RT40

Institutions et Environnements

Congrès de l’AFS 2025 – Toulouse

Appel à communication du RT 40

 « Institutions et environnements »

 Le RT 40 de l’AFS a pour objectif de développer une conceptualisation de la notion d’institution dans une perspective de sociologie générale et comparative. Telle que nous l’entendons, la sociologie des institutions se présente comme transversale par rapport à différentes sociologies spécialisées basées sur les découpages de la vie sociale (telles que la sociologie de la famille, la sociologie de l’éducation, la sociologie du travail social). Cette approche vise à analyser les manières dont les rapports politiques au sens large du terme instituent les rapports sociaux à travers la prise en charge d’enjeux sociétaux. Dans le cadre de l’AAC général du Congrès de l’AFS à Toulouse, le RT 40 propose 2 axes de communication.   Axe 1 : Les effets des environnements institués sur les individus et les inégalités Il s’agit ici de se saisir de la notion d’environnement au sens large. Pris dans une acception pragmatique le terme d’environnement ne désigne rien de particulier en tant que tel, mais évoque une relation, celle d’un individu vivant avec le monde qui l’entoure : « Opérateur réflexif, environnement désigne un complexe d’éléments avec lequel cet individu est dans une relation non spécifiée […] Celle-ci peut s’entendre comme qualification réciproque des éléments qui la constituent, comme interaction ouverte » (Lionel Charles (2007) « Pragmatisme et environnement ». In Jacques Lolive & Olivier Soubeyran, L’émergence des cosmos-politiques. La découverte). Cet axe propose d’analyser la manière dont les institutions problématisent cette notion, en cherchant notamment à concevoir des environnements par exemple d’apprentissage, de travail, de rencontre, de circulation, à visées capacitante, de surveillance ou de contrôle, etc. Comment les caractéristiques sensibles, cognitives, relationnelles, spatio-temporelles de ces environnements institutionnels visent-elles à susciter le développement d’une relation particulière de l’individu à l’institution au regard de finalités spécifiques ? Corrélativement, ces environnements pourront être examinés dans la perspective des individus, en étudiant les manières d’être au monde développées réflexivement par ces derniers en interaction avec des environnements institutionnels ou sociaux spécifiques.  A titre d’exemples, pourront être étudiés les environnements professionnels visant à susciter la concurrence et la compétition, les environnements scolaires, formatifs, policiers, judiciaires, etc. destinés à accroître l’autonomie et les capacités des usager·es, à favoriser leur bien-être ou leurs apprentissages, à produire du contrôle et de la surveillance. Dans cet axe (en écho à l’appel général du Congrès) pourront également être analysés des environnements institutionnels émanant des politiques de transition écologique. Il s’agirait d’étudier les manières dont différentes institutions publiques (au sens donné à ce terme dans le RT 40) participent, par de multiples voies, de l’institution de cette doxa écologique : comment, dans leur diversité, contribuent-elles à l’élaboration, à la diffusion, à la déclinaison, à la traduction pratique des discours et dispositifs publics en faveur du développement durable, de l’éco-citoyenneté, du respect de la biodiversité, de la transition écologique, etc. ? Comment et jusqu’à quel point parviennent-elles à enrôler leurs publics-cibles (qu’il s’agisse d’acteur·rices ordinaires comme des « habitant·es » ou d’organisations comme des entreprises) ? Pour quels effets attendus, non-voulus voire pervers sur les pratiques, pensées, styles de vie des individus et des collectifs ? Autour de cette dernière question on pourra en particulier s’intéresser au fait que les individus ne se réduisent pas à leur statut de publics cibles et peuvent réinventer le mandat institutionnel, y résister ou encore « faire-sans » les normes environnementales instituées. Enfin, des communications pourront analyser comment ces environnements institués produisent des effets inédits sur les inégalités de classe, de race, de genre etc. (qu’il s’agisse de la production, de la reproduction, de l’atténuation, de l’augmentation ou encore de la transformation de ces dernières).   Axe 2. Enquête sur les nouveaux processus d’institution des rapports entre humains et non-humains Prolongeant la proposition de l’appel à communications général du Congrès d’engager une réflexion sur les rapports sociaux à la Nature, nous suggérons aux chercheurs et chercheuses intéressé.e.s de proposer des communications portant sur les processus d’institution sociale des individus impliquant des non-humains. On pense à ce que les rapports aux animaux mais aussi aux végétaux (voire aux minéraux) font aux humains. Il peut s’agir de l’animal de compagnie, de loisirs ou de celui qu’on mange (ou que l’on ne mange pas). Il peut s’agir du végétal qui fait partie de notre sentier de vie quotidien, de celui indissociable d’une pratique spécialisée (activités sportives outdoor, pratiques professionnelles…), de celui que l’on consomme ou de celui qui disparaît de notre environnement, etc. Comment ces différents rapports (incarnés, sensibles ou au contraire instrumentés) à l’animal ou au végétal (ou au minéral) instituent, là encore, certains individus, selon des modalités diverses ? Comment ces environnements associant l’humain, l’animal et/ou le végétal (et/ou le minéral) font-ils « tenir debout » l’individu en faisant office de support, d’étayage, et ce sur différents modes que nous proposons d’explorer : ce peut être sur un mode « compagne » (cf. D. Haraway), affectif et existentiel bien sûr ; mais aussi sur un mode thérapeutique (comment et jusqu’à quel point les thérapies assistées par l’animal ou les thérapies forestières (shinrin-yoku) ou encore la lithothérapie « refont » exister la personne ?) ; sur un mode militant (en quoi l’engagement dans des mouvements collectifs de défense de la cause animale ou de biotopes institue à nouveaux frais l’individu concerné ?) ; ou encore sur un mode ascétique (comment le fait de se donner librement une règle (sociale) de non-prédation à l’égard de ces non-humains participe de l’institution du soi ?). On pense aux façons dont la redéfinition de ce qu’est la Nature à partir de traditions de pensée non-occidentales (ou minoritaires dans l’histoire des idées occidentales) peut être une source de renouvellement de l’institution des identités des individus contemporains à travers des pratiques spirituelles, corporelles, alimentaires, etc. On peut aussi penser aux façons dont les environnements numériques et les dernières évolutions de l’intelligence artificielle (à travers les usages ordinaires qu’en font les individus) instituent (au sens de « faire exister ») des subjectivités, des manières de raisonner, d’interagir, des ethos, des styles de vie qu’il s’agit de décrire dans toute leur épaisseur et au-delà des discours des entrepreneur·es de morale. D’autres propositions d’investigation empirique autour de cette problématique de l’axe 2 seront bien sûr les bienvenues.   Modalités de soumission des propositions de communication Les propositions de communication (1 page, environ 3.500 caractères, bibliographie et espaces compris) doivent être déposées sur le site de l’AFS, avant le 15 janvier 2025. Elles seront examinées par les membres du bureau qui reviendront vers vous dans le courant du mois de février 2025. Les propositions de communication indiqueront la problématique, la méthodologie et les données mobilisées, voire les principaux résultats, qui seront présentés lors du congrès. Elles indiqueront aussi l’axe (1 ou 2) dans lequel la communication est envisagée. Elles comporteront également le nom, le statut, l’affiliation et les coordonnées de leurs auteur·e·s.  
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