RT9

AAC RT9/RT34 Lille 2021 : Les effets politiques des changements urbains

Les dernières élections municipales, fortement perturbées par l’épidémie de Covid-19, ont vu un grand nombre de villes – et notamment de capitales régionales – changer de majorité politique, au profit de listes d’appartenance ou de sensibilité écologiste (comme à Lyon, Marseille, Bordeaux, Strasbourg, Poitiers ou Besançon). Or les questions urbaines (logement, mobilités, peuplement, aménagement, etc.), remises au-devant de la scène par la crise sanitaire, semblent avoir joué un rôle décisif dans ces basculements politiques locaux. L’enjeu de cette session croisée entre le RT9 et le RT34 est d’interroger la place des dynamiques et des politiques urbaines au cours des élections municipales de 2020, depuis l’organisation de la campagne électorale jusqu’aux résultats du scrutin. Les communications pourront tout d’abord, de manière classique, étudier les liens entre les transformations du peuplement urbain et les changements de majorité électorale locale. L’évolution de la composition sociale des villes constitue l’un des prismes habituels à travers lequel est interprétée et commentée l’issue des scrutins municipaux, par exemple la victoire de têtes de liste écologistes à Marseille ou à Bordeaux en 2020. À distance des cadrages médiatiques (par exemple le succès de la catégorie de « bobos » comme clef d’explication des victoires de la gauche dans les grandes villes depuis 2001), les communications pourront interroger la place relative des dynamiques de peuplement urbain (ségrégation, gentrification, désertification, relégation, politiques de mixité sociale, etc.), mais aussi les controverses autour de cette question lors de la campagne. Dans quelle mesure le basculement politique de villes, comme Lyon et Marseille (pour la gauche) ou comme Auxerre et Perpignan (pour la droite et l’extrême droite), renvoie-t-il ou non à l’évolution de leur structure socio-spatiale ? En quoi ces changements à la tête du pouvoir municipal reflètent-ils des redistributions dans les rapports de force entre des intérêts sociaux territorialisés ? Signent-ils le succès de nouvelles coalitions ? Quel est le poids de la situation historique et politique particulière (marquée par la crise sanitaire, les crises de succession partisane, ou encore un niveau très élevé d’abstention) dans laquelle se sont déroulés ces scrutins en mars et juin 2020 ? Face aux diverses mutations urbaines et dans cette conjoncture singulière, qu’en est-il des soutiens apportés localement « En Marche », mais aussi à des entreprises concurrentes, notamment dans des territoires urbains qui lui avaient été favorables lors de précédents scrutins (nationaux et européens) ? En lien avec ce premier point, un second angle d’analyse serait d’interroger la place des enjeux urbains – comme l’envolée des prix de l’immobilier, la crise du « logement abordable », les politiques de rénovation urbaine ou de gentrification commerciale, les grands projets d’aménagement ou encore la transformation des modes de mobilité – dans ces élections municipales. Plutôt que d’opposer un « vote sur enjeux » à un « vote de classe » (influencé par les propriétés sociales des votants), les communications pourront analyser les usages sociaux et politiques de ces enjeux en questionnant : d’une part, le processus de politisation de ces enjeux urbains dans le cadre de mobilisations locales (au-dedans ou en dehors de cadres partisans, qui semblent largement s’éroder en tendance) ; d’autre part, leur inégale appropriation par les différents groupes sociaux, les effets de ces appropriations inégales sur les dynamiques de mobilisation et de participation électorale, voire sur l’issue des scrutins. L’enjeu de la session serait de faire apparaître précisément les mécanismes et opérateurs d’intermédiation par lesquels des dynamiques socio-spatiales caractéristiques produisent des effets politiques, et singulièrement des effets électoraux. Pour le dire en utilisant les catégories forgées par Daniel Gaxie et Patrick Lehingue, comment les enjeux externes deviennent-ils (ou pas) des enjeux internes du champ politique à la faveur des élections ? En retour, les comportements électoraux peuvent se révéler des points de départ fructueux pour reconsidérer finement les nuances et les mouvements de la stratification sociale urbaine. En quoi le vote peut-il être analysé comme une modalité d’occupation de l’espace et de revendication d’un droit à le façonner ? Si ces questionnements s’orientent largement vers les scrutins municipaux de 2020, des mises en relation avec des élections antérieures, ou dans d’autres pays, permettant d’apprécier la portée d’éventuels changements ou de phénomènes d’inertie, sont les bienvenues.
Comment proposer une communication ? Les propositions de communication (3000 signes maximum, espaces compris, hors bibliographie) sont à déposer jusqu'au 15 février 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page). Elles devront impérativement répondre aux normes suivantes pour faciliter l’opération d’anonymisation : Page 1 : Nom, Prénom Institution de rattachement Adresse mail de contact Page 2 : Axe(s) souhaité(s) Titre de la communication Résumé de la communication (cadre théorique et matériaux empiriques à préciser).   Les résultats seront transmis aux auteur-e-s fin mars 2021.
 












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