RT2

« Intersections, Circulations, Migrations »

La thématique générale du Congrès invite 1/ à ‘une analyse des circulations, de leurs organisations, de leurs acteurs et actrices, de leurs régulateurs, de leurs normes et de leurs valeurs’, 2/ à ‘une analyse des circulations d’idées et intersections des rapports sociaux’. Le RT2 Migrations, altérité et internationalisation a toujours porté l’intérêt pour ces thématiques au travers de l’analyse de phénomènes migratoires, en interrogeant les frontières disciplinaires entre sociologie et anthropologie afin de favoriser une approche des migrations ouverte aux comparaisons et attentive à l’intersectionnalité. Puis au travers des concepts de familles, transmissions et expériences, points d’observation privilégié des dynamiques de reproduction et de changement social. Enfin au travers des concepts, idées des rapports sociaux que sont le travail, les inégalités, les discriminations et résistances. C’est bien au cours de ces intersections et/ou circulations que les processus en cours se redéfinissent, ce congrès sera donc l’occasion de ré-interroger les axes de notre RT2 à la lumière des propositions d’axe suivantes. Les propositions de communications pourront donc poursuivre ces réflexions dans le cadre de l’appel général de ce congrès, en s’inscrivant dans l’un des quatre axes suivants : Axe 1 :  Familles en migrations : les TIC, un acteur des (im)mobilités et des circulations ? Responsables : Laura Odasso, SarraChaïeb, Catherine Delcroix Les mobilités et les circulations migratoires sont souvent appréhendées au prisme du franchissement des frontières géographiques et/ou administratives ; attentes, contraintes et ressources caractérisent les parcours migratoires des familles et/ou de leurs membres et définissent les possibilités d'accéder aux droits (de regroupement familial, de réunification familiale, de reconnaissance de la minorité ou de paternité, etc.) L’usage des technologies de l'information et de la communication (TIC) vient reconfigurer les frontières et leurs effets, en ce sens qu’il ouvre des possibilités de partage et de visibilisation des réalités (notamment des violences) des parcours migratoires (Diminescu, 2016), mais amène aussi à repenser les frontières entre le dicible et l’indicible par les personnes en migration que les membres de leurs familles soient proches ou lointains (Delescluse, 2022). Cette session entend explorer la place des TIC dans les dynamiques de mobilité/immobilité et dans les circulations migratoires propres à la migration familiale, ainsi que leur appréhension par le/la chercheur.e dans le domaine des migrations. Les TIC sont un facteur intégrant de nouvelles dynamiques familiales (Odasso et Geoffrion, 2023 à paraître). Plus précisément, les études migratoires ont déjà bien montré que les TIC permettent de nourrir des relations ou de faire famille à distance en "connectant la présence" ou en "médiant l'absence" (Acedera et Yeoh, 2019). Or ici nous voudrions aller plus loin pour comprendre ce que les TIC font aux liens affectifs et familiaux en migration alors que l'accès aux droits est en jeu, tant dans le pays d’installation que dans celui d’origine, voire dans les situations de transit. Les liens affectifs et les appartenances se reconfigurent au fil du parcours migratoire, les identités se renégocient dans des espaces sociaux habités par l’espoir, l’attente et l’incertitude. Les relations familiales participent au quotidien de ces trajectoires, elles sont le moteur et/ou le support de la mobilité et des circulations. Elles sont puissantes dans les situations d'immobilité (cf. Geoffrion, 2021 ; documentaire Ailleurs partout, 2021). Les TIC peuvent devenir le support de la transmission matérielle d’informations ou des documents entre parents, fratries et amis, ou/et participer d’une nouvelle présentation de soi dans des situations de détresse ou de reconstruction. De plus, via les TIC, de nouvelles formes d’aide et de solidarité se configurent, des transmissions d’informations officielles et officieuses aux nouvelles relations amicales, affectives ou de proximité participent à créer des situations “para-familiale”, des nouvelles manières de faire et de dire des rapports de confiance et de soutien. Les réseaux sociaux et les blogs peuvent aussi être des médiums pour rassembler des expériences vécues et une connaissance pratique de l’infradroit qui permet la réussite des procédures. Des associations, des réseaux d’entraide, des avocats utilisent désormais les TIC pour la co-construction des dossiers administratifs avec leurs clients et usagers (par ex. photos et échanges sur les réseaux sociaux, transmission des pièces d'identité et actes de naissance, célibat, etc.). Nous allons donc nous demander de quelles manières les personnes migrantes donnent-elles à voir ou à l’inverse éludent certains éléments de leurs parcours migratoires, de leurs situations sociales ou administratives lorsqu’elles échangent avec leurs proches ? Quels sont les effets des TIC sur la construction ou la redéfinition des liens avec les membres de la famille en migration ? Comment les contraintes à l’immobilité (notamment durant la crise du Covid 19) influent-elles sur les trajectoires administratives et le quotidien des migrant.es ? Comment les TIC deviennent-elles des supports-clés dans ces configurations ? Ce ne sont que certaines des questions que ce panel aimerait aborder avec une attention particulière aux rapports de sexe, génération, classe et racisation, et plus largement à l’intersectionnalité en articulant la place croissante et les effets des TIC dans le faire famille en migration. Axe 2 :L'impact de la pandémie de Covid-19 sur les circulations et les migrations. Responsables : Simeng Wang, Delphine Mercier et Grégory Giraudo La pandémie de Covid-19 a bouleversé le monde aux niveaux sanitaire, économique, politique et social. Cette session invite les congressistes à s’interroger sur l’impact de cette crise planétaire sur les circulations et les migrations. Les propositions peuvent s’inscrire, sans s’y limiter, dans l’un des axes de réflexions suivants : (1) ruptures et continuités de mobilités humaines (étudiants, réfugié, personnes âgées, défunts, etc.) aux échelles régionale, nationale et transnationale au temps de la pandémie ; (2) circulations de savoirs, de produits et de pratiques liés à la maladie de Covid-19 et à son contrôle : connaissances scientifiques, équipement sanitaire, vaccins, care, pratiques thérapeutiques, etc. (3) racialisation du virus, stigmate et luttes contre diverses formes de traitements différenciés Axe 3 :  Travail en migrations : les 'frontières', ré-organisation des marchés du travail et des circulations ? Responsables :  Delphine Mercier et Martin Pontier Quel rôle joue la migration dans l’internationalisation de l’économie et des marchés du travail ? Dans le cadre de cette internationalisation et des délocalisations globales, on observe depuis les années 1960 une globalisation essentiellement basée sur l’emploi massif des migrant.e.s, notamment dans les secteurs de l’automobile, de la construction navale, du bâtiment, de l’agriculture, du textile et plus récemment le secteur des services (nettoyage, care, call centers, logistique). Cette internationalisation de l’économie basée sur l’appropriation d’une main-d’œuvre migrante « complémentaire », voire « subalterne » connaît une croissance exponentielle notamment dans des contextes de crises. Dans quelle mesure la mondialisation économique et l’internationalisation des marchés du travail sont-elles aujourd’hui basées sur l’appropriation massive d’une main-d’œuvre migrante circulante ? Quels modes de gestion de la main-d’œuvre sous-tendent le recrutement de travailleu.r.se.smigran.t.e.s et comment participent-ils à produire une hiérarchisation, une circulation, une intersection des populations concernées? Comment l’organisation du travail des populations migrantes a modifié les marchés du travail régulés et les normes et les standards qui les sous-tendent ? Comment les effets de ré-organisation, re-localisation, bouleversent les marchés du travail ? Axe 4 : Migrations et racisme, circulations et intersections. Responsables : Grégory Giraudo et AlbenaTcholakova Nous proposons également de faire de l’objet « racisme » un axe de réflexion constitutif de la problématique du RT 2 « Migrations, altérité et internationalisation », notamment dans les liens entre sociologies. S’il semble plus qu’impossible de penser une sociologie des migrations en faisant l’impasse sur les différents mécanismes de domination, d’exclusion ou de violences, il paraît plus que nécessaire aujourd’hui d’entamer un réel travail de déconstruction, et de s’interroger sur la nature même des processus en action. Sans doute nous accusons d’un manque de dialogue et de liens entre une sociologie des migrations dynamique et une sociologie du racisme qui souffre encore d’un déficit de recherches empiriques, tout en se trouvant parfois noyée ou confondue avec celle des discriminations ou des inégalités. Autrement dit, il s’agit ici d’ouvrir un pan de réflexions sur l’objet « racisme », tant dans ses modes de construction que dans ses différentes expressions et manifestations envers des populations migrantes ou leurs descendant.e.s, dans les pays de départ, sur les routes migratoires ou dans les pays d’accueil. Dans ce sens, et au regard de l’appel général du congrès, nous donnerons la priorité aux propositions de communications qui s’inscrivent dans une interrogation des liens entre la sociologie des migrations et d’autres, dans l’étude de la circulation des idées et de l’intersection des rapports sociaux. Consignes de réponse à l’appel à communication Les propositions de communication prendront la forme d’un document unique comportant les éléments suivants : - Nom.s, prénom.s du/des auteur.e.s - Statut.s et institution.s de rattachement - Adresse.s mail - Titre de la communication - Résumé de la proposition (3000 signes espaces compris) - 5 mots-clés - Format Word, afin de faciliter une évaluation anonyme Les propositions de communications seront à déposer uniquement sur le site de l’AFS via la plateforme du RT 2 avant le 31 janvier 2023. La décision du comité d'organisation sera communiquée aux auteur.e.s à la fin du mois du mois de février 2023.












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