RT22

AAC RT 22 - Intersections, circulations et parcours de vie

Parcours, Intersection, mouvements

Le titre du congrès de 2023 « Intersections, circulations » invite le RT22 « Parcours de vie et dynamiques sociales » à une interrogation épistémologique sur une thématique majeure en sociologie pour appréhender ce qui fait lien, ce qui rassemble, ce qui disjoint. Le « parcours de vie » (life course) « est utilisée pour définir un paradigme scientifique multidisciplinaire qui étudie le déroulement de la vie humaine dans son extension temporelle et dans son cadrage socio-historique » (Elder, 1997). De fait le parcours de vie est un concept trait d’union (Zimmerman, 2014), en ce sens la thématique du congrès entre vraiment en résonance avec les fondamentaux du parcours de vie.

Christian Lalive d'Epinay et Dario Spini (2007) proposent la définition suivante du parcours : « Modèle de curriculum construit par la société et proposé aux individus comme principe organisateur du déroulement de leur vie. Système de normes dont découlent d’un côté des rôles d’âge, de l’autre des transitions associées à des âges typiques ; ce système, auquel répond tout un ensemble d’institutions, organise le flux de la vie humaine dans ses continuités (étapes) et dans ses discontinuités (transitions) ».

La question des parcours de vie traverse différents objets de recherche, que ce soit, sans être exhaustifs, dans le cadre de la sociologie de la déviance ou de la sociologie des professions par exemple. Le recours à la notion permet d’approcher la diversité de ce qui se joue dans les contextes sociohistoriques des parcours, tant sur le plan institutionnel que biographique.

Ainsi, la sociologie des parcours vise à « mieux comprendre et analyser le déroulement des existences au fil du temps » (Bessin, 2009). Elle s’intéresse, d’un point de vue diachronique et synchronique, aux évènements, aux ruptures et bifurcations, au cours du cycle de vie, tout en interrogeant également les continuités dans les parcours.

Nous attendons des communications qui convoquent la question des parcours d’un point de vue théorique et / ou empirique, à l’interface des intersections institutionnelles, disciplinaires. Nous proposons trois axes de réflexion :

Le parcours, un concept rassembleur

L’étude des parcours ne se limite pas à l‘étude de phénomènes individuels. Ils sont profondément imbriqués à d’autres parcours, comme le suggère le concept de « linked lives » (Elder, 1994). Le parcours d’un individu affecte et est affecté par le parcours d’autres personnes. Les parcours sont imbriqués dans des processus sociétaux plus larges et ancrés dans des contextes sociaux et historiques singuliers. En ce sens, on pourrait dire qu’il y a des générations de parcours qui partagent des histoires communes. Ainsi le parcours de vie devient un témoin de cette intersection entre mouvements globaux, contextes locaux et trajectoires individuelles.

Les individus doivent constamment naviguer, renégocier, s’adapter aux contextes. On pourra se demander comment les parcours traduisent-ils cette intersection à de multiples dimensions ? Comment le parcours, profondément rassembleur, capte-t-il et transcrit-il cet enchevêtrement entre contexte, situation et condition ?

Mouvements et circulations des parcours de vie

Les parcours de vie témoignent d’une accumulation de crises, à temporalités variables et incertaines de ruptures historiques ou temporelles, comme les guerres, les catastrophes climatiques. Des communications s’intéressant aux « rfugis de l’environnement », « co- rfugis » ou, « rfugis climatiques », autrement dit toute population contrainte de quitter son espace de vie habituel la suite d’un vnement, qui peut tre d’origine naturelle, mais qui serait aggrav, voire dclench, par l’action humaine (Cambrzy et Lassailly-Jacob, 2010), trouveront toute leur place dans cet axe. De même les réfugiés politiques ou les populations déplacées suite à la guerre en Syrie et plus récemment en Europe, en Ukraine, mais aussi les troubles politiques et la répression en Iran qui amènent à des mouvements de populations. On pourrait évoquer aussi les migrants économiques. Autant de parcours contraints, bousculés, en rupture, des parcours à l’intersection de différents espaces, territoires, des familles qui sont disjointes. Nous pourrons rendre compte dans cette session des mouvements et des ressources à l’épreuve dans ces parcours en transition. Ainsi, les familles transnationales dsignent alors les familles qui vivent en permanence ou souvent spares mais ont le sentiment de former une famille, mme par-del les frontires nationales, et pour lesquelles l’accès à des ressources et la possibilit de les mobiliser dpendent des contextes institutionnels (Merla, 2016)., pourront être considérées Nous nous intéresserons aux parcours en mouvement, en circulation des hommes et des femmes victimes climatiques, refugiées politiques et migrants économiques.

Des parcours à l’intersection des disciplines

Le parcours fait-il union entre les arènes scientifiques, politiques, administratives et militantes. Comment s’opère la circulation des savoirs et des concepts sociologiques dans d’autres espaces associatifs, économiques, politiques, militants ? Comment et par qui cette notion est-elle mobilisée ? Avec quels effets d’interprétation, de réinterprétation, d’imposition ? Comment rendre compte et analyser cette polysémie ? Son ancrage dans de multiples disciplines : sociologie, sciences de l’éducation, psychologie, sciences politiques, criminologie et bien d’autres, révèle sa malléabilité. Une force qui permet d’articuler des projets à dimension multidisciplinaire, mais qui rend une traçabilité exhaustive difficile. Qu’en est-il du dialogue avec les autres disciplines ? Le parcours constitue-t-il un socle commun entre disciplines scientifiques propices au travail en interdisciplinarité ou au contraire une notion floue mobilisée dans des sens différents selon les disciplines, sujette à des confusions ? Est-il mobilisé de la même manière dans les différentes aires géographiques ou dans des sens différents selon les traditions disciplinaires et culturelles des pays ?

Envoi des propositions de communication

Les propositions de communication, d’une taille maximale d’une page (environ 3.500 caractères, hors bibliographie), devront être déposées au format PDF avant le 31 janvier 2023 sur le site de l’AFS. Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions avant fin février 2023. Les propositions de communication indiqueront la problématique, la méthodologie et les données mobilisées, voire les principaux résultats, qui seront présentés lors du congrès. Elles comporteront les informations suivantes : Nom et prénom du/des auteur.e.s - Adresse(s) électronique(s) - Fonction(s) - Institution(s) de rattachement - La session croisée dans laquelle s’inscrit la proposition - Les mots clés (5 max.) - Une bibliographie En plus, les propositions doivent être envoyées aux deux responsables du RT22 Catherine Négroni (catherine.negroni@gmail.com) et Pierrine Robin (pierrine.robin@u-pec.fr) en précisant bien la session dans laquelle s’insère la communication.  












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