Écologies populaires : quelles conditions d’émergence, de structuration, d’existence ?
L'écologie populaire - une écologie appropriée, pensée et mise en œuvre depuis les classes populaires et les populations en situation de domination - fait l'objet d'une attention académique renouvelée. Les préoccupations environnementales ou écologiques, portées et définies au sein des « nouvelles couches moyennes » ou de la « petite bourgeoisie nouvelle » depuis le tournant des années 1960, puis appropriées progressivement par les classes dominantes, seraient principalement construites à distance des mondes populaires. En effet, l'institutionnalisation des enjeux environnementaux, que ce soit en contexte occidental ou dans le Sud global, est monopolisée par une partie des classes dominantes qui redéfinissent la question écologique afin de la rendre compatible avec la préservation, sinon le renforcement, de leurs positions et intérêts.
Or, les préoccupations et mobilisations environnementales sont loin d’être étrangères aux classes populaires. En témoignent en France hexagonale les baromètres annuels de l’Ademe, les convergences « jaunes et vertes » entre mouvements écologistes et groupes locaux de Gilets Jaunes, les cahiers de doléances dépouillés à la suite du mouvement, ou des mobilisations locales enracinées dans des fractions populaires comme le Front des mères ou l’ouverture de l’école populaire de Banlieues climat. Au-delà de l'hexagone, ce sont les mobilisations pour l’accès à l’eau et à la terre, pour la protection des semences autochtones et des formes de consommation alternatives, ou encore les liens entre communautés populaires urbaines et rurales qui témoignent de l’existence d’une écologie qui se construit en tension avec l’écologie dominante.
Où situer les formes d’écologies populaires, à l’intersection des rapports sociaux de race, de sexe, de classe ? Peut-on parler d’écologie populaire à l’endroit de pratiques de solidarité ou d’assistance à destination de catégories précaires, ou encore des pratiques de subsistance et de frugalité indépendamment des processus de politisation dans lesquelles elles sont (ou non) prises ? Les pratiques d’écologie populaire sont-elles susceptibles de reproduire des formes de distinction et d’exclusion au sein des classes populaires ? Quels rapports entre les écologies populaires et les acteurs dominants qui se veulent les soutiens des écologies populaires (institutions publiques, ONG…) ? Quelles formes de circulation des écologies populaires à échelle internationale et à partir de quelles échelles (local, national, transnational) ?
L’appel propose de rassembler des communications à forte assise empirique portant sur différentes mobilisations, pratiques, récits, qui échappent ou s'opposent aux cadrages dominants de l'écologie, ce dans une diversité de contextes géographiques, sociaux, temporels, afin d’explorer les conditions d’émergence, de structuration et d’existence des écologies populaires.
Modalités de soumissions
Les propositions de communication de 3 500 signes maximum devront préciser les éléments suivants :
- Nom, prénom du(des) auteur.e(s)
- Rattachements institutionnels
- Courriel de contact
- Sous-axe souhaité
- Titre de la communication
Calendrier
Vendredi 17 janvier à 23 h 59 : dépôt des propositions de communication sur la page du RT 34
Mars 2025 : réponse du RT 34
8-11 juillet 2025 : congrès de l'AFS à Toulouse
Informations pratiques
Pour participer au Congrès, il faudra adhérer à l’AFS et s’acquitter de droits d’inscription. Lors du précédent Congrès de 2023, l’adhésion s’élevait à 41€ pour les non-titulaires et 103€ pour les titulaires ; l’inscription au Congrès à 61€ pour les non-titulaires et 152€ pour les titulaires. Les tarifs pour le Congrès de Toulouse seront légèrement plus élevés (inflation). Les collègues non-titulaires qui ne peuvent être financé.es par leur laboratoire pourront, sur présentation de dossier, être exonéré.es des droits d’inscription et bénéficier d’une aide pour le transport et le logement. La procédure pour la demande d’exonération des droits d’inscription sera précisée plus tard.
L’accès au Congrès se veut le plus inclusif possible :
* Des dispositifs de lutte contre les violences sexistes et sexuelles seront mis en place.
* Si vous avez besoin de services d’accompagnement en raison d’une situation de handicap, vous pourrez le signaler dans le cas où votre communication est retenue. Le comité d’organisation mettra tout en œuvre pour essayer de répondre à vos demandes.
* Si vous avez besoin de services de crèche pendant le Congrès vous pourrez le signaler au moment de l’inscription. Le comité local essayera de proposer un mode de garde.
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