Appel à communication du RT14 - Sociologie des arts et de la culture
Après avoir donné à entendre, dans le cadre du congrès précédent, les résultats de recherches actuelles travaillant la question du pouvoir dans le domaine des arts et de la culture, le Réseau thématique 14 souhaite susciter une réflexion sur les catégories, en lien avec le thème général du 8èmecongrès de l’Association française de sociologie, « Classer, déclasser, reclasser ». Il se propose d’articuler les réflexions autour de plusieurs axes. Ceux-ci ne sont néanmoins pas exhaustifs : un axe « varia » pourra accueillir des propositions ne traitant pas précisément de cette question ou mettant en œuvre une autre approche de la catégorie que celles indiquées dans les axes précédents.
· Axe 1 : Des processus de catégorisation, décatégorisation, recatégorisation.
Les individus, les groupes sociaux et les institutions ne cessent de manipuler des catégories pour se définir et s’exprimer sur le monde social. Le secteur des arts et de la culture constitue un terrain d’observation privilégié pour observer ce phénomène : classification des œuvres par secteur de production et de diffusion, par genre ou par courant, segmentation des artistes par discipline et sous-discipline, par échelle de talent, de mérite ou de succès, catégorisation des publics de la culture, etc. Les catégories conditionnent les publics dans leur perception des œuvres et les producteurs et intermédiaires culturels dans la pratique de leur activité, ce qui n’empêche pas les uns et les autres de s’approprier ou de rejeter les catégories instituées, d’étendre ou de transformer leur usage, et d’inventer des catégories alternatives. Certaines catégories connaissent une trajectoire ascendante tandis que d’autres sont progressivement dépréciées, démodées, déclassées. Selon quels mécanismes sociaux s’opèrent ces opérations de (dé)catégorisation ? Au sein de quels espaces les catégories sont-elles débattues et mises en compétition ? Quels acteurs et quelles justifications sont mobilisés ? En quoi l’étude des processus de (dé)catégorisation permet-elle de mieux comprendre les logiques d’action et de réception au sein des secteurs des arts et de la culture ?
· Axe 2 : Des différences aux inégalités : catégorisations et hiérarchies.
Les catégories ne sont pas neutres. Dans la fameuse formule de Bourdieu, les « classeurs » sont « classés par leurs classements », les catégories produisent des frontières plus ou moins rigides entre les groupes sociaux, et se voient attribuer des valeurs différentes. Les catégorisations culturelles constituent par exemple l’une des principales incarnations des échelles de légitimité culturelle. Comment sont produites ces hiérarchies, et avec quels effets ? Comment les catégories culturelles évoluent-elles en retour sous le poids de cette hiérarchisation ? Quels sont les acteurs des luttes de hiérarchisation, et quelles formes prennent ces luttes ? De quelles manières les décideurs de l’action culturelle interviennent-ils dans ces luttes et comment emploient-ils ces catégories ?
· Axe 3 : Catégories savantes, catégories profanes.
Les sociologues étudient les classifications indigènes et produisent eux-mêmes des catégories, comme le font, d’ailleurs, tous les savants. Les débats scientifiques sont, en grande partie, des conflits de catégorisations, où sont en jeu les frontières des catégories, et parfois leur existence même, leur nom et leur interprétation. Enfin, les liens entre catégories savantes et catégories profanes sont étroits : d’abord, parce que les opérations de classification se font selon des mécanismes apparentés dans les deux mondes, et ensuite parce qu’il existe entre eux de nombreuses interactions. En particulier, les catégories savantes peuvent faire l’objet d’appropriations profanes (par exemple politiques), et parfois même remises en cause. A l’inverse, les catégories profanes peuvent être employées par les savants. Les genres culturels sont un bon exemple de catégorisation hybride, fabriquée à la fois par les producteurs artistiques (maisons d’édition, industrie musicale) et par les chercheurs. Dans cet axe, nous invitons des réflexions empiriques sur la fabrication des catégories savantes et profanes, ainsi que sur les interactions entre les deux.
· Axe 4 : Varia.
Le RT14 entend représenter l’actualité de la sociologie des arts et de la culture dans sa globalité. Il est donc ouvert à toutes les propositions de communication présentant des recherches inscrites dans ce champ. Les personnes qui souhaitent communiquer sont invitées à privilégier les propositions qui s’inscrivent dans les trois axes précédents, qui sont issus du thème général du congrès. Cependant, les recherches qui ne prêtent aucun angle à une approche par les catégories peuvent être présentées dans cet axe varia.
Comité scientifique et d'organisationLe comité scientifique est composé des membres du bureau du RT14 .
Le comité d’organisation est composé de : Anne Bessette, Samuel Coavoux, Rémi Deslyper, Antoine Doré, Kaoutar Harchi, Elodie Hommel, Irina Kirchberg, Tomas Legon et Emilie Saunier.
Les membres du comité scientifique ne proposent pas de communication.
Format attendu des réponses à l’appel à communication
- Auteur(s)
- Statut(s)
- Discipline(s)
- Établissement(s) et laboratoire(s) de rattachement
- Adresse(s) électronique(s)
- Titre de la communication
- N° d’axe choisi
- Résumé de la proposition : environ 3000 signes maximum, espaces compris
- Principales références bibliographiques
- Jours du Congrès auxquels l’auteur.e est disponible
Calendrier
- 15 février 2019 : date limite pour l’envoi des propositions de communication sur le site internet du congrès de l’AFS
- Mi avril 2019 : communication du résultat de la sélection après évaluation par deux membres du comité scientifique ; ouverture des inscriptions au Congrès et début de l’enregistrement en ligne de leur résumé par les communicant(e)s retenus
- 19 aout 2019 : date limite pour l’envoi des communications (25 000 signes maximum bibliographie non-incluse) au comité d’organisation (pour transmission aux discutant.e.s).
Informations importantes
Pour rappel, la participation au Congrès de l’AFS est soumise au règlement des frais d’adhésion à l’association et des frais d’inscription au Congrès auxquels aucun intervenant ne peut déroger. De plus, l’AFS ne prend pas en charge les frais de transport, ni les frais d’hébergement. Il convient donc que les candidats fassent une demande de financement auprès de leurs institutions de rattachement.