RT50

Appel à communications du RT 50, Socialisations

Pour le congrès de l’Association française de sociologie en 2019, le RT 50, Socialisations, organise quatre sessions propres et deux sessions croisées. Les premières fourniront l’occasion d’aborder la socialisation au prisme des enjeux touchant aux activités et pratiques de classement, dans la ligne du thème du congrès « Classer, déclasser, reclasser ». S’y ajoutent deux sessions croisées, l’une avec le RT 4 , Sociologie de l’éducation et de la formation, dédiée aux socialisations enfantines, l’autre avec le RT 28, Recherches en sciences sociales sur la sexualité, consacrée aux socialisations à la sexualité autant qu'à la sexualité comme cadre socialisateur (se reporter aux appels spécifiques à ces deux sessions croisées).

Comme le souligne l’appel général du congrès, l’activité de classement et de catégorisation est à la fois une activité ordinaire, institutionnelle et scientifique. Elle peut être saisie à des échelles différentes, depuis les interactions interpersonnelles jusqu’aux relations entre groupes sociaux, et elle est intriquée aux processus de hiérarchisation sociale. Le RT 50 en appelle à des communications qui couvrent ces différentes facettes des actes de classement dans une perspective de sociologie de la socialisation. L’intériorisation des classements et de leurs logiques pourra être explorée par les communicantes et communicants principalement à travers deux axes principaux : l’un portant sur les agents confrontés à ces opérations de classement, l’autre sur ceux qui en sont à l’origine.

Premièrement, la thématique du congrès invite à prendre pour objet les effets socialisateurs des opérations de classement, des catégorisations de différentes sortes, en se situant du côté de celles et ceux qui reçoivent ces classements ou en sont directement l'objet. Il s’agit dès lors de ne pas en rester aux effets sociaux des classements sur les parcours, situations et chances d’accès, mais de se pencher sur l’intériorisation de manières de voir ou de dispositions induites par ces classements. Un intérêt particulier sera porté aux propositions montrant la pluralité des formes d’intériorisation d’un même classement et les conditions sociales qui favorisent ou qui entravent ses appropriations différenciées. Les rapports aux catégories socialisatrices peuvent en effet varier fortement, depuis leur reprise la plus spontanée jusqu’à leur remise en cause individuelle ou collective, en passant par des résistances plus subtiles sous la forme de contournements, de détournements, de dévaluations ou de compensations. Une autre question qui mérite d’être posée est celle de la coprésence de plusieurs logiques de catégorisation et de ses effets : quelles sont alors, en matière de socialisation effective, les modalités et les issues de la lutte de classements, et à quoi tiennent-elles ? Sera également bienvenue toute proposition décrivant, plus classiquement, le détail des mécanismes spécifiques par lesquels les catégories sont intériorisées.

Les communications pourront, deuxièmement, se centrer sur les agents de la socialisation et les classements qui en émanent. De quels principes, potentiellement concurrents, les individus conduits à classer sont-ils en présence ? Comment ceux-ci intériorisent-ils ces principes, à quelle profondeur, avec quelle réflexivité, quelle fidélité, quelles retraductions, quelles résistances ? Dans une optique d’étude de la socialisation, il n’est cependant pas possible de limiter l’analyse à la production, la transformation ou la critique des classements socialisateurs : il est nécessaire d’aborder leur intériorisation concrète, soit en amont par les agents en question, soit en aval par ceux dont ils encadrent la socialisation.

Viennent ici spontanément à l’esprit les acteurs qui ont pour tâche de classer des individus, des groupes, voire des institutions plus vastes : il peut s’agir aussi bien d’acteurs de l’économie de marché (recruteurs, managers, chasseurs de tête, etc.) que d’agents de l’État, œuvrant dans des domaines aussi variés que l’éducation et la formation, la police et la justice, la santé et la médecine, la protection sociale ou l’art et la culture. Mais on pense également aux agents dont l’action se fait sentir lors d’opérations de classement plus informelles et plus quotidiennes, comme les pairs, les voisins, les camarades de cour d’école ou les publics côtoyés à différentes occasions. On peut alors s’interroger sur les rapports qu’entretiennent celles et ceux qui classent avec les catégories sous-jacentes : à quel degré les perçoivent-ils comme telles et se soucient-ils de leurs effets distinctifs et hiérarchisants ? En questionnent-ils la fabrique même et, le cas échéant, quelles conséquences en tirent-ils ? On peut en outre chercher à identifier les luttes de classements dont les socialisations en présence sont le lieu, et se demander par quelles institutions elles sont portées (notamment par quelles politiques publiques et par quels corps professionnels), quels en sont les enjeux et comment ceux-ci pèsent sur les classements eux-mêmes, leurs intériorisations et leurs effets.

Les communications attendues devront mentionner en quoi les processus de socialisation analysés impliquent des activités de classement ou des principes de catégorisation. Elles ne s’interdiront aucun domaine d’étude : leurs objets pourront relever de la sphère publique (école, activité professionnelle, politique, syndicale ou associative, etc.) comme de la sphère privée (famille, sociabilité, pratiques culturelles, artistiques, sportives, religieuses, etc.), ils pourront concerner aussi bien la prime socialisation que les socialisations secondaires à tous âges, y compris les plus avancés, ils pourront faire intervenir des classements fortement solidifiés ou au contraire évanescents, en cours d’élaboration ou de déliquescence, ils pourront bien entendu porter sur toute la gamme des milieux sociaux et des trajectoires sociales, ils pourront comparer de larges groupes sociaux comme se concentrer sur des scènes sociales restreintes. Les communications devront en revanche s’appuyer sur un matériau empirique original dont elles présenteront les modalités de production et d’analyse.

Comme en 2017, une session sera par ailleurs consacrée à la thématique « Enseigner la socialisation et les notions associées ». Elle accueillera des communications proposant une réflexion sur la façon dont la notion de socialisation ou d’autres notions qui lui sont associées (habitus, incorporation, trajectoire, construction des dispositions sexuées, etc.), ainsi que les théories qui se rapportent à ces notions, peuvent être abordées en cours ou travaillées dans les séminaires de recherche et le suivi de mémoires ; sur les difficultés que pose l’enseignement de ces notions et de ces théories ; sur ses enjeux (pour la formation des étudiant·e·s en sociologie, mais aussi dans d’autres disciplines) ; sur sa place dans les cursus ; ou encore sur la façon dont cet enseignement peut alimenter l’activité de recherche.

Pour ces quatre sessions, le RT 50 entend privilégier les communications longues (25 minutes) afin de laisser le temps de la présentation et de la discussion. Il procédera donc à une sélection fondée sur les critères énoncés ci-dessus.

 

Envoi des propositions de communication

Les propositions de communication, d’une taille maximale de 2 500 signes (espaces compris), devront mentionner les informations suivantes :

- Nom et prénom du/des auteur.e.s

- Adresse(s) électronique(s)

- Fonction(s)

- Discipline(s)

- Institution(s) de rattachement

- Le cas échéant, session croisée dans laquelle s’inscrit la proposition

 

Les propositions sont à déposer sur le site de l’AFS selon les modalités communes à tous les RT, avant la date limite fixée au 15 février. Nous serons également reconnaissants aux candidat.e.s d’en envoyer une copie immédiatement après à l’adresse du RT : rt50afs@gmail.com

La décision du comité d'organisation sera communiquée aux auteur.e.s à la fin du mois de mars.

                                                 

Comité scientifique et d’organisation : le bureau du RT 50

Lucie Bargel, Julien Bertrand, Sylvain Bordiec, Abigail Bourguignon, Hugo Bréant, Joanie Cayouette-Remblière, Martine Court, Muriel Darmon, Sophie Denave, Mélanie Guillaume, Gaële Henri-Panabière, Gaspard Lion, Camille Masclet, Alice Olivier, Ana Portilla, Fanny Renard, Rémi Sinthon.













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