RT50

AAC RT50 Congrès de Lyon 2023

  Le RT50 Socialisations a été créé au congrès de 2015. Il regroupe des sociologues travaillant sur différentes thématiques (éducation, sport, santé, sexualité, culture, médias, travail, espace, etc.) qui ont en commun de s’intéresser aux processus d’incorporation de dispositions, que ceux-ci concernent l’enfance (socialisation primaire) ou les autres âges de la vie (socialisation secondaire). En 2023, le RT50 « Socialisations » saisit le thème du congrès « Intersections, circulations » pour proposer trois axes de travail. Il rejoint également le RT5 « Classes, inégalités, fragmentations » pour une session croisée (voir l'AAC RT5-RT50).  

Axe 1 : Qu’est-ce qui circule dans les processus de socialisation ?

Un premier axe de travail est consacré à ce qui circule lors de la socialisation. Il invite à prêter attention à ce qui est transmis et intériorisé tout au long de la vie des individus, dans les différents cadres, institutions et espaces que les un·es et les autres traversent durant l’enfance, l’adolescence, l’âge adulte et la vieillesse. Cette perspective invite non seulement à prendre pour objet le(s) contenu(s) variable(s) des socialisations, la manière dont ils s’articulent, se combinent ou entrent en conflit à l’intérieur de chacun·e, mais également la manière dont ces différences affectent les individus, leurs dispositions et leurs trajectoires. Envisager la socialisation comme la circulation de normes, de pratiques et de dispositions ne peut être dissocié de l’étude de ses conditions de possibilité. Quelles pratiques socialisatrices et quels contextes institutionnels rendent la transmission effective ? Symétriquement, une attention pourra être portée aux obstacles (économiques, symboliques, pratiques, etc.) à la circulation. La légitimité différentielle des instances socialisatrices pourra ainsi être questionnée, de même que les conditions de réception, voire d’acceptation, du contenu de la socialisation par l’agent·e socialisé·e. La question de la circulation ne se limite toutefois pas à l’analyse du contenu des socialisations. Elle invite également à interroger le(s) sens des socialisations. Si, traditionnellement, la sociologie s’est plutôt intéressée aux socialisations unilatérales et hiérarchiques, d’une instance socialisatrice vers un·e agent·e socialisé·e (adulte ou parent vers enfant, institution surplombante vers individu…), qu’en est-il des cas où cette distinction ne va pas de soi ? Les socialisations se font-elles toujours dans un sens unique de circulation ? Plus généralement, la question de l’identification – émique ou étique – de l’instance socialisatrice et de l’agent·e socialisé·e pourra être posée. Une attention pourra ainsi être portée aux socialisations à double sens et à rebours (où des agent·es a priori socialisateur·trices sont elles et eux-mêmes socialisé·es par les agent·es a priori socialisé·es). Qu’est-ce que ces circulations nous disent sur les modalités de la socialisation et comment les saisir du point de vue de la recherche ?  

Axe 2 : Ce que les mobilités, circulations et déplacements font à la socialisation (et vice versa) 

Un deuxième axe s’intéresse plus particulièrement aux socialisations en situation de circulation ou de mobilité. Il peut s’agir ici de mobilité sociale au sein de rapports sociaux de classe, de genre ou encore d’âge (c’est-à-dire des situations d’ascension ou de déclassement social, de déplacements individuels dans l’espace du genre, de changement d’orientation sexuelle comme des transitions de genre/sexe, ou encore de déplacements entre classes d’âge), mais également de mobilité géographique (comme par exemple les migrations internationales ou changements de lieux de résidence). Dans les deux cas, la situation de déplacement, de circulation entre rapports sociaux ou entre contextes, implique des effets sur les socialisations : comment les différentes mobilités agissent-elles sur les dispositions des individus ? Transforment-elles nécessairement les savoirs, savoir-faire et savoir-être acquis antérieurement ? Le cas échéant, lesquels et dans quelle mesure ? Le répertoire dispositionnel des un·es et des autres se diversifie-t-il mécaniquement ? Dans quelle(s) condition(s) ? Avec quelle(s) conséquence(s) sur les styles de vie et les trajectoires biographiques, sociales et affectives des individus selon leurs propriétés sociales ?  En un mot, cela revient à se demander empiriquement si et à quel point le déplacement lui-même a des effets socialisateurs. Cet axe invite également à interroger les conditions sociales qui permettent les mobilités sociales ou géographiques. Qu’est-ce qui, dans les dispositions des individus, permettrait de rendre compte de leur transition de genre, de leur changement d’orientation sexuelle, de leur mobilité géographique ou de leur trajectoire (inter- ou intra-générationnelle) d'ascension ou de déclassement social ?  

Axe 3 : Comment saisir empiriquement les processus de socialisation (dans une approche intersectionnelle) ? 

Le troisième et dernier axe, enfin, s’intéresse à la manière dont l’étude de la socialisation permet de saisir et d’analyser, à la fois théoriquement et méthodologiquement, l’articulation et l’imbrication des rapports sociaux. Les communications attendues pourront évoquer les apports d’une approche en termes de socialisation pour étudier, comprendre et rendre compte de la (re)production des différents rapports sociaux (de sexe, d’âge, de classe, de race, etc.) et de leurs conséquences sur les trajectoires et styles de vie des individus. Qu’est-ce que l’étude de la socialisation permet de dire de la fabrication conjointe de ces rapports sociaux, de leur fonctionnement et des mécanismes permettant de les légitimer et de rendre invisibles leurs effets ? D'autres communications pourront  aborder les enjeux méthodologiques spécifiques posés par une approche attentive aux processus de socialisation (dans une perspective intersectionnelle). Comment saisir le poids (respectif) de la position de genre, de classe, de race, d’âge, dans l’incorporation d’un goût, d’une pratique, d’une norme, à partir d’entretiens, d’observations ethnographiques ou d’archives ? Est-il possible de mettre en lumière des processus de socialisation à partir de données quantitatives ? Peut-on mettre en avant l’articulation des rapports sociaux et leurs effets inégaux sur la formation des dispositions individuelles dans le temps et à travers les contextes historiques ? À l’affirmative, comment ? À partir de quelle(s) modélisation(s) ? L’appui sur des données ou matériaux empiriques (originaux) est particulièrement valorisé dans cet axe.  

Propositions des communications attendues pour le RT50

Les communications attendues devront s’inscrire dans (au moins) l’un des axes mentionnés ci-dessus. Tous les domaines d’études et situations de circulation seront les bienvenus. Les communications devront s’appuyer sur un matériau empirique original dont elles présenteront les modalités de production et d’analyse. Pour les sessions (dont les thématiques découleront des propositions retenues), le RT50 entend privilégier les communications longues (25 minutes) afin de laisser le temps de la présentation et de la discussion. Il procédera donc à une sélection fondée sur les critères énoncés ci-dessous :
  • Pertinence de la proposition par rapport à la thématique du RT50 et à l’appel ;
  • Qualité et rigueur de la présentation des matériaux ;
  • Originalité et intérêt scientifique de la proposition.
 

Envoi des propositions de communication

Les propositions de communication, d’une taille maximale de 2 500 signes (espaces compris), devront mentionner les informations suivantes :
  • Nom et prénom de la/des auteur·es
  • Adresse(s) électronique(s)
  • Fonction(s)
  • Discipline(s)
  • Institution(s) de rattachement
  • Le cas échéant, session croisée dans laquelle s’inscrit la proposition
Les propositions de communication sont à déposer avant le 30 janvier 2023 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page). La décision du comité d'organisation sera communiquée aux auteur·es mi-mars  

Comité scientifique et d’organisation : le bureau du RT 50

Boris ATTENCOURT, Amélie BEAUMONT, Julien BERTRAND, Sylvain BORDIEC, Abigail BOURGUIGNON, Hugo BREANT, Solène BRUN,  Joanie CAYOUETTE-REMBLIERE, Aziza CHIHI, Marion CLERC, Martine COURT, Muriel DARMON, Sophie DENAVE, Kevin DITER, Noé FOUILLAND, Cyriac GOUSSET, Mélanie GUILLAUME, Gaële HENRI-PANABIERE, Simon KECHICHIAN,  Joël LAILLIER,  Maxime LEMAITRE, Gaspard LION, Camille MASCLET, Clémence MICHOUX, Fabienne MONTMASSON-MICHEL, Hélène OEHMICHEN, Ana PORTILLA,  Fanny RENARD, Alexandre ROBERT, Maricel RODRIGUEZ BLANCO, Rémi SINTHON.  












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