. Enfin, les plateformes en ligne peuvent reproduire des inégalités liées au genre, et relatives notamment à l’invisibilisation de toute une part de l’activité de travail domestique et de production. Au contraire, la mise en avant de ces caractéristiques sociales par l’usager, voire de sa position marginale dans un monde social donné, peut servir des logiques de valorisation et de mise en scène de soi (sur des plateformes de production de contenu comme Twitch, Instagram, TikTok, ou dans d’autres secteurs par l’intermédiaire des plateformes de financement participatif par exemple). En ce sens, cet appel invite aussi les propositions à penser les inégalités d’appropriation, d’usage, de carrière et le caractère cumulatif de caractéristiques sociales favorisant ou décourageant les pratiques. Cette session invite enfin à documenter et à réfléchir la diversité des dispositifs sociotechniques ramenés sous le vocable de "plateformes".

Soumission des propositions de communication

Les propositions de communication (entre 3000 et 5000 signes, espaces, compris, hors bibliographie, 5 références maximum) doivent être déposée avant le 31 janvier 2023 au plus tard, doivent contenir un titre, présenter la formulation d’une problématique sociologique, le matériau empirique sur lequel s’appuiera la réflexion (les communications de nature théorique ne seront néanmoins pas exclues a priori) et ses résultats.  












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