RT15

AAC Congrès de Lyon 2023 - RT15 : Rapport d’âge, intersectionnalité et circulation de la parole des jeunes

Aujourd’hui, la parole des jeunes semble de plus en plus favorisée et publicisée, bien que de manière très inégale. Le mouvement #metooinceste et des témoignages d’anciens enfants placés ont permis la libération d’une parole autour des violences familiales et institutionnelles faites aux enfants et aux jeunes. Des mouvements comme #metoo ou ceux autour de la précarité menstruelle ont fait émerger une parole de jeunes au sein du féminisme. Les journaux nationaux se font les porte-parole des étudiant-e-s en situation de grande précarité, de celles et ceux qui expriment des angoisses liées au changement climatique ou qui s’organisent pour porter une parole publique ou des actions politiques sur ces sujets… L’étude sociologique de la circulation de la parole des jeunes est ici un moyen d’interroger les rapports de domination auxquels elles et ils sont confronté-e-s. Cette session est ouverte à deux façons d’aborder ces questions. La première étudie la parole dans le cadre d’un rapport de domination lié à l’âge, qui s’incarne différemment selon la position sociale de l’individu. Dorothée Dussy a ainsi montré que les enfants victimes d’inceste apprenaient très vite à taire les violences qu’ils et elles subissent. La seconde se focalise plus particulièrement sur la circulation de la parole des jeunes appartenant à des groupes minorisés par les rapports de sexe, de classe, de race, leur sexualité ou une situation de handicap. Étudier la parole des jeunes et sa circulation implique non seulement d’interroger la socialisation à la parole, mais également les conditions d’expression et la réactualisation de certaines dispositions à parler ou non (et sous quelles formes), en particulier par des contraintes et des violences. Cela suppose aussi de tenir compte des scènes sociales sur lesquelles ces paroles peuvent émerger et être écoutées. Dès lors, plusieurs aspects pourraient être abordés, de manière non exhaustive : comment se construisent les frontières entre le dicible et le non dicible ? De quelles manières les conditions sociales nourrissent un sentiment d’(il)légitimité qui empêche de s’exprimer ? Comment la parole des jeunes est-elle reçue et par qui ? Y a-t-il des modes différenciés de réception de la parole en fonction des espaces (médiatiques, institutionnels etc.) et des scènes sociales ? En quoi la parole peut-elle être une modalité d’action et pour qui ? Qui porte la parole et/ou parle au nom des jeunes ? Étudier la parole des jeunes demande aussi de s’interroger sur celles et ceux qui la font émerger, la réceptionnent, la travaillent et/ou la font circuler. Quels rôles jouent les pairs, les membres de la famille, les professionnels qui les côtoient et/ou les prennent en charge, les élu·e·s politiques ou encore les chercheur·es ? Quels dilemmes encadrent leurs pratiques, décisions et postures, entre crainte de mettre en danger ces jeunes et volonté de porter leurs voix ? Comment les évolutions législatives en matière de droits de l’enfant, ou encore en faveur de la participation des usagers, des enfants et des familles pris en charge contribuent-elles à faire évoluer la circulation de la parole des jeunes ?   Comment envoyer votre proposition ? Directement sur le site de l'AFS, en rédigeant un court résumé de la communication et une proposition de 3000 signes maximum présentant le titre de la communication, son objet, sa méthodologie, les matériaux analysés. Selon les sessions, des textes pourront être demandés en amont pour permettre d'enrichir la discussion.












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