RT5

Appel RT5 Congrès 2019

 

Cet appel à communications s’appuie sur les réflexions menées au sein du RT au cours des derniers congrès et en lien avec l’organisation de plusieurs journées d’études. L’effort récent porte notamment : sur les socialisations économiques ; l’analyse de l’articulation entre mobilité spatiale et mobilité sociale ; les liens entre les religions et la formation des classes sociales ; l’analyse des classes sociales au concret par des approches empiriques ; ou encore sur les jeux d’échelle dans l’analyse des classes sociales, des espaces sociaux localisés aux catégorisations européennes.

 

Ces journées et congrès ont montré la vitalité, le renouvellement et les acquis des recherches, menées sur des terrains français et étrangers, mobilisés de façon comparative ou non. Ces échanges ont également permis de dégager des questionnements et objectifs de recherche transversaux aux travaux sur les classes, la stratification sociale, les rapports de domination et les inégalités, ou encore la dimension spatiale des phénomènes sociaux . Ces questionnements partagés se structurent autour de la volonté commune :

 

-          de développer une approche empirique des classes sociales, avec des outils différenciés ;

 

-          d’articuler l’étude des rapports sociaux au travail avec celle des styles de vie ;

 

-          de combiner l’étude de groupes sociaux avec une approche en termes d’espace social ;

 

-          de réinvestir le chantier théorique en articulant notamment l’analyse des relations de classe, de genre, de race et de génération, relations qui peuvent prendre la forme de la lutte, de la domination mais également de l’alliance ;

 

-          de questionner les modes de catégorisation (statistiques ou non) et les représentations des groupes et classes sociales ;

 

-          d’analyser les migrations et l’internationalisation des rapports de classe.

 

 

 

« Classer, déclasser, reclasser »

 

Le bureau du RT5 souhaite susciter des communications sur la thématique générale du congrès, « classer, déclasser, reclasser » mais cet appel à communication demeure large et ouvert.

 

Les classements sociaux sont bien évidement au cœur de la thématique des classes sociales, des inégalités et des fragmentations. Qu’il s’agisse de la distinction fondatrice autour des classes en soi ou des classes pour soi, de la structure sociale objective ou des représentations de la structure sociale, de la diversité des mesures et de la dénonciation des inégalités, de la stratification sociale et des catégories socio-professionnelles, les opérations de classements propres à l’analyse des classes sociales mobilisent divers acteurs ou agents sociaux, à la fois les gouvernants, les représentants, les savants, et bien sûr les individus ordinaires. Du fait de leur diversité, les classements sociaux sont à considérer comme une activité sociale en soi, mobilisant divers acteurs au pouvoir social différencié, qui visent autant à décrire qu’à transformer le monde social.

 

Nous proposons quelques entrées qui pourront devenir des sessions du congrès :

 

1/ Analyser les classements ordinaires, profanes, des groupes sociaux et des positions sociales : quelles sont les modalités concrètes des jugements et représentations de classe ? Quelles formes peuvent prendre les inimitiés entre classes ou fractions de classe, le mépris de classe ou, au contraire, les alliances, les coopérations ou les coalitions ? Comment ces classements s’articulent-ils en situation avec les rapports sociaux d’âge, de sexe et de race ? Comment la perception de la structure sociale varie-t-elle selon le contexte (quartiers bourgeois, populaires, espaces urbains, périurbains, ruraux) et quelles sont les catégories indigènes (« bobos », « beaufs », « rebeu », « rednecks », « bourges », « cas soc’ », etc.) qui participent de la construction des rapports de pouvoir entre classes ou fractions de classes ? Comment les classements ordinaires interviennent symboliquement et économiquement sur les positions occupées par les individus et participent à la reproduction des structures de l’espace social ?

 

2/ Analyser les classements savants et pseudo-savants : L’attention pourra se porter sur la méthodologie des classements sociaux en sociologie des classes sociales. Quelles sont les nouvelles approches statistiques et stratificationnistes ? Après plusieurs décennies d’ethnographie sociologique, faut-il parler d’une ethnographie des classes sociales ? Quelle opération de classement social étudie ou produit l’ethnographie des classes sociales ? Peut-on construire sans statistiques adaptées un espace social comme celui objectivé dans La Distinction ? Quelles sont les échelles – locales, nationales, transnationales – à partir desquelles sont construits les classements savants de la stratification sociale ? Et comment la variation de la focale d’observation choisie ainsi que l’articulation entre différentes échelles, font évoluer les représentations savantes de l’espace social ?

 

De manière complémentaire, on s’intéressera aux appropriations de la sociologie, aux usages des classifications savantes ou pseudo-savantes de la stratification sociale, à la façon dont elles sont mobilisées ou non, réappropriées ou non dans le champ politique et médiatique. Comment s’articulent ces représentations savantes de la structure sociale avec celles du pouvoir ? Quelles places jouent les sociologues dans cette articulation ? Par exemple, quelles lectures sociales du monde et de la stratification sociale sont enseignées dans les programmes scolaires ? Plus largement, quels liens pouvons-nous faire (ou non) entre des classements indigènes et des catégorisations savantes ? Faut-il considérer les catégorisations savantes comme des catégories indigènes comme les autres ?

 

3/ Les classes sociales au travail : nous invitons ici à prolonger le chantier des classes sociales au concret en plaçant particulièrement la focale sur les relations de travail et au travail. Quelles sont les reconfigurations des formes de domination au travail ? L’analyse pourra porter bien sûr sur l’industrie (avec par exemple la place de la sous-traitance), sur le secteur primaire, reconfiguré par des crises successives, mais aussi sur le secteur tertiaire, dont le développement important conduit à des formes renouvelées d’exploitation au travail qu’il s’agit de mieux explorer.

 

4/ Étudier la conflictualité sociale dans ses formes ordinaires ou dans le cadre d’actions collectives : il s’agit ici d’ouvrir l’analyse au-delà d’une définition des classes sociales par les rapports de production, ou par les modes de vie, en reprenant la question classique de la construction politique des groupes sociaux. Comment la conflictualité, ou encore son opposé implicite, l’alliance, participe-t-elle de la construction des groupes sociaux ? Assiste-t-on à un renouveau des mobilisations ? Sur quelles scènes sociales (au travail, dans l’espace résidentiel, international, etc.) ? Autour de quelles thématiques (emploi, modes de vie, droits sociaux, etc.) ? Quelles sont les formes ordinaires, selon la position dans la hiérarchie sociale, que prennent les antagonismes ou les conflits entre classes et au sein des classes ? Comment un groupe social est-il objectivé (selon quelles définitions, à partir de quelles données, de quels outils, par quels acteurs) ? Comment (et sous quelles conditions) les classes entrent-elles en lutte ? Ou, en d’autres termes, comment passe-t-on de la classe objet à la classe mobilisée ? Quelles sont les formes organisationnelles contemporaines de la lutte des classes (partisanes, syndicales, associatives, « citoyennes », etc.) ?

 

5/ Analyser l’articulation entre la mobilité sociale et la mobilité spatiale. Derrière le schème du déclassement et du reclassement se joue également la thématique de la mobilité sociale. Bien au-delà de la vision statistique du mouvement d’un point de l’espace social vers un autre, du sens de la pente, ou encore la production de moyennes pour mieux saisir l’existence de « miraculés », il importe sans doute de complexifier l’analyse en s’intéressant à la signification sociale de ces mobilités, à leurs caractéristiques collectives ou individuelles. Quelles sont les régions attractives de l’espace social et pour qui sont-elles attractives ? N’existe-t-il pas diverses formes de mobilités sociales (conservatrices, révolutionnaires, non conformistes, culturelles, économiques, etc.) ? Et si oui, comment mesurer, nommer et finalement classer ces mobilités ? De même, comment décrire la spatialisation des groupes sociaux avec la concentration toujours plus accusée des catégories supérieures au cœur des métropoles et inversement des catégories populaires à distance du cœur des grandes villes ? Comment articuler classements spatiaux et classements sociaux ?

 

Les propositions de communication attendues devront, autant que possible, contribuer à l’articulation entre débats théoriques et enquêtes empiriques. Elles devront également expliciter les enjeux de méthodes (catégorisations, données et sources disponibles), qu’elles mobilisent prioritairement une méthode ou qu’elles soientattentives à la complémentarité des méthodes (articulation quantitatif/qualitatif ; approches socio-historiques, etc.).

 

Envoi des propositions et des communications

 

Les propositions doivent mentionner les éléments suivants :

 

Nom et prénom du/des auteur-e-s, adresse email

 

Fonction et institution(s) de rattachement

 

Titre et présentation de la communication

 

Une proposition de communication d'une page

 

Les propositions sont à déposer sur le site du 15 janvier au 15 février 2019.

 

La décision du comité d'organisation sera communiquée aux auteurs avant le début avril 2019.

 

 

 

Les propositions de communication feront l’objet d’une sélection basée sur les critères précédemment évoqués, dans le but de disposer d’un temps d’exposé et de discussion suffisant dans le cadre des sessions d'1h30 prévues.

 

Un texte de présentation des communications acceptées, de 5 à 10 pages, devra ensuite être envoyé avant le 15 juillet 2019 pour permettre aux discutant-e-s de préparer les sessions.

 

Organisation

 

Le bureau du RT 5 : Amélie Beaumont, Lise Bernard, Hugo Bret, Raphaël Challier, Pauline Clech, Benoît Coquard, Christel Coton, Pierre Deffontaines, Jean-Luc Deshayes, Pierre Gilbert, Violaine Girard, Fanny Girin, Julien Gros, Élie Guéraut, Gilles Laferté, Thibaut Menoux, Vincent Moeneclaey, Sabrina Nouiri-Mangold, Ana Perrin-Heredia, Typhaine Rahault, Antoine Rouillard-Pérain, Yasmine Siblot.

 












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