RT25

AAC RT25 Lille 2021

La question du changement gagne à être traitée en distinguant les branches d’activités, les types d’organisations (entreprises, associations, institutions publiques), la nature du travail ou les conditions d’emploi. Nous proposons d’aborder cet objet en nous intéressant tant à ce qui change qu’à ce qui se perpétue, tant aux différences qu’aux convergences dans ce qui change. Cela soulève de nombreuses questions : qu’est-ce qui change vraiment au-delà des discours ? Quelles sont aussi les continuités des phénomènes anciens ? Quels changements individuels et quels changements collectifs peut-on observer dans le travail, l’emploi et le fonctionnement des organisations ? Nous proposons de considérer le changement comme multidimensionnel et laissons aux communicants une grande latitude dans les enquêtes et analyses qu’ils présenteront en rapport avec ces questionnements.

Le travail et l’emploi aux prises avec les changements socio-économiques

Le premier axe s’intéresse à la façon dont les grandes mutations du capitalisme contemporain ont changé et changent le travail, l’emploi et les organisations. Les communications pourront ainsi traiter de l’avènement du capitalisme de plateforme, et de ses effets transformateurs des conditions de travail et d’emploi, comme de l’évolution de la nature des rapports de subordination au travail au sein du capitalisme mondialisé et financiarisé. Elles pourront également interroger la manière dont les nouvelles technologies modifient le rapport au temps et à l’espace des travailleurs·euses, ainsi que les frontières travail/hors-travail, professionnel/privé. Enfin, elles pourront analyser en quoi la crise écologique et la crise sanitaire en cours bouleversent les mondes du travail, tant au niveau de l’emploi (déstabilisation de certains secteurs d’activité), des manières de produire (moins énergivores, plus propres, plus locales), que des modes d’engagement au travail (plus éthique, plus responsable, plus humaniste…).

Rhétoriques et réalités du changement

Ce deuxième axe se centre sur les rapports entre les discours sur le changement (l’innovation, la réflexivité, l’adaptabilité) et les changements effectivement observables dans le travail et l’emploi. Cet axe propose d’analyser les injonctions au changement social (et leurs effets) pour des secteurs en mutation dans l’industrie (ateliers et bureaux, y compris d’ingénierie) ou le secteur tertiaire de masse (banque, assurances, etc.). Comment opèrent les « réorganisations permanentes », sources de déstabilisation collective ? Que sait-on aussi des reconversions individuelles ? Qu’en est-il de la dimension idéologique et/ou performative des rhétoriques auxquelles sont soumis les travailleurs de différents secteurs, métiers et qualifications ?

Mobilisations offensives et défensives au défi des changements

Les travailleurs ne sont pas passifs au regard des changements socio-économiques et organisationnels. Des contestations individuelles et collectives, syndicales ou non, existent. Par-delà les sempiternels refrains sur la « résistance au changement », cette session cherchera à appréhender la portée de ces mobilisations : qu’est-ce qui les déclenche ? Quelles formes prennent-elles ? Que visent-elles ? À quels obstacles se heurtent-elles, en termes de sanctions hiérarchiques ou de difficultés à s’auto-organiser ? Quels changements récusent-elles, quels changements promeuvent-elles ? Cette session interrogera les conditions de possibilité de changements qui ne soient pas seulement défensifs. Face aux mutations régressives présentées comme inéluctables, quels changements « progressistes » sont possibles ou en cours ?

Comment change et que fait changer la sociologie du travail et de l’emploi ?

Cet appel intègre, comme pour toutes nos rencontres, un axe réflexif sur nos pratiques professionnelles, dans deux directions. Nous pourrons d’une part aborder les permanences et les changements (glissements, abandons, renouvellements...) de paradigmes, de concepts utilisés et d’objets traités dans notre champ de recherche. On pourra aussi interroger les raisons de ces permanences ou de ces changements. Nous questionnerons d’autre part la façon dont est reçue la sociologie du travail, de l’emploi et des organisations par les différents acteurs individuels et collectifs concernés ? Y a-t-il place pour une « sociologie publique » ? Nos travaux contribuent-ils à transformer - et comment - les mondes que nous étudions ?

Vers une numérisation du travail et des relations professionnelles. Session croisée avec le RT18 Relations professionnelles

L’évolution est également technologique avec la poursuite de ce que certain.es nomment la « numérisation » du travail. Dans ce sens, les évolutions du droit du travail ont été justifiées par la volonté de « construire les bases d’un nouveau modèle social à l’ère du numérique » (titre III de la Loi n° 2016-1088 du 8 août 2016 relative au travail, à la modernisation du dialogue social et à la sécurisation des parcours professionnels). Le « droit à la déconnexion » ou le télétravail constituent ainsi par exemple de « nouveaux » objets de la négociation collective, d’autant plus dans le contexte de la pandémie mondiale qui a impliqué un passage massif en télétravail, sans que l’on mesure bien ses effets sur les travailleur·ses et sur les collectifs de travail. Il convient alors d’interroger autant ce que cette « numérisation » du travail fait aux travailleur·ses que la manière dont elle transforme les objets de régulation, les manières de dialoguer et de consulter, poussant les organisations collectives à davantage avoir recours au numérique : usage des réseaux sociaux, développement de plateformes d’assistance numérique, lancement de consultations électroniques, etc. Ces usages peuvent conduire à transformer et à renouveler les liens qu’entretiennent élu·es, adhérent·es, militant·es et travailleur·ses. Cette session propose d’étudier la régulation des changements technologiques et leur utilisation par les organisations collectives, en prenant en compte ce que ces transformations font au travail, aux travailleur·ses et aux régulations du travail. Ces questionnements sont particulièrement féconds pour étudier les rapports de genres et les rapports sociaux de sexe. Quel est l’impact du télétravail pour les femmes ayant majoritairement en charge le travail domestique ? Comment cela s’exprime ? Quelles sont leurs revendications spécifiques ? Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.

Continuités et changements des modalités de l'insertion professionnelle des jeunes en France. Session croisée avec les RT5 Classes, inégalités, fragmentations et RT 15 Jeunesse

Depuis les années 1970, les difficultés d'insertion des jeunes se sont accrues. Si ces bouleversements affectent structurellement l’ensemble des nouveaux entrants sur le marché du travail, certaines jeunesses, en particulier celles issues des classes populaires, les subissent plus directement. Ainsi, les inégalités entre générations, amplifiées par les crises économiques qui ont ponctué ces cinquante dernières années, ne doivent pas invisibiliser celles qui se jouent au sein d’une même classe d’âge. Elles ne doivent pas non plus masquer le désavantage de certaines cohortes, récentes, au gré des effets des crises. Cette session commune aux RT 5, 15 et 25 se propose ainsi de questionner les modalités d’insertion professionnelle des jeunes dans un contexte de crises économique et sanitaire persistantes. Dans quelle mesure les conditions d’insertion professionnelle des jeunes se transforment ? Qu’est-ce que le « changement », en tant qu’injonction managériale et politique, fait à leurs pratiques ainsi qu’à celles de leur entourage familial et professionnel ? Comment jouent, s’accentuent et/ou se recomposent les inégalités de classe, de genre, d’origines ethnoraciales et géographiques ou encore d’âge ? Une place sera accordée aux recherches qui s’intéressent aux effets des crises récentes – sociales, économiques et sanitaires – sur les conditions d’entrée des jeunes sur le marché du travail, diplômés ou non. Nous proposerons deux axes : 1. Les transformations des capacités d’adaptation au monde du travail et les effets de l’injonction à travailler son « employabilité » de façon de plus en plus précoce. 2. Les mutations des conditions d’accès à l’emploi et des conditions de travail à la sortie des études, en contexte de tertiarisation, d’ « ubérisation », de précarisation et de valorisation d’entrepreneuriat. Pour ce thème, les propositions de communication sont à déposer sur la pape dédiée à cette session croisée.   Les propositions de communication sont à déposer sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page) Les propositions de communications (3500-4000 signes) sont à envoyer à Dominique Glaymann (dominique.glaymann@univ-evry.fr) d’ici au 11 janvier 2021. Elles devront traiter directement du thème, présenter clairement la nature des matériaux sur lesquels s’étaye la démonstration, et indiquer explicitement l’axe de l’appel dans lequel elles s’inscrivent.  

Calendrier

- Lundi 11 janvier 2021 : date limite d’envoi des propositions. - Lundi 08 Février 2021 : réponses du RT 25 aux propositions ; pré-programmation des sessions. - Lundi 10 mai 2021 : envoi des textes des communications (40 000 signes, bibliographie comprise).












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