L’appel à contributions couvre l’ensemble du champ thématique du réseau et entre en résonance avec le questionnement général du congrès « Environnement(s) et inégalités ». Pour ce congrès, les propositions de communication pourront s’inscrire dans l’un des trois axes suivants :
- Vieillesses et vieillissements entre parcours de vie et environnements
Depuis ses premiers pas, la sociologie de la vieillesse et du vieillissement a exploré une diversité de pratiques et d’expériences qui définissent cette étape du parcours de vie. Au cœur de nos sociétés de longévité, ces expériences ont fréquemment été expliquées en fonction des « parcours de vie », ceux-ci étant essentiellement captés à partir de récits et biographies individuelles. L’influence des configurations familiales, notamment autour de la prise en charge des fragilités, ou les rapports entre « proches aidants » et professionnels du
care, sont une première manière de situer ces biographies dans des environnements sociaux. Une seconde entrée s’est focalisée sur le « chez soi » en reliant ses dimensions matérielles, relationnelles, sensibles, etc. Jusqu’à présent, les spécificités et l’influence, potentielles ou réelles, des environnements au sens d’espace naturel ou au sens des catégorisations spatiales (typologies de territoires, systèmes territoriaux ; spécificités des « lieux ») ont été moins étudiées.
Partant d’une diversité d’échelle d’analyse de l’environnement (le domicile, le quartier, le périmètre urbain, le pays, l’espace supranational), ce premier axe invite à décrire et comprendre les traductions de l’environnement dans le champ thématique de la vieillesse et du vieillissement. La pluralité des types d’environnements (spatial, social, matériel, politique, professionnel, etc.) ouvre également un ensemble de perspectives venant souligner la richesse des travaux en la matière. En quoi ces différentes formes d’environnement se croisent-elles (ou non) ? Et lors de l’avancée en âge, ces différentes formes d’environnement présentent-elles certaines spécificités ? En quoi viennent-elles renforcer ou empêcher des formes d’inégalités sociales liées à l’âge ou apparaissant au moment de cette étape du parcours de vie ?
L’approche par les parcours de vie et les expériences individuelles intègre une pluralité de variables individuelles et contextuelles. Si les sociologies de la vieillesse et du vieillissement française et francophone se sont saisies de l’analyse au prisme du genre et ont su renouveler celle des classes sociales, comment les approches intersectionnelles prennent-elles appui ou réfutent-elles la variable environnementale ? L’espace, le lieu ou le territoire sont-ils conçus comme réceptacles, amplificateurs, révélateurs voir producteurs d’inégalités sociales et sociologiques ? Enfin, les perspectives générationnelles laissent-elles voir des rapports entre générations marqués par des dynamiques environnementales au sens large ?
- Modes de vie et changement climatique
Lorsque les modes de vie et de consommation sont étudiés, la génération peut être un indicateur. Dans ce cadre, les populations plus âgées peuvent être considérées comme responsables des situations contemporaines. Ces accusations sont-elles sociologiquement fondées ? Comment la sociologie du vieillissement questionne-t-elle les croisements entre transition démographique et climatique ? L’action publique prend-elle en considération ces croisement et si oui comment ?
Sur le plan de l’analyse sociologique, la variable générationnelle fait-elle apparaitre des enjeux ou des rapports particuliers entre les générations face aux changements climatiques ? Ou, à l’inverse, l’hypothèse d’inégalités intergénérationnelles en la matière n’est-elle pas le reflet d’autres inégalités, non indexées sur la notion de génération ? Derrière les rapports entre les générations, saisis au prisme du changement climatique, voit-on plutôt se dessiner des rapports intragénérationnels ? En quoi le dérèglement climatique produit des effets socialement différenciés selon la position des individus dans le cycle de vie ? Des effets socialement différenciés au sein d’une même génération, et pas seulement entre générations ? Si la question des modes de vie peut être reliée à celle des mobilisations, que nous apprennent les mouvements sociaux et les mobilisations politiques, à l’instar des « grands-parents pour le climat » ? Le « pouvoir gris » a-t-il verdi ? Enfin, si les phénomènes climatiques se déclinent sur l’ensemble de la surface terrestre, observe-t-on des modes de vie et des mobilisations sociales et politiques des personnes âgées et retraitées culturellement différentes ou variable d’un pays ou d’une région à l’autre ?
- Action publique et vieillissement à l’ère de l’anthropocène
Si certaines disciplines scientifiques et certains acteurs sociaux espèrent trouver dans les sciences sociales des réponses sur les changements désirables pour la société à l’ère de l’anthropocène, peut-on identifier des apports à la connaissance ou des apports dans le rapport de la connaissance à l’action, au sein de la sociologie de la vieillesse et du vieillissement ? Comment, par exemple, les communautés scientifiques qui étudient les risques naturels liés aux changements climatiques (épisodes de canicule, inondations, élévation du niveau des mers, tempêtes à répétition et de puissance accrues, etc.) prennent-elles en compte et s’appuient-elles sur les travaux sur la longévité ? Comment l’action publique organisant la gestion des crises liés aux aléas climatiques intègre-t-elle les populations plus âgées dans ses plans d’action et de prévention ? Au cœur des innovations ou des expérimentations sociales qui cherchent à transformer les comportements sociaux, comment les questions de la vieillesse sont-elles traitées ?
Suite à la canicule de 2003, la mise en œuvre de politiques publiques de « lutte contre l’isolement » a pu illustrer une forme de sidération face à un phénomène invisibilisé, mais relativement court et balisé dans le temps. Des politiques impliquant le temps long (politiques de rénovation énergétique, expérimentations autour des ilots de chaleurs, changement dans les formes d’habitat, etc.) font-elles une place aux publics plus âgés ? Au niveau de la discipline sociologique, comment les enquêtes sur l’isolement des victimes plus âgées des vagues de chaleur des années 2000, ont-elles irrigué la connaissance sociologique en général ?
Au niveau organisationnel de l’action publique, comment les prises en charge sociales et sanitaires tiennent-elles compte du changement climatique ? Les « politiques de l’autonomie » liées à l’âge, sont-elles impactées par le changement climatique ? Celui-ci vient-il modifier les pratiques professionnelles du
care ? Enfin, si nos sociétés sont marquées par la longévité, et si le changement climatique s’inscrit également dans la durée, est-ce que ces deux phénomènes peuvent-ils entrer en « résonance » et nous faire voir des formes de « résonance », au sens d’Hartmut Rosa ?
Dans la mesure du possible, nous encourageons les communicant e s à se positionner sur l’un de ces questionnements.
Comme lors des précédentes éditions, le RT7 envisage d’organiser ses séances
selon plusieurs formats : format congrès « classique » (communications de 20’, puis discussion générale) ; format de type « table ronde » (exposés courts de 15’, puis discussion initiée par un.e discutant.e, les textes ayant préalablement été envoyés aux participants).
Nouveauté pour l’édition toulousaine et sous le signe de la frugalité et de la résonnance ( !), le RT7 proposera une séance ouverte autour d’un « déjeuner sur l’herbe » (le dernier jour, le « déjeuner sur l’herbe » de l’AFS signifie quant à lui une distribution de sandwichs afin d’assurer les trajets de retour vers le reste de la France).
Au-delà des chercheur.e.s en sociologie, cet appel à communications est
ouvert aux étudiant.e.s de 3ème cycle ainsi qu’
aux sociologues exerçant dans les milieux professionnels hors académiques et qui développent une analyse réflexive fondée sur leur pratique professionnelle.
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Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être
financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être
exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.
L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
* Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
* Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
* Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
Calendrier
- 15 janvier 2025 : date limite d’envoi des propositions de communication (1 à 2 pages) sur le site de l’AFS
- Début mars 2025: retours aux auteurs des propositions acceptées
- Début avril 2025: publication du programme de communications du RT
- Mi-avril : 2025: ouverture des inscriptions sur le site de l’AFS
- Mi-juin 2025 : envoi des communications écrites sous la forme de textes complets (10 pages minimum, 15 pages maximum hors références bibliographiques) ou d’un support de communication au coordinateur.trice de chaque séance.
Pour toute question, vous pouvez vous adresser à Anne-Bérénice Simzac (
ab.simzac@gmail.com) ou Thibauld Moulaert (
thibauld.moulaert@univ-grenoble-alpes.fr)