RT38

AAC RT 38 Lille 2021 : Sociologie de l’Environnement et des Risques

Le réseau thématique « Sociologie de l’environnement et des risques » s'inscrit dans la thématique générale du congrès « Changer ? » en organisant des sessions consacrées aux liens entre société et environnement. L’appréhension même de l’environnement et des risques s’inscrit dans une diversité de temporalités, marquées récemment par les références au développement (durable), à la transition (sociale et écologique), à l’anthropocène, voire au progrès (technique). Mais les phénomènes naturels renvoient à d’autres temporalités, d’ordre géologiques sur le long terme ou au contraire très rapides liées à des effets de seuils ou à la prise en compte de nouvelles problématiques. Parler de changements sociaux et environnementaux nécessite de penser ces temporalités, leurs entrecroisements et leurs appropriations par les sociétés humaines. Les transformations interrogées peuvent être approfondies à partir de ces rythmes pluriels et de leurs significations ou, pour reprendre le texte de l’AFS, à partir de « ce qui fait et ce que fait le changement » à ces milieux et ces sociétés. De manière complémentaire, nous engageons à questionner la prise en charge des changements environnementaux et des risques. Cela concerne à la fois les réactions et mobilisations scientifiques, avec l’apparition de nouvelles disciplines ou la reconfiguration des hiérarchies entre les champs disciplinaires ; politiques, avec les études sur la mise en œuvre et la réactualisation de politiques environnementales ; sociales, autour des mobilisations collectives et individuelles et des degrés variés d’aboutissement de ces mouvements. Sur ce dernier point, on note un renouvellement des recherches sur les liens entre les collectifs engagés et leurs membres : dans quelles mesures les groupes œuvrent-ils aux dynamiques et aux stabilités des gestes de ceux et celles qui les animent ou s’en détournent ? Selon quelles organisations ? Avec quels effets ? L’appel de l’AFS nous invite également à questionner comment une société change et, ici, comment l’environnement et les risques contribuent ou non, et de quelle manière, à ces changements. Quelle perspective faut-il suivre, entre celles ciblant les dégradations environnementales, liée aux critiques des sociétés écocidaires, celles abordant davantage les améliorations, avec les tenants de la modernisation écologique ou du post-humanisme, ou encore d’autres voies, dont le post-colonialisme, la justice environnementale, l’écoféminisme ? Convient-il par ailleurs de circonscrire un évènement ou une situation locale à un schéma temporel et dynamique stable, comme la protection d’une zone spécifique ou l’abandon d’une substance identifiée, ou doit-on nécessairement adopter une posture plus ouverte prenant acte des interconnexions entre les phénomènes et des aléas de leur prise en charge sociale au fil du temps, comme les dossiers du nucléaire, des espèces invasives ou en voie de disparition ? Cet appel souhaite également cibler la réflexivité à l’œuvre dans l’approche sociologique de l’environnement et des risques, c’est-à-dire l’évolution même des objets d’étude, des approches et, sans doute également, de la posture du sociologue face à sa recherche. En effet il parait de plus en plus difficile de circonscrire un objet d’étude défini car l’interconnexion des thématiques environnementales, écologiques, technologiques, conduit à interroger de nouvelles thématiques globales, le climat ou la biodiversité, ou locales, comme la survenance de nouveaux risques ou d’entités imprévisibles, ou la prise en compte de nouveaux acteurs, collectifs et institutions, victimes ou promoteurs, riverains ou personnalités. Comment qualifier ces changements tant du point de vue de leur signification pour nos sociétés que de la compréhension que le chercheur peut en développer ou de la manière de faire de la sociologie ? Un autre axe de réflexion porte sur les injonctions à changer. A fortiori pour le champ de l’environnement où ces injonctions sont identifiées (écogestes, flight-shaming) ou niées (climat, pollution) – comment contribuer à objectiver ces impératifs ou ces dénégations ? Comment les qualifier et quel sens leur donner ? Que signifie par exemple la mise en avant de certains impératifs ; qui sont leurs porte-paroles et comment organisent-ils leur visibilité ? Ces questions peuvent renvoyer au thème de la violence, au moins symbolique, avec laquelle certains mouvements se mobilisent, alors même que les mobilisations environnementales semblaient davantage associées à la non-violence. Est-ce une transformation des modes d’engagement et dans quelle mesure peut-on la lier à l’urgence dont est parfois qualifié l’impératif de changements ? Nous proposons enfin d’interroger les changements au sein des champs sociologiques de l’environnement et des risques. Les activités et les rôles de ces sociologues ont-ils évolué ? Comment cet impératif de l’environnement et d’une société plus écologique impacte le travail du sociologue, comment les sociologues se positionnent face aux appels de nouvelles formes de recherches plus impliquées ou, au contraire, plus neutres ? Cet appel à communiquer reste résolument ouvert à une diversité de propositions qui devront a minima intégrer une réflexion sur le changement lato sensu afin d’alimenter la trame générale suivie pour ce congrès. Les propositions de communication (résumé sur une page, incluant titre, mots-clés, présentation synthétique du contexte du travail, de son approche méthodologique et de la conduite de la recherche, résultats principaux ou questions circonscrites, références éventuelles) sont à déposer avant le 30 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page)












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