Co-organisée par le RT 34 et le RT 19, cette session propose d’interroger la façon dont la désectorisation croissante des enjeux de santé et la reconfiguration des politiques chargées de les gouverner modifient le rapport aux normes biomédicales et sanitaires comme la relation aux institutions qui les prescrivent. Elle s’inscrit pour cela dans une perspective de dialogue entre sociologie politique, sociologie de la santé et
sciences and technology studies (STS).
Le premier axe portera sur les modalités de construction et de reconfiguration des politiques de santé prises dans leur diversité (biomédecine, santé publique, santé environnementale, santé animale, sécurité sanitaire des aliments et des médicaments…).
À un premier niveau, on pourra interroger le périmètre et les échelles de ces politiques de santé. Si les dynamiques de médicalisation des problèmes sociaux ont été amplement documentées par les sociologues, il n’en va pas de même pour les dynamiques de sanitarisation qui semblent s’étendre à un ensemble infini de sujets : logement, alimentation, activité physique, environnement, transports, âges de la vie… Mais ce cadrage sanitaire et les acteurs qui le portent se heurtent à d’autres types de cadrages (environnemental, policier, agricole…) et à d’autres échelles de gouvernement qui peuvent en limiter la portée.
À un deuxième niveau, on s’intéressera à la place des acteurs dans le design des politiques de santé. Si les professionnels de santé et les experts biomédicaux revendiquent une place centrale dans ces politiques, ils doivent souvent composer avec de nombreux autres acteurs situés à d’autres échelles ou issus d’autres mondes sociaux, politiques ou économiques et qui entendent également faire prévaloir leurs intérêts et leurs représentations dans le design de ces politiques.
Enfin, à un troisième niveau, on pourra analyser les instruments des politiques de santé. Alors que ces politiques se sont historiquement construites autour de la définition et de l’application de standards et de normes, elles semblent donner une place croissante aux savoirs et aux instruments des sciences comportementales, en faisant des individus la cible principale de l’action publique au détriment des organisations et des dynamiques collectives. Présenté comme un gage d’efficacité, le recours à ces “nouveaux” instruments modifie fortement la logique de gouvernement et mérite d’être investigué.
Le second axe de cette session s’intéressera à la question des effets des politiques de santé. Les crises récentes, tout comme le changement d’échelles des politiques et la renégociation des frontières avec d’autres secteurs (environnementaux, économiques, agricoles), nous invitent à questionner à nouveaux frais la réception des prescriptions des pouvoirs publics en matière de santé de la part de leurs multiples destinataires (professionnels de santé, opérateurs économiques, populations cibles, etc.). Des normes d’organisation du travail aux attentes de « bonne conduite » (vaccination, gestes préventifs, (auto)médication mesurée), il s’agit d’éclairer les ressorts des formes individuelles et collectives de résistances et/ou de conformation à partir d’investigations empiriques dépassant le tropisme évaluatif centré sur la mesure de « l’efficacité » des politiques menées.
Dans cette perspective, ce second axe invite plus largement à approfondir la compréhension des relations entre rapport au politique et rapports ordinaires à la biomédecine. Au croisement de deux champs de recherche encore largement cloisonnés, il s’agit de saisir dans quelle mesure les expériences de santé au sens large (maladies, consultations, exposition aux savoirs biomédicaux et leurs controverses, etc.) participent de la socialisation politique des individus dans ses différentes dimensions (rapport au champ politique, rapport à l’État et à ses représentant·es). En retour, il s’agit d’interroger les processus de (dé)politisation des enjeux médico-scientifiques sur un
continuum allant des lectures « profanes » qu’en ont les individus dans leur quotidien aux mobilisations collectives qui investissent l’espace public dans un contexte de transformation numérique des répertoires d’action.
Modalités de soumission
Les propositions de communication de 3 500 signes maximum devront préciser les éléments suivants :
- Nom, prénom du(des) auteur.e(s)
- Rattachements institutionnels
- Courriel de contact
- Sous-axe souhaité
- Titre de la communication
Calendrier
Vendredi 17 janvier à 23 h 59 : dépôt des propositions de communication sur la page du RT 34
Mars 2025 : réponse du RT 34
8-11 juillet 2025 : congrès de l'AFS à Toulouse
Informations pratiques
Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.
L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
* Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
* Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
* Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.