Les socialisations « horizontales » : dynamiques de groupe et rapports sociaux

  La plupart des socialisations étudiées prennent pour objet des rapports verticaux : parents-enfants, maître-élève, institution-membre. L’objectif de cette session croisée est d'interroger des situations a priori moins hiérarchiques, celles des socialisations entre membres de même statut, soit des socialisations “horizontales”. Dans la littérature, cette expression renvoie la plupart du temps à des recherches sur les socialisations entre enfants ou adolescents du même âge. Ici, nous invitons à des communications qui explorent ces socialisations “horizontales” et entre “pairs” à l’âge adulte - c’est-à-dire entre collègues, entre ami·es, entre voisin·es, entre militant·es, entre membres d’une même association, d’une même institution religieuse, etc. Les communications devront interroger concrètement la supposée “horizontalité” de ces socialisations, en examinant les manières dont les rapports de pouvoir viennent s’insérer dans les relations entre les membres du groupe et façonner les dispositions. Quelles transformations, conversions ou renforcements des dispositions opèrent entre individus ayant, a priori, le même statut ? Y-a-t-il un retour en force des propriétés sociales telles que la classe, le genre et/ou la race dans ce type de situation ? Nous invitons les communicant·es à analyser les hiérarchies informelles au sein des groupes, pour mieux comprendre la force et la (les?) direction(s) des socialisations entre pairs, au regard des propriétés sociales des membres, mais aussi selon les « cultures de groupe » et les enjeux valorisés en son sein. En somme, dans ces groupes, qui socialise qui, et comment ? Cette session sera aussi l’occasion de réfléchir à l’articulation entre institutions et groupes de pairs : peut-on distinguer le rôle socialisateur du groupe indépendamment de l’institution ? Quelle est la « force » socialisatrice des groupes de pairs qui ne seraient pas adossés à une organisation particulière (les voisin·es ou les ami·es, par exemple) ? Il s’agit d’interroger, plus fondamentalement, ce qui est de l’ordre de la socialisation dans les dynamiques de groupe et les manières de les saisir par l’enquête. Peut-on distinguer chez les individus des pratiques et des discours qui seraient le produit d’une véritable socialisation secondaire, ou ne peut-on repérer que des éléments qui tiendraient à de la « pression » de groupe ? À partir de matériaux empiriques et d’analyses de pratiques concrètes, les communications pourront ainsi décortiquer les socialisations au sein des groupes ou pourront, par exemple, analyser ce qui reste des pratiques suscitées par le groupe une fois qu’on en est parti. Les propositions doivent faire 2 500 signes maximum et sont à déposer avant le 31/01/2023 sur le site de l’AFS (https://afs-socio.fr/rt/rt5/ ou https://afs-socio.fr/rt/rt50/). Elles doivent inclure, outre le titre de la communication, vos nom(s), rattachement(s) institutionnel(s) et adresse(s) électronique(s).