La sociologie des réseaux sociaux au cœur des changements

S’inscrivant dans la thématique générale du congrès de 2021 de l’Association Française de Sociologie, le réseau thématique 26 « Réseaux sociaux » regroupera les communications utilisant l’analyse des réseaux sociaux et/ou ses concepts pour traiter la thématique « Changer ? ». Dans cette session, tant méthodologique qu’empirique, nous accueillerons des présentations qui, soit utilisent les méthodes et les approches de l’analyse de réseaux sociaux (réseaux égocentrés, réseaux complets ou chaînes relationnelles), soit s’intéressent aux réseaux ou relations sociales en tant qu'objet fondamental de recherche. Les approches quantitatives, qualitatives, et mixtes sont ainsi toutes autant les bienvenues. Nous proposons aux contributeurs/trices de réfléchir à partir des axes thématiques suivants :

1)  Les rapports entre changements et réseaux sociaux

Les rapports entre réseaux sociaux et changement sont depuis longtemps étudiés par les sociologues. Qu’il s’agisse de saisir les réseaux dans leur dynamique, considérant que ceux-ci changent au fil du temps et selon les niveaux d’analyse, qu’il s’agit de comprendre le rôle des relations sociales ou des structures relationnelles dans le changement des représentations, des pratiques, des organisations ou des mondes sociaux, la question des dynamiques sociales et temporelles est au cœur de nombreux travaux de recherche et vient interroger les objets et les méthodes des chercheurs. Un défi permanent est de saisir la notion de « temps » et d’ « échelle » et d’inclure de manière adéquate la temporalité et les dynamiques sociales dans les travaux en sociologie des réseaux sociaux. Comment les sociologues des réseaux sociaux peuvent-ils saisir les interactions complexes, les processus, les temporalités et explorer non seulement les modèles de changement, mais aussi les freins et leviers au changement et les significations des dynamiques temporelles et sociales afin de mieux connaître le monde social ? Les communications pourront s’attacher à décrire les dynamiques des relations sociales, à montrer comment les liens sociaux sont affaiblis, perdus ou maintenus au fil du temps et comment leur contenu et leur signification peuvent changer. Elles pourront aussi porter sur les dynamiques des réseaux, sur la description des inerties et évolutions des structures relationnelles, à des échelles individuelles, collectives ou multiniveaux. Elles pourront montrer comment les temporalités des relations sociales ou des réseaux s’articulent avec d’autres processus ou facteurs sociaux, avec l’apparition d’évènements brusques ou de changements latents. D’autres communications pourront aborder la question du rôle des réseaux dans le changement. En quoi les réseaux et les relations limitent-ils ou contribuent-ils au changement des individus, de leurs pratiques et représentations, des organisations au sein desquels ils agissent, des mondes sociaux au sein desquelles ils sont insérés ? Comment les pratiques sociales sont-elles affectées par les relations ou par la place des individus et des organisations collectives dans les réseaux ? Comment les relations et les structures relationnelles impactent-elles les parcours de vie, les trajectoires collectives, la modification ou l’inertie des sphères d’activités ? Comment les dynamiques socio-économiques s’appuient-elles sur les relations sociales et l’encastrement des individus ou des organisations dans les réseaux, mais aussi comment s’en détachent-elles ? Quelle est la teneur de ce qui circule dans les réseaux et comment ce qui y circule affecte-t-il le monde social ?

2)  Les outils d’analyse pour étudier la dynamique des relations

Saisir les dynamiques relationnelles et réticulaires nécessite de déployer des méthodes d’analyses et des cadres conceptuels. Les chercheurs en analyse de réseaux ont développé des outils et des notions pour saisir la structure des réseaux égocentrés ou complets : intermédiarité, centralité, clusters, trous structuraux, triades… Ils savent décrire finement les relations sociales : force des liens, homophilie, polyvalence… Ils savent enfin suivre les ressources qui se diffusent à travers les réseaux en formant des chaînes relationnelles. Les communications pourront ainsi s’attacher à montrer dans quelle mesure les outils, notions et indicateurs propres à l’analyse de réseaux permettent de saisir les changements des réseaux et des relations ou l’impact des réseaux et des relations sur les changements sociaux. De plus, l’apparition de nouveaux outils liés aux développements de l’informatique et l’émergence de nouvelles sources de données peuvent affecter la manière d’étudier le monde social. Comment la multiplication des données numériques, l’avènement du « big data », la numérisation des activités sociales (notamment des activités de sociabilité sur les réseaux sociaux numériques) changent-ils la manière d’appréhender les notions de réseaux et de relations sociales ? Les communications pourront aborder les défis méthodologiques et conceptuels qu’attendent les sociologues des réseaux dans un monde qui change et qui devient notamment de plus en plus numérique. Toutes les thématiques de recherches mettant la focale sur l’étude des relations ou de leur structure sont bienvenues même si elles ne traitent pas ces deux axes frontalement. Les communications en langue anglaise sont également acceptées.

3) Sessions croisées

Trois sessions croisées seront également organisées (se référer aux appels à communication correspondants) : - avec le RT22 « Parcours de vie et dynamiques sociales » sur la page dédiée à cette session croisée. - avec le RT29 « Sciences et techniques en société » sur la page dédiée à cette session croisée. - avec le RT42 « Sociologie des élites » sur la page dédiée à cette session croisée.   Envoi des propositions de communication : Les propositions de communication, d’une taille maximale d’une page (environ 3.500 caractères, hors bibliographie), devront être déposées au format PDF avant le 30 janvier 2021 sur le site de l’AFS (voir en bas de cette page). Les auteurs seront notifiés des résultats de la sélection des propositions avant fin de mars 2021. Chaque proposition doit mentionner les informations suivantes : - Nom et prénom du/des auteur.e.s - Adresse(s) électronique(s) - Fonction(s) - Institution(s) de rattachement - La session croisée dans laquelle s’inscrit la proposition - Les mots clés (5 max.) - Une biographie

Comité d’organisation :

Grégori Akermann (gregori.akermann@inra.fr) Renáta Hosnedlová (renata.hosnedlova@gmail.com)