RT40

AAC RT15/RT40 Lille 2021: Jeunesse en institution, changements attendus pour les jeunes par les institutions, quelles attentes de changements, quels objectifs ?

Au fil de l’histoire, la jeunesse est souvent représentée comme actrice du changement, que celui-ci soit perçu de manière péjorative si on se place du point de vue de l’ordre social ou positive de celui des mouvements révolutionnaires. Elle est également perçue comme une période où les jeunes traversent des changements successifs d’identité jusqu’à l’âge adulte, dans une période moratoire entre minorité et majorité faite d’expérimentations. Pour autant, pour une partie de la jeunesse, ces seuils d’âge sont loin d’être vécus en termes d’expérimentation individuelle et sont normés par les institutions qui les encadrent. Cette session qui réunit le RT jeunesse et le RT institutions questionnera la jeunesse dite institutionnalisée (Parron, Sicot, 2009) et les cadres normatifs du changement qui leur sont imposés dans un glissement sémantique provenant du monde de l’entreprise et de ses catégories gestionnaires (Lacroix, 2016). Que l’on pense à la contractualisation croissante des dispositifs, à l’approche par projet qu’elle implique ou aux normes d’« autonomie » et d’« indépendance » au cœur des référentiels d’action publique, il serait intéressant d’interroger ces notions qui engagent un jugement social sur les personnes et les situations (Dumollard, Lima, 2016) et qui ont pour effet d’exclure les jeunes qui ne « collent » pas aux attentes institutionnelles (Muniglia, Rothé, 2012) ou aux critères d’évaluation utilisés (Carayon, Mattiussi, Vuattoux, 2018).On s’interrogera alors sur les changements attendus chez les jeunes par les différents dispositifs d’aide et donc par les institutions qui les mettent en œuvre, que l’on s’intéresse au contrat jeune majeur en protection de l’enfance (Jung, 2010 ; Petit-Gats, Guimard, 2011), au RSA jeune, au Fonds d’aide aux jeunes FAJ (Lima, 2015), à la Garantie jeune (Couronné, Sarfati, 2018) dans le champ de l’insertion, ou aux dispositifs qui ciblent par exemple les jeunes migrants. Quelles inégalités ou ressources produisent-ils ? Sur quelles normes et quels discours les agents s’appuient-ils pour produire leur évaluation ? Nous travaillerons également sur la manière dont les jeunes se saisissent ou rejettent les dispositifs qui leur sont dédiés, sur les stratégies qu’ils mettent en place pour ajuster leurs récits aux attentes normatives des institutions et sur les formes de résistance qui existent. Cette session commune sera l’occasion d’aborder ces questionnements sans pour autant qu’ils ne soient exhaustifs.
Les propositions de communication sont à déposer avant le 30 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page)
 












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