Le dixième congrès de l’Association française de sociologie invite les chercheur·se·s présentant leurs travaux à s’interroger sur les formes de circulation des individus, des idées, des savoirs, des normes et les modalités d’intersection des espaces dans lesquels ces circulations se déploient.

1. Circulation des sportif·ve·s

Interroger les circulations invite à se pencher sur les personnes qui se déplacent, franchissent ou redéfinissent des frontières. Il s'agira de s'interroger sur les influences mutuelles entre les pratiques physiques/sportives et les mobilités sociales et/ou géographiques des individus. Sont considéré·e·s ici comme sportif·ve·s des individus s'adonnant à une ou plusieurs activités physiques à des fins récréatives, de loisirs ou à visée compétitive. On pourra par exemple se demander quel rôle peut jouer le sport dans la trajectoire des « transfuges de classe », ou encore s'interroger sur les liens dynamiques entre les mobilités quotidiennes ou résidentielles et les pratiques physiques et sportives des individus.

Cela appelle aussi à interroger les obstacles qui peuvent entraver partiellement voire totalement la mobilité (qu'elle soit contrainte, restreinte, empêchée, etc.) et plus largement la capacité ou l’incapacité des individus à circuler.  Par exemple, les effets de la pandémie peuvent être discutés dans tous les domaines ayant trait à l'activité physique, qui ont subi de manière plus ou moins forte les restrictions de circulation imposées par un contexte sanitaire particulièrement incertain. Un autre exemple pourrait être celui des circulations contraintes comme les migrations, et le rôle du sport dans le pays d'accueil, ainsi que les migrations sportives dans une économie du sport mondialisée.

2. Circulation des idées et des savoirs

Interroger les circulations, c’est également se questionner sur la façon dont les idées et les savoirs se transmettent. A titre d’exemple, des innovations technologiques conçues au sein de différents domaines d'expertise affluent dans les arènes sportives au moyen d’adaptations et de réappropriations. Cela se vérifie notamment dans le cadre de la préparation physique. Il s’agirait alors de questionner les déterminants de ces circulations, les réseaux sur lesquels elles s’appuient, et les facteurs de leur (in)succès. De façon plus réflexive, on peut aussi se questionner sur la circulation des savoirs sociologiques dans la société, dès lors qu’il s’agit de répondre à une « demande sociale ». Qu’est-ce qui se joue à l’intersection du monde académique et des arènes politiques quand le ou la sociologue du sport devient un·e « expert·e » ?

Des réflexions peuvent aussi être menées sur les manières dont les savoirs préalables sur le monde sportif étudié peuvent influencer les chercheur·se·s dans leur démarche d'enquête. Ces savoirs préalables peuvent contribuer à saisir en profondeur les logiques sociales d'un univers sportif, en particulier dans les approches ethnographiques. Plus prosaïquement, ces savoirs peuvent aussi se traduire en connaissances ou en réseaux relationnels pour faciliter l'ouverture d'un terrain. Cette dimension semble induire plus largement des questions relatives au rapport des chercheur·se·s à leur objet. Elle peut aussi être l'occasion de questionner la place du corps ou des savoir-faire (sportifs ou non) comme outils de connaissance ou comme prérequis à l'enquête.

La circulation des savoirs s’accompagne aussi parfois d’une circulation des normes, par exemple dans le cas de systèmes de régulation sociaux et/ou sanitaires (notamment les normes corporelles pour ne citer que celles-ci). En ce sens les propositions de communications s'intéressant à la circulation des normes ou des standards pourront constituer une entrée particulièrement heuristique.

3. Intersections avec les autres disciplines

Enfin, on peut interroger notre propre discipline au filtre des formes de circulation entre des espaces, notamment disciplinaires, et de leurs intersections. Les appels fréquents, voire les injonctions, à l’interdisciplinarité interrogent sur les conditions de sa mise en œuvre. Quelle place pour la sociologie (notamment du sport et de l'activité physique) dans des cadres interdisciplinaires ? Quels avantages peuvent en tirer les chercheur·se·s et/ou les commanditaires ? Quel en est le coût ? Il s'agit également de questionner la circulation des idées et des concepts (du savoir scientifique au savoir vulgarisé), leur mobilisation et leur opérationnalité. Comment se popularisent les concepts, les analyses et les techniques du/de la sociologue, en dehors de la sociologie ? Quel rôle peut tenir la sociologie du sport dans des projets de recherche interdisciplinaires ou pluridisciplinaires ?

 

Les pistes ici mentionnées ne sont évidemment pas exhaustives, ni restrictives. Toutes les communications manifestant l’ambition de questionner le sport et/ou les activités physiques sous l'angle des circulations des individus, des idées, des savoirs, des normes, des valeurs et/ou les formes d’intersection entre les espaces géographiques et/ou sociaux sont les bienvenues.

  Un appel croisé avec le RT 19 (sociologie de la santé) est également proposé. Intitulé "L'activité physique à l'intersection des mondes sociaux du sport et de la santé", Cet appel croisé figure dans la liste des appels à communication sur la ligne du RT19. Voici le lien vers l'appel croisé : AXE RT19 x RT31 : L'activité physique à l'intersection des mondes sociaux du sport et de la santé      

Les propositions de communication sont à déposer au plus tard le 31 janvier sur le site internet de l’AFS.

Le format attendu des propositions est de 3 000 signes maximum, comprenant :

– le titre,

– l’objet de recherche,

– le ou les dispositifs méthodologiques mobilisés,

– les principaux résultats,

– le ou les axes visés dans l’appel à communication ci-dessus (ou de mentionner si la proposition est hors axes).

Les propositions seront sélectionnées de manière anonymisée. Pour répondre à cet appel à communication, merci de vous connecter sur le site https://afs-socio.fr/appels-a-communications/