RT15

AAC Congrès de Lyon 2023 - RT4, RT15, RT25 : Circulations des jeunes entre institutions

Du fait de situations spécifiques (ruptures scolaires, situation de handicap, maltraitances au sein de la famille, carences éducatives, difficultés d’insertion, problèmes de santé, exil) et/ou de l’organisation des systèmes scolaire, social, sanitaire ou même judiciaire, une partie de la jeunesse est amenée à côtoyer, de manière répétée, successivement et parfois de manière simultanée, différentes institutions. Au fil de leurs parcours scolaires puis d’étude ou d’insertion, de leurs parcours résidentiels, de leurs suivis de santé, les jeunes se déplacent d’un rendez-vous institutionnel à l’autre, changent de catégorie administrative ou de statut, se trouvent dans des situations d’incertitude, voire de prise en étau institutionnelle : encore scolarisé·e·s (parfois dans des filières ségréguées) mais par ailleurs suivi·e·s en psychiatrie pour des troubles mentaux, fréquentant une mission locale mais passant un temps par les institutions judiciaires, étudiant·e·s-jeunes parents et suivi·e·s de près par la protection maternelle et infantile, suivi·e·s par l’aide sociale à l’enfance en tant que mineur·e·s non accompagné·e·s puis écarté·e·s du système de prise en charge… Parfois renvoyé·e·s d’une institution à une autre par des seuils d’âge, des évènements divers ou par des effets d’offre institutionnelle, leurs identités se trouvent ainsi à l’intersection de diverses formes d’identification institutionnelle. Ainsi, les formes de catégorisation ou d’étiquetage qui s’appliquent à la population jeune, alternent, se juxtaposent voire s’entrechoquent. Il y a notamment lieu d’étudier les termes et catégories, partagées ou non, utilisées pour désigner et penser ces jeunes dans ces différentes institutions, leurs circulations, leurs origines. Si ces circulations entre institutions, ces juxtapositions de catégorisations ou d’assignations à des dispositifs spécifiques, sont le plus souvent analysées concernant une jeunesse reléguée, aux marges des parcours scolaires puis d’insertion les plus légitimes, elles peuvent également permettre de penser certains parcours de jeunes d’autres milieux sociaux pris dans des contextes spécifiques à leur classe sociale, leur genre, leur origine ethnique, leur religion ou leur couleur de peau" ? Nous proposons dès lors de nous pencher sur les circulations, (dé)placements et/ou (ré)orientations des jeunes pris·e·s en charge, ou encore sur les ruptures dans leurs parcours. Nous proposons d’aborder cet objet autour de deux axes :
  • L’analyse des circulations de jeunes entre institutions et au sein même d’une institution du point de vue des organisations et des pratiques professionnelles et bénévoles. Quels sont les enjeux institutionnels, socio-économiques, politiques liés à ces déplacements ? Comment s’articulent les différentes politiques de jeunesse dans les parcours des jeunes et quels sont les enjeux d’une telle articulation du point de vue des acteurs et/ou des chercheurs ? Dans quelle mesure les professionnel·le·s et les bénévoles sont-ils/elles amené·e·s à « fabriquer » ces déplacements ? Comment et quand prennent-ils/elles la décision de déplacer les jeunes d’une institution à l’autre et ainsi de les faire circuler ?
  • L’analyse des effets de ces circulations sur les jeunes, sur leurs conditions de vie (scolarisation, hébergement/logement, rapport au travail et à l’emploi, relations qu’ils/elles tissent avec leurs familles et leurs pairs, santé, mobilité) et sur leurs trajectoires. Comment les jeunes vivent-ils/elles leurs divers étiquetages institutionnels ? Comment composent-ils/elles avec la diversité d’acteurs rencontrés, avec la complexité et la plus ou moins grande cohérence des politiques publiques qui les ciblent ?  Dans quelle mesure ces circulations leur permettent-elles ou non de « s’en sortir » ?  Comment vivent-ils/elles les sorties d’accompagnement ? Comment leur rapport à l’emploi et au travail se construisent-ils en lien avec les différents dispositifs et institutions qui les ciblent ? Cet axe sera l’occasion de rendre compte de l’expérience de ces circulations par les jeunes et les représentations qu’ils ou elles en ont.
Comment envoyer votre proposition ? Directement sur le site de l'AFS, en rédigeant un court résumé de la communication et une proposition de 3000 signes maximum présentant le titre de la communication, son objet, sa méthodologie, les matériaux analysés. Selon les sessions, des textes pourront être demandés en amont pour permettre d'enrichir la discussion.












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