- Comment les femmes perçoivent-elles l’impact de l’inceste sur leur vie conjugale et sexuelle à l’âge adulte ?
- Quelles inégalités structurent leur vulnérabilité face à la répétition des violences subies à l’âge adulte ?
Cette communication analyse le rôle joué par les réécritures des scripts pénétratifs dans la construction de masculinités trans non hétérosexuelles différenciées et hiérarchisées, en s’appuyant sur une méthodologie qualitative (enquête par entretiens). Les pratiques sexuelles peuvent être étudiées comme des pratiques de genre par lesquelles on se situe tout en attribuant une position relative aux autres au sein de l’espace social hiérarchisé du genre (Trachman, 2018). De par leurs charges symboliques fortes — association de la pénétration anale à l’homosexualité, de la pénétration insertive à la virilité et réceptive à la féminité (Vörös, 2020) — les scripts sexuels (Gagnon, 1999) pénétratifs mobilisés dans les rapports sexuels situent les individus à la fois dans les rapports entre masculinité et féminité, mais aussi entre masculinités hégémonique, subordonnées et marginalisées (Connell, 2014). On souhaite montrer que ces pratiques de genre sont informées et contraintes par les ressources dont disposent les individus selon leur position dans les rapports de genre d’une part, mais aussi dans d’autres rapports sociaux (classe, race). Comment les réécritures de ces scripts au cours des transitions — pensées comme des mobilités de genre (Beaubatie, 2021) — permettent-elles aux personnes transmasculines non hétérosexuelles de se positionner à distance à la fois de la féminité et de la masculinité hétérosexuelles, dans des modalités différenciées selon les trajectoires sociales individuelles ? Étudier les pratiques sexuelles comme des pratiques de genre permet aussi de révéler les injonctions parfois violentes exercées sur les personnes transmasculines, et leur différenciation selon les assignations de genre et de race des intéressés. On montre en particulier que les injonctions à la pénétration vaginale réceptive et à la pénétration insertive s’inscrivent dans des dynamiques d’assignation à des positions subordonnées et/ou marginalisées au sein des masculinités non hétérosexuelles. Elles contribuent par là à faire des rapports sexuels un terrain de co-construction de masculinités non hétérosexuelles inégalement subordonnées et marginalisées.
Cette communication porte sur le rôle d’Homosexualités et socialismes (HES) dans l’inscription du mariage et de l’homoparentalité à l’agenda socialiste entre 2004 et 2013. Situé à l’intersection de l’espace des mouvements sociaux et du champ politique partisan, l’analyse de leur action illustre la manière dont ont circulé les revendications en faveur des droits conjugaux et parentaux des gays et des lesbiennes entre différents espaces sociaux. Plus largement, elle montre la manière dont a été construite la cause homoparentale en France, à bas bruit et sans mouvement social d’ampleur, le succès relativement rapide de celle-ci tenant au caractère multisectoriel de mobilisations feutrées, portées par des individus ou des groupes souvent situés aux frontières de plusieurs champs.
Andrea Zanotti – doctorant andrea.zanotti@sorbonne-nouvelle.fr IRMÉCCEN (Université Sorbonne Nouvelle – France) CEG (Université de Lausanne – Suisse)