RT14

Appel à communication - Session Croisée RT11-RT14 - Plateformisation de la production et de la consommation artistique et culturelle - Congrès AFS 2023

Plateformisation de la production et de la consommation artistique et culturelle 

 Session croisée entre le RT14 (sociologie des arts et de la culture) et le RT11 (sociologie du numérique) dans le cadre du Congrès de l'AFS 2023 (Lyon). Cette session croisée entre le RT 14 « Sociologie des arts et de la culture » et le RT 11 « Sociologie de la consommation et des usages du numérique » propose d'informer, d'interroger, d'analyser et de décrire les enjeux liés à l’essor des plateformes dans le cadre spécifique de la production et de la consommation culturelle et artistique (Poell, Nieborg & Duffy, 2022). Ces plateformes se caractérisent en particulier sur un plan économique par leur centralité au sein de marchés multi-faces (Jean Tirole, 2016), en servant notamment d'intermédiaires entre différentes partie-prenantes (producteur·ices, distributeur·ices, consommateur·ices, etc.), et sur un plan socio-technique par la dimension computationnelle de leur activité et la place du code dans leur fonctionnement, articulant des innovations techniques (algorithmes de recommandation, IA, etc.), marchandes (notes et avis, financement participatif, NFT, etc.) et médiatiques (réseaux sociaux, participation en ligne, personnalisation de l'offre, etc.). Ce modèle s'étendant à de très nombreux secteurs d'activité, on parle généralement d'un phénomène de « plateformisation » (Beuscart & Flichy, 2018). Loin d'être homogènes, les transformations induites par ces plateformes doivent être étudiées en contexte, en raison de leur caractère extrêmement contingent. En fonction des secteurs, des acteurs et actrices, des échelles, des temporalités, des cadres légaux nationaux (Bellon, 2016), on observe différentes lignes de tension qui méritent d'être approfondies.  Trois enjeux paraissent particulièrement saillants. Un premier enjeu en amont des plateformes interroge la relation de ces dernières avec les producteurs et productrices, et plus spécifiquement les effets potentiels de désintermédiation et de réintermédiation (Campion, 2021 ; Thuillas & Wiart, 2019 ; Wiart, 2021), voyant notamment une circulation des positions des acteurs et actrices traditionnel·les (maisons de disque, producteurs de contenus audiovisuels, grands médias, etc.), et la transformation des rapports de force dans la production des contenus. Comment par exemple les plateformes vidéo comme Netflix deviennent des actrices majeures de la production de films et de séries? Imposent-elles des normes différentes de celles des sociétés de production traditionnelles ? Comment la production de contenus culturels et artistiques sur YouTube vient interroger celle des médias traditionnels ? De quelle façon les intermédiaires circulent entre ces plateformes et d’autres lieux de production plus “traditionnels” et de quelle façon cela vient-il également transformer les pratiques ? Un deuxième enjeu porte sur les activités mêmes des usager·es. Les plateformes permettent à certain·e·s d'entre elles et eux de circuler entre des positions de producteur·ices et de consommateur·ices  (Dupuy-Salle, 2014 ; Flichy, 2010). Nombre de plateformes accordent de surcroît une place prépondérante à la participation des consommateur·rices, à l’image par exemple de la critique en ligne (Pasquier et al., 2014). Les communications pourront dès lors interroger la porosité de ces frontières et observer ce qu’elle produit : comment les rôles de producteur·ice et de consommateur·ice se distribuent-ils sur ces plateformes ? Comment rendre compte de ces interactions entre plateformes et usager·es ? On peut aussi s'interroger sur la manière dont les propriétés sociales des consommateur·ices de ces plateformes influencent les usages qui en sont faits et les contenus qui y sont mis en circulation. Un dernier enjeu concerne l'interaction entre les plateformes et les consommateur·ices, interrogeant notamment le poids des infrastructures techniques et marchandes sur les pratiques culturelles. Les dispositifs produisent des effets en tant que tels (Akrich, 2010), notamment parce qu'ils rendent visibles certains biens au détriment d'autres, parce qu'ils peuvent favoriser ou non une diversité des consommations culturelles, qu'ils permettent d'accélérer la circulation de certains biens, et rendent possible la personnalisation de l'offre, notamment par le recours à des algorithmes de recommandation (Eriksson & Johansson, 2017). Néanmoins, certaines recherches appellent à relativiser le poids de ces dispositifs techniques dans les pratiques des usager·es (Beuscart, Coavoux & Maillard., 2019).  Comment sont pensés ces dispositifs par les concepteurs et conceptrices de ces plateformes et comment circulent-ils entre secteurs (artistiques ou autres) ? Comment les biens culturels sont-ils classés, catégorisés par ces plateformes, et comment ces catégories évoluent-elles ? Comment les biens culturels sont-ils appairés aux consommateur·ices ? De façon transversale à ces trois enjeux, les propositions qui s’intéresseront plus spécifiquement à la façon dont le genre, la classe, la race interagissent avec la plateformisation de la culture feront l'objet d'une attention particulière.

Modalités de soumission des propositions

Structure de la proposition à envoyer

Le résumé comportera entre 3000 et 5000 signes (espaces compris, hors bibliographie, 5 références maximum), et devra impérativement contenir les  éléments suivants : 
  • une présentation claire du contexte, de la question de recherche et du cadre théorique ;
  • une présentation de la méthodologie et des données employées (en chiffrant précisément, en explicitant les techniques mobilisées) ;
  • une esquisse des principaux résultats (ou des hypothèses si le terrain est en cours). 
 

Informations attendues

  • Noms de(s) auteur·e(s), 
  • Statut, 
  • Rattachement, 
  • Adresse électronique, 
  • Axe, 
  • Titre de la communication, 
  • Résumé, 
  • Mots-clés.
 

Dépôt des propositions

Les réponses à l’appel à communications sont à déposer exclusivement au moyen du formulaire dédié ci-dessous.  

Evaluation des propositions

Les propositions reçues par le comité scientifique seront anonymisées et distribuées à deux relecteurs et relectrices en charge de sélectionner les propositions à partir d'une grille commune, évaluant notamment la clarté et l'originalité de la question de recherche, la rigueur et la pertinence de la méthodologie, et l'intérêt des premiers résultats esquissés (ou à défaut la qualité des hypothèses formulées).  

Calendrier

  • 31/01 : date limite pour l’envoi des propositions de communication 
  • avant fin février : communication du résultat de la sélection après évaluation anonyme par deux membres du comité scientifique
  • 26/06 : date limite pour l’envoi des textes supports des interventions (15 minutes), pour transmission aux discutant·es
  • Du mardi 4 juillet au vendredi 7 juillet : tenue du Congrès à Lyon
 

Format des communications

Les communications se feront par plage de 30 minutes, avec 15 minutes de présentation et 15 minutes d'échange avec le public. Il est attendu des communicants et communicantes d'articuler autant que possible leur présentation de la façon suivante : 
  • une présentation claire du contexte, de la question de recherche et du du cadre théorique ;
  • une présentation de la méthodologie et des données employées (en chiffrant précisément, en explicitant les techniques mobilisées) ;
  • une présentation des principaux résultats, en n'oubliant pas de mobiliser des matériaux d'enquête.
Les personnes retenues pour communiquer durant le Congrès devront également veiller à favoriser les discussions entre les communications (notamment au sein d'une même session). Il sera également attendu qu’elles communiquent leur présentation en amont du Congrès.  

Informations importantes

Pour rappel, la participation au Congrès de l’AFS est soumise au règlement des frais d’adhésion à l’association et des frais d’inscription au Congrès auxquels aucun intervenant ne peut déroger. De plus, l’AFS ne prend pas en charge les frais de transport, ni les frais d’hébergement. Il convient donc que les candidats fassent une demande de financement auprès de leurs institutions de rattachement.  

Comité d'organisation

Le comité d'organisation est composé des membres suivants : 
  • Laura CAPPELLE, Docteure, chercheuse associée, CERLIS
  • Clément COMBES, Chercheur contractuel, CNRS-IRISSO
  • Renaud GARCIA-BARDIDIA, Professeur, CREGO, Université de Bourgogne
  • Quentin GILLIOTTE, Professeur Junior, Université Paris-Panthéon-ASSAS, Carism
  • Anna MESCLON, Doctorante, Université de Nantes, CENS
  • Muriel MILLE, MCF, Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines
  • Clémence PERRONNET, Chercheuse, Agence Phare
  • Bianca REIS MARETTI, Doctorante contractuelle, Sorbonne Université, IReMus
  • Vinciane ZABBAN, MCF, , Experice, Université Sorbonne Paris Nord

Comité scientifique

Le comité scientifique est composé de l'ensemble des membres du bureau du RT14 et du RT11 :
  • Leslie BELTON-CHEVALLIER, Chargée de Recherche, LVMT, Université Gustave Eiffel
  • Anne BESSETTE, ATER, Cerlis
  • Marlène BOUVET, Doctorante, ENS Lyon
  • Manuel BOUTET, MCF, GREDEG, Université de Nice Sophia-Antipolis
  • Rosa BORTOLOTTI, Doctorante, Cergy Paris Université
  • Laura CAPPELLE, Docteure, chercheuse associée, CERLIS
  • Clément COMBES, Chercheur contractuel, CNRS-IRISSO
  • Eric DAGIRAL, MCF, Cerlis, Université Paris Cité
  • Hélène DUCOURANT, MCF, LATTS, Université Gustave Eiffel
  • Renaud GARCIA-BARDIDIA, Professeur, CREGO, Université de Bourgogne
  • Quentin GERVASONI, Doctorant, Experice, Université Sorbonne Paris Nord
  • Quentin GILLIOTTE, Professeur Junior, Université Paris-Panthéon-ASSAS, Carism
  • Emmanuelle GUITTET, Maîtresse de Conférences, Université Sorbonne Nouvelle, Cerlis
  • Elodie HOMMEL, PRCE, Université Paul Valéry Montpellier 3 / Centre Max Weber
  • Anna MESCLON, Doctorante, Université de Nantes, CENS
  • Muriel MILLE, MCF, Université Versailles St-Quentin-en-Yvelines
  • Jean Philippe NAU, MCF, CEREFIGE, Université de Lorraine
  • Maylis NOUVELLON, Chercheuse indépendante, Voix/Publics
  • Clémence PERRONNET, Chercheuse, Agence Phare
  • Myrtille PICAUD, Chargée de recherches CNRS en sociologie, CRESPPA-CSU, associée au CEE
  • Francesca QUERCIA, Postdoc, LaReSS (HETSL Lausanne, CH)/ Centre Max Weber 
  • Bianca REIS MARETTI, Doctorante contractuelle, Sorbonne Université, IReMus
  • Noémie ROQUES, Doctorante, Experice, Université Sorbonne Paris Nord
  • Vinciane ZABBAN, MCF, , Experice, Université Sorbonne Paris Nord
 

Bibliographie

Akrich Madeleine (2010), « Comment décrire les objets techniques ? » Techniques & Culture. Revue semestrielle d’anthropologie des techniques, 54‑55, pp.205‑219 .  Bellon Anne (2016), « La politique de concurrence au secours de l’exception culturelle. L’arrivée de Netflix en France depuis le ministère de la Culture », Gouvernement et action publique, 5, n°4, pp. 119‑140. Beuscart Jean-Samuel et Flichy Patrice (2018), « Plateformes numériques », Réseaux, 212(6), pp. 9‑22. Beuscart Jean-Samuel, Coavoux Samuel et Maillard Sisley (2019), « Les algorithmes de recommandation musicale et l’autonomie de l’auditeur. Analyse des écoutes d’un panel d’utilisateurs de streaming », Réseaux, 213, n°1, pp. 17-47. Campion Benjamin (2021), « Quand une plateforme prétend inventer la télévision d’hier : « Direct » de Netflix », Effeuillage, 10(1), pp. 50‑53. Dupuy-Salle Manuel (2014), « Les cinéphiles-blogueurs amateurs face aux stratégies de captation professionnelles : Entre dépendance et indépendance », Réseaux, 183(1), pp.65‑91.  Eriksson Maria et Johansson Anna (2017), «Tracking gendered streams », Culture Unbound, 9, pp.163‑183. Flichy Patrice (2010), Le Sacre de l’amateur. Sociologie des passions ordinaires à l’ère numérique, Le Seuil. Pasquier Dominique (2014), « Les jugements profanes en ligne sous le regard des sciences sociales », Réseaux, vol. 183, n°1, pp. 9-25.  Poell Thomas, Nieborg David B., Duffy Brooke Erin (2022), Platforms and cultural production, Cambridge, UK : Polity Press. Thuillas Olivier et Wiart Louis (2019), « Les plateformes de VOD cinéphiliques : Des stratégies de niche en questions », Les Enjeux de l’information et de la communication, 20/1(1), pp.39‑55. Tirole Jean (2016), Économie du bien commun, Paris, PUF. Wiart Louis (2021), « L’industrie cinématographique au temps de la crise sanitaire : Entre fragilisation des salles de cinéma et dynamique de plateformisation », Effeuillage, 10(1), pp. 44‑49. 
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