RT15

AAC général du RT15 - Congrès de Lyon 2023

Important : il s'agit ici de l'appel général du RT15. Pour tout envoi de proposition à l'une des sessions proposées, merci de vous rendre sur le lien de l'appel concerné.   Les recherches portant sur les jeunes ou la jeunesse décrivent à diverses échelles leurs circulations au sein d’un territoire donné ou entre territoires et bien souvent entre institutions, qu’il s’agisse des institutions de contrôle ou entre institution scolaire et institutions médico-sociales, mais aussi plus globalement au sein de l’espace social en termes de capital social ou scolaire, d’identité de genre ou de sexualités. Ces circulations donnent lieu à des analyses en termes de « carrières institutionnelles », de parcours de vie, de trajectoires, mais également à des analyses des politiques publiques de jeunesse qui balisent, favorisent ou rendent complexes ces circulations. Les communications proposées viseront à faire émerger les travaux les plus récents, fruits d’enquêtes empiriques, se situant dans l’analyse de l’expérience des circulations et/ou dans l’analyse du balisage politique, institutionnel, social des circulations. Les circulations remettent-elles en question les logiques d’homogamie sociale ? Il s’agira de saisir les terrains propices à ces circulations : passerelles entre institutions, logiques de parcours de vie marqués par des « passages obligés » et/ou par des logiques de classes favorisant des parcours scolaires puis universitaires. On pourra regarder du côté de la circulation dans les groupes de pairs à l’image des rapports de classes dans la construction et le maintien des relations amicales ou dans le choix des partenaires affectifs et sexuels, mais aussi du côté des parcours politiques ou militants, ou encore de certains choix culturels. Ces éléments d’analyse ouvriront la voie à des communications portant sur l’existence de logiques d’homogamie ou des circulations entre classes sociales, selon des règles et régulations socialement situées. Qu’en est-il pour celles et ceux qui ne circulent pas dans un contexte d’injonction à la circulation à condition d’ascension sociale à l’image des mobilités liées à l’orientation scolaire et à la formation ? Des circulations contraintes, empêchées, limitées Il s’agira aussi de comprendre ce qui contribue parfois à freiner ou à limiter les circulations : sélection sociale (et notamment scolaire), logiques de parcours qui réduisent les aspirations sociales et professionnelles, contraintes sur les corps et formes de contrôle qui rendent les circulations difficiles ou impossibles, à l’instar des situations de jeunes en migration, des jeunes objets de contrôles policiers répétés dans l’espace public, ou du double standard de genre qui tend à différencier les circulations physiques ou affectives entre filles et garçons. L’encadrement des pratiques juvéniles est une constante, tant ils et elles ont été l’objet de volontés de canalisation de leurs expressions politiques, de leurs « déviances », de leurs choix. L’analyse des pratiques des professionnel·le·s de jeunesse dans la gestion, l’accompagnement, le contrôle des circulations juvéniles est également au cœur de cet appel, y compris à travers l’analyse des politiques publiques. Quelles formes de négociations, ajustements, ou modalités d’adaptations constate-t-on du point de vue des pratiques des jeunes ? Quels enjeux relèvent davantage de l’adolescence et/ou de l’entrée dans l’âge adulte ? Rendre compte de travaux sociologiques sur la jeunesse prenant en compte les rapports sociaux à l’aune des politiques publiques et institutions La circulation, on l’aura compris, est indissociable d’une analyse qui se place à l’intersection des rapports sociaux, des politiques publiques, des institutions : si les rapports d’âges constituent en soi un enjeu dans la facilitation ou la limitation des circulations, à travers les seuils d’âge ou les formes de domination qui s’exercent entre jeunes ou entre générations, les rapports de genre, de classe, de race, ou ceux liés au handicap, à la sexualité (liste non-exhaustive) déterminent les potentialités de circulations des jeunes aux diverses échelles évoquées précédemment. Les communications proposées dans le cadre du congrès pourront enfin prendre pour objet la question des circulations dans les modalités d’appréhension sociologique de la jeunesse. Que nous apprennent de la jeunesse les recherches intersectionnelles ? Quels sont les apports des enquêtes quantitatives et des méthodes mixtes sur la jeunesse et l’émergence d’éventuelles nouvelles pratiques, comportements, représentations ? Dans la perspective de circulation des savoirs, on pourra s’intéresser à ce que produisent les recherches pluridisciplinaires sur la connaissance de la jeunesse. Nous avons choisi de construire notre appel à communication en dialogue avec d’autres réseaux thématiques (plusieurs sessions sont co-animées avec d’autres RT), là où il nous semble que la question se pose avec le plus d’acuité et d’originalité, cherchant à nouer des alliances thématiques de faire circuler les recherches portant sur les jeunes et la jeunesse. Nous appelons l’ensemble des personnes qui se reconnaissent dans cet appel à proposer des communications pour le congrès, et encourageons vivement les jeunes chercheur·e·s (doctorant·e·s notamment) à proposer des interventions issues de leurs recherches.   Sessions thématiques :    La circulation des recherches sociologiques sur la jeunesse dans les mondes académiques, politiques, médiatiques et dans ceux des enquêté·e·s La circulation des recherches en sociologie dans et hors du monde académique questionne notre discipline depuis de nombreuses années. Dans la lignée de travaux qui interrogent la place des chercheur·ses dans l’espace public et notamment dans ses relations avec les pouvoirs publics et l’espace médiatique, nous nous questionnerons « sur les conditions concrètes du déroulement de la recherche et donc la position effective que les chercheur·se·s occupent dans l’espace public, en particulier lorsqu’ils traitent de questions que d’autres acteurs cherchent à résoudre ». C’est donc moins la mise en concurrence qu’une circularité entre ces différents mondes (scientifique, médiatique, des politiques publiques et celui des enquêté·e·s) que l’on souhaite interroger. Ainsi, il s’agira de se pencher sur trois aspects :
  • La diffusion de la recherche par les chercheur·se·s dans différentes instances et son utilisation ou réappropriation par d’autres acteurs. Comment ces configurations d’acteurs ont de fait transformé les pratiques professionnelles de chercheur·e·s et les relations entre ces différents mondes, dont les frontières sont de plus en plus poreuses ? Il s’agira de voir comment ces différentes circulations transforment le/la chercheur·e mais également comment les milieux qu’il·elle traverse mobilisent les résultats scientifiques.
  • Nous questionnerons ensuite ce que produit la circulation des chercheur·se·s à travers des positions professionnelles spécifiques, comme les thèses CIFRE sur la jeunesse ou celles et ceux qui sont recruté·e·s par les collectivités territoriales à l’issue de leur thèse, la demande d’« experts du social » étant de plus en plus forte, en particulier sur le champ de la jeunesse.
  • Enfin, se pose la question de la restitution des savoirs aux enquêté·e·s qui dépasse celle du « retour aux enquêtés ». Elle n’est pas une simple diffusion publique des résultats de recherche. Il s’agira ici de voir dans cette circulation des idées le rapprochement des points de vue des enquêteur·trice·s avec ceux des enquêté·e·s par la confrontation, le conflit voire la complicité qui peut se créer lors de discussions consécutives à une enquête.
  Rapport d’âge, intersectionnalité et circulation de la parole des jeunes Aujourd’hui, la parole des jeunes semble de plus en plus favorisée et publicisée, bien que de manière très inégale. Le mouvement #metooinceste et des témoignages d’anciens enfants placés ont permis la libération d’une parole autour des violences familiales et institutionnelles faites aux enfants et aux jeunes. Des mouvements comme #metoo ou ceux autour de la précarité menstruelle ont fait émerger une parole de jeunes au sein du féminisme. Les journaux nationaux se font les porte-parole des étudiant-e-s en situation de grande précarité, de celles et ceux qui expriment des angoisses liées au changement climatique ou qui s’organisent pour porter une parole publique ou des actions politiques sur ces sujets… L’étude sociologique de la circulation de la parole des jeunes est ici un moyen d’interroger les rapports de domination auxquels elles et ils sont confronté-e-s. Cette session est ouverte à deux façons d’aborder ces questions. La première étudie la parole dans le cadre d’un rapport de domination lié à l’âge, qui s’incarne différemment selon la position sociale de l’individu. Dorothée Dussy a ainsi montré que les enfants victimes d’inceste apprenaient très vite à taire les violences qu’ils et elles subissent. La seconde se focalise plus particulièrement sur la circulation de la parole des jeunes appartenant à des groupes minorisés par les rapports de sexe, de classe, de race, leur sexualité ou une situation de handicap. Étudier la parole des jeunes et sa circulation implique non seulement d’interroger la socialisation à la parole, mais également les conditions d’expression et la réactualisation de certaines dispositions à parler ou non (et sous quelles formes), en particulier par des contraintes et des violences. Cela suppose aussi de tenir compte des scènes sociales sur lesquelles ces paroles peuvent émerger et être écoutées. Dès lors, plusieurs aspects pourraient être abordés, de manière non exhaustive : comment se construisent les frontières entre le dicible et le non dicible ? De quelles manières les conditions sociales nourrissent un sentiment d’(il)légitimité qui empêche de s’exprimer ? Comment la parole des jeunes est-elle reçue et par qui ? Y a-t-il des modes différenciés de réception de la parole en fonction des espaces (médiatiques, institutionnels etc.) et des scènes sociales ? En quoi la parole peut-elle être une modalité d’action et pour qui ? Qui porte la parole et/ou parle au nom des jeunes ? Étudier la parole des jeunes demande aussi de s’interroger sur celles et ceux qui la font émerger, la réceptionnent, la travaillent et/ou la font circuler. Quels rôles jouent les pairs, les membres de la famille, les professionnels qui les côtoient et/ou les prennent en charge, les élu·e·s politiques ou encore les chercheur·es ? Quels dilemmes encadrent leurs pratiques, décisions et postures, entre crainte de mettre en danger ces jeunes et volonté de porter leurs voix ? Comment les évolutions législatives en matière de droits de l’enfant, ou encore en faveur de la participation des usagers, des enfants et des familles pris en charge contribuent-elles à faire évoluer la circulation de la parole des jeunes ?   Session croisée avec le RT21 : Entre contestation et institutionnalisation : comment les nouvelles générations transforment les espaces de mobilisation par leur circulation militante ?  Régulièrement appréhendés sous forme d’opposition entre espace contestataire d’un côté et pouvoir décisionnel de l’autre, les mouvements engagés par les nouvelles générations sur différents terrains de lutte (climat, justice sociale, discriminations, violences policières, etc.) donnent pourtant à voir des circulations et des articulations nouvelles entre ces deux polarités. Cette session se propose d’interroger la manière dont les nouvelles générations, par le caractère labile et souple de leur engagement, peuvent être amenées à redessiner les frontières entre engagement protestataire d’un côté et formes institutionnelles de la participation de l’autre. Comment aussi les politiques publiques peuvent contribuer à brouiller certaines frontières en invitant à la table de discussions (plus que de négociations) de nouveaux types d’acteurs issus de la société civile extérieurs aux syndicats et aux partis politiques traditionnels dans le cadre de commissions, forums, conseils, avec l'objectif d'accroitre la présence de délégations de jeunes engagés et de soutenir leur participation aux discussions. Cette réflexion autour des engagements se propose d’aborder la question des espaces de mobilisation et des répertoires d’action à partir de deux entrées : des jeunes engagé·e·s et des organisations qui les accueillent. Du point de vue des jeunes militant·e·s, les engagements actuels sont fréquemment marqués par leur caractère hybride : ils s’inscrivent dans des formes non conventionnelles de la participation politique (occupation de places, actions de désobéissance civile, etc.), tout en entretenant souvent des liens avec des cadres plus conventionnels de la décision politique, voire pour certains militant·e·s en participant aux activités de partis politiques, comme adhérent·e·s ou comme élu·e·s. L’étude de certaines carrières militantes met à jour des formes de circulation entre ces deux répertoires d’action souvent mis en opposition, alors qu’ils mériteraient peut-être d’être davantage analysés à travers les transactions auxquelles ces circulations peuvent donner lieu plutôt que dans leurs clivages supposés. Ainsi se pose la question de savoir comment les jeunes générations s’organisent. Les canaux de l’entrée dans des formes d’engagement non institutionnalisées diffèrent-ils de ceux des organisations formalisées (associations, syndicats, partis) ? Qui sont les jeunes qui circulent entre des espaces plus ou moins institutionnalisés, qu’il s’agisse des collectifs, des organisations, mais également des lieux de représentation ? Dès lors, les jeunes militant·e·s sont amené·e·s à se déplacer (plus) fréquemment dans différents espaces d’engagement : au sein de différents collectifs, entre collectifs, associations, syndicats et partis politiques, mais aussi entre des formes non conventionnelles ou plus traditionnelles de l’engagement. Ainsi, comment les diverses organisations au sein desquelles les jeunes générations s’engagent se transforment-elles ? Comment contribuent-elles à mettre en lien (ou en opposition) différentes générations traversées par des cultures de l’action militante pouvant être différentes ? Observe-t-on des formes de circulation des savoirs, des expertises et des pratiques entre ces espaces militants ? Ces circulations militantes facilitent-elles la mise en relation entre différentes causes ? Enfin, la question des carrières d’engagement des jeunes tend t-elle à s’institutionnaliser au travers de nouvelles pratiques développées par les organisations qui les accueillent (formation, reconnaissance des compétences acquises, lien avec l’insertion professionnelle) ? Plus largement, cette session thématique interroge comment l’action publique cherche à institutionnaliser (ou non) une partie des engagements et de la participation des jeunes (conseil, commission, forum, plaidoyer, etc.).   Circulation des cultures juvéniles  L’objectif central de cette session sera de questionner les conditions et les effets de la circulation des cultures considérées comme juvéniles. Qu’il s’agisse des pratiques culturelles des jeunes, entre les jeunes ou entre les générations, tout en cherchant à saisir les effets de classe, d’âge, de genre, de race mais aussi de territoire (numérique ou non). Les propositions de communication pourront ainsi s’intéresser aux formes de cultures juvéniles qui circulent entre les jeunes – ou qui ne circulent pas -, et en quoi cela nous éclaire sur les rapports sociaux qui sont à l’œuvre. Au-delà, on pourra se demander quelle place prennent les médias sociaux actuels et celles des autres médias déjà existants, à l’image du rôle joué par les plateformes de streaming comme vecteur d’influence des œuvres culturelles, et dans la diffusion des cultures juvéniles. Les travaux menés sur les « influenceur·se·s » et leurs capacités à inverser ou reproduire la chaîne de la valeur de la culture, tout en participant d’une démocratisation de la culture, ou à renforcer les rapports sociaux déjà à l’œuvre hors ligne sont également pertinents ici. Il s’agira en effet de comprendre dans quelle mesure on observe des formes de continuité ou de ruptures dans les pratiques en et hors ligne. Au sein du « village monde », les cultures se diffusent, se rencontrent et s’influencent sans cesse sans pour autant remettre en question les rapports sociaux. Les jeunes, peut être davantage que les autres catégories d’âge, participent de ce phénomène en tant qu’émetteur·trice·s de ces cultures tout en étant, par la même occasion, celles et ceux qui vont les recevoir et s’en imprégner. Dans ce contexte de globalisation, voire de glocalisation, quelles formes de cultures jeunes se diffusent de part et d’autre de la planète ? Avons-nous davantage affaire à des transferts de formes culturelles « douces » ou « dures » ? Autrement dit, certaines cultures juvéniles sont-elles plus ou moins facilement transférables que d’autres et donc plus ou moins appropriables et réappropriables par la suite par les groupes sociaux qui les reçoivent ? Il sera également possible d’analyser de plus près les éventuelles formes de domination qui s’imposent dans ces transferts de cultures afin de vérifier si certaines sont plus dominantes et plus légitimes que d’autres à s’imposer auprès des jeunes… Analyser la circulation des cultures juvéniles à la lumière des rapports de classe, de genre, d’âge et de « race » permettra la discussion autour des transferts culturels et d’éclairer les effets des rapports sociaux sur les pratiques et représentations. On pourra aussi s’interroger sur la circulation des cultures par des individus dont les capitaux économiques, culturels etc. sont a priori moins favorisés, ainsi que la circulation entre les pays. Qu’en est-il aujourd’hui des conditions de possibilité de maintien des liens (pratiques) avec la culture d’origine mais aussi qu’en est-il des formes de réappropriation de cultures étrangères, lointaines, qui peuvent faire sens dans un espace social dominé ? Ici, les réflexions et les travaux réalisés sur la circulation des cultures juvéniles dans une dimension transnationale et intergénérationnelle auront aussi toute leur place.   Session croisée avec les RT4 et 25 : Circulations des jeunes entre institutions Du fait de situations spécifiques (ruptures scolaires, situation de handicap, maltraitances au sein de la famille, carences éducatives, difficultés d’insertion, problèmes de santé, exil) et/ou de l’organisation des systèmes scolaire, social, sanitaire ou même judiciaire, une partie de la jeunesse est amenée à côtoyer, de manière répétée, successivement et parfois de manière simultanée, différentes institutions. Au fil de leurs parcours scolaires puis d’étude ou d’insertion, de leurs parcours résidentiels, de leurs suivis de santé, les jeunes se déplacent d’un rendez-vous institutionnel à l’autre, changent de catégorie administrative ou de statut, se trouvent dans des situations d’incertitude, voire de prise en étau institutionnelle : encore scolarisé·e·s (parfois dans des filières ségréguées) mais par ailleurs suivi·e·s en psychiatrie pour des troubles mentaux, fréquentant une mission locale mais passant un temps par les institutions judiciaires, étudiant·e·s-jeunes parents et suivi·e·s de près par la protection maternelle et infantile, suivi·e·s par l’aide sociale à l’enfance en tant que mineur·e·s non accompagné·e·s puis écarté·e·s du système de prise en charge… Parfois renvoyé·e·s d’une institution à une autre par des seuils d’âge, des évènements divers ou par des effets d’offre institutionnelle, leurs identités se trouvent ainsi à l’intersection de diverses formes d’identification institutionnelle. Ainsi, les formes de catégorisation ou d’étiquetage qui s’appliquent à la population jeune, alternent, se juxtaposent voire s’entrechoquent. Il y a notamment lieu d’étudier les termes et catégories, partagées ou non, utilisées pour désigner et penser ces jeunes dans ces différentes institutions, leurs circulations, leurs origines. Si ces circulations entre institutions, ces juxtapositions de catégorisations ou d’assignations à des dispositifs spécifiques, sont le plus souvent analysées concernant une jeunesse reléguée, aux marges des parcours scolaires puis d’insertion les plus légitimes, elles peuvent également permettre de penser certains parcours de jeunes d’autres milieux sociaux pris dans des contextes spécifiques à leur classe sociale, leur genre, leur origine ethnique, leur religion ou leur couleur de peau" ? Nous proposons dès lors de nous pencher sur les circulations, (dé)placements et/ou (ré)orientations des jeunes pris·e·s en charge, ou encore sur les ruptures dans leurs parcours. Nous proposons d’aborder cet objet autour de deux axes :
  • L’analyse des circulations de jeunes entre institutions et au sein même d’une institution du point de vue des organisations et des pratiques professionnelles et bénévoles. Quels sont les enjeux institutionnels, socio-économiques, politiques liés à ces déplacements ? Comment s’articulent les différentes politiques de jeunesse dans les parcours des jeunes et quels sont les enjeux d’une telle articulation du point de vue des acteurs et/ou des chercheurs ? Dans quelle mesure les professionnel·le·s et les bénévoles sont-ils/elles amené·e·s à « fabriquer » ces déplacements ? Comment et quand prennent-ils/elles la décision de déplacer les jeunes d’une institution à l’autre et ainsi de les faire circuler ?
  • L’analyse des effets de ces circulations sur les jeunes, sur leurs conditions de vie (scolarisation, hébergement/logement, rapport au travail et à l’emploi, relations qu’ils/elles tissent avec leurs familles et leurs pairs, santé, mobilité) et sur leurs trajectoires. Comment les jeunes vivent-ils/elles leurs divers étiquetages institutionnels ? Comment composent-ils/elles avec la diversité d’acteurs rencontrés, avec la complexité et la plus ou moins grande cohérence des politiques publiques qui les ciblent ?  Dans quelle mesure ces circulations leur permettent-elles ou non de « s’en sortir » ?  Comment vivent-ils/elles les sorties d’accompagnement ? Comment leur rapport à l’emploi et au travail se construisent-ils en lien avec les différents dispositifs et institutions qui les ciblent ? Cet axe sera l’occasion de rendre compte de l’expérience de ces circulations par les jeunes et les représentations qu’ils ou elles en ont.
  Comment envoyer votre proposition ? Directement sur le site de l'AFS, en rédigeant un court résumé de la communication et une proposition de 3000 signes maximum présentant le titre de la communication, son objet, sa méthodologie, les matériaux analysés. Selon les sessions, des textes pourront être demandés en amont pour permettre d'enrichir la discussion.   Bibliographie indicative  Allouch A., (2022), Les nouvelles portes des grandes écoles, Paris, PUF. Amsellem-Mainguy Y., Coquard B., (2022) « « En avoir ou pas »: Ressources sociales des jeunes ruraux en contexte de crise sanitaire ». in Jeunesses. D’une crise à l’autre Chapitre 8. Paris: Presses de Sciences Po, pp. 165-178. Amsellem-Mainguy Y., Vuattoux A. (2018), Enquêter sur la jeunesse. Outils, pratiques d'enquête, analyses, Paris, Armand Colin. Amsellem-Mainguy Y., Vuattoux A. (2020), Les Jeunes, la Sexualité et Internet, Paris, Les périgrines, 224 p. Appadurai, A. (2005). 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Le traitement sanitaire de l’adolescence confrontée à la justice : une approche intersectionnelle. Sciences sociales et santé, 37, 5-29 Vuattoux, A. (2021). Adolescences sous contrôle : Genre, race, classe et âge au tribunal pour enfants. Presses de Sciences Po












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